La
page
blanche

La revue n° 41 e-poésies

e-poésies

Catherine Abherve-Bystritski

 

Banlieux, America

Ils transfèrent.
Les commerçants et les pompistes n’habitent pas ici.
Ceux qui habitent ici travaillent dans la grande ville.
Ils prennent le même train chaque matin, rentrent chaque soir assis sur le même siège.
Ils insistent sur la place, la même.
Ils descendent tous du 6.20h et tout s’arrête en ville, coincés dans le trafic de toutes ces voitures qui convergent de la gare.
Les femmes attendent, habillées de beige.
Elles ne sont jamais blondes, châtain foncé ou brunes.
Elles ont le même châtain clair parsemé de  quelques mèches d’or.
Les enfants vont au club et vous êtes invités à des soirées où tout le monde veut connaître votre niveau scolaire, votre nom de jeune fille et où vous achetez les chaussettes de votre mari.
Et les vieilles femmes qui vivent si longtemps après leurs riches maris, vous les rencontrez au cours d’art du soir.
Elles vivent d’aides  sociales,  dans des studios au dessus des magasins en ville.

Catherine Abherve-Bystritski