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La revue n° 47 moment critique

moment critique

Journal de lectures

…Je veux relire les «Essais» de Montaigne... ....mais pour le moment, je lis un essai sur l’histoire des rapports amoureux au 18-ème siècle, avec comme source de documentation les discours des médecins et des théologiens de l’époque. Dans le dernier tiers il est question - enfin de littérature. C’est un livre d’Henri Corbin intitulé «L’harmonie des plaisirs - Les manières de jouir du siècle des lumières à l’avènement de la sexologie».

 

 

…Roman de G. Grass, «Hundejahre», «Les années de chien» - allusion au chien d’Hitler, il m’aura fallu quarante pages pour entrer dans le livre et commencer à être tout à fait séduit par la poésie du texte...

 Je continue de temps en temps, quelques pages par jour, ce roman que je m’habitue à lire lentement, j’aime lire ainsi lentement, un peu chaque jour... c’est un livre de poche de six cents pages en petits caractères, je n’en suis pas encore à la moitié….l’histoire débute avant la dernière guerre mondiale, dans une bourgade du nord de l’Allemagne, avec des enfants.

 

 

 …Plutôt aimé le roman «Les petits», de Christine Angot, une histoire de couples et d’enfants avec un premier personnage central, puis un second personnage central, Christine Angot elle-même, tous les deux attachants, lue hier... il me semble que le style particulier de cet auteur (un rythme soutenu par de courtes phrases) s’affirme dans ce livre …aujourd’hui je continuerai ma lecture pas à pas du roman de Grass dans ma chaise longue au soleil.

 

 

 

 …Retrouvé au saut du lit mon livre de Gunther Grass, quelques pages chaque matin avec une tasse de café.

 

 

 

 …Viens de découvrir l’écrivain viennois Karl Krauss, grâce au livre de  Grass dans lequel il est cité ainsi qu’un poète, Dylan Thomas...  j’ai commencé à lire deux livres de Krauss: «la littérature démolie» et «Cette grande époque», qui contiennent d’autres chroniques, comme «La découverte du pôle nord»..... En Espagne je suivais parfois les nouvelles à la télévision espagnole et me rappelais la méfiance des journalistes qu’avait Karl Krauss.

 

 

 

... Fuir la suggestion entre un naïf et un manipulateur, sauf si le talent est si fort dans les pages lues (en ce moment je lis le «journal d’un enseignant» de Pasolini), qu’il te rend crédule et t’hypnotise.

 

 

 

 … Projet de continuer mon voyage en papillonnant autour d’une terre en fleurs de la littérature, qui me prendra quelques années, et m’emmènera  sur d’autres planètes... Aujourd’hui je me trouve en Angleterre, à Wargby Hall, chez Lady Chatterlay.

 

 

….Au bord de l’océan à Montalivet, j’avais bien en main un livre de Stevenson, «Par les mers du sud». 

 

 

 … Un trésor cache un autre trésor comme le trésor de «L’île au trésor» de R. Stevenson , ou comme celui de Daniel Defoe, un journal dont le rouleau se déroule dans une île aussi... c’est grâce à de telles lectures que se développe un goût de l’aventure et en même temps de la littérature… je me souviens des «Voyages de monsieur Pickwick» de Dickens, calés dans mon cartable d’écolier.

 

 

 …Récemment j’ai lu la suite d’»Alice au pays des merveilles», «Alice à travers le miroir», comme une suite modeste au chef d’œuvre.

 

 

 …Petit volume d’aphorismes de Cioran, les «Syllogismes de l’amertume»… je suis étonné pas le ton familier, prosaïque et ironique, du penseur qui se disait « antiphilosophe ».

 

 

 …Des livres excellents pendant ces derniers temps, comme le «Manuscrit laissé à Saragosse» de Potocki, ou les «Confessions d’un mangeur d’opium» de Thomas de Quincey, ainsi que divers autres récits d’un lord de la littérature dont «La malle-poste anglaise», avec en outre quelques uns des poèmes en prose dont le style a fécondé celui de Baudelaire. 

 

 

…Quand on lit De Quincey,  on comprend que la censure roumaine de 1971 ne l’avait pas lu et se contentait d’un titre pour l’interdire … On se demande depuis Kafka dans quels bureaux, à quel étage, se fabrique, la censure.

 

 

… Ces jours-ci j’ai commencé un livre de William Boyd, un recueil de minces histoires spectaculaires… je lis aussi un peu chaque jour des maximes de Baltasar Gracian (L’art de la prudence ou L’homme de cour).

 

 

 … Aimé les «Poèmes bleus» de Georges Perros, de temps à autre je lis quelques pages de ses «Papiers Collés».

 

 

… Mon livre mouillé sous la pluie toute une nuit, le roman de Simenon, «Le cercle des Mahé», commence à sécher, les pages ne se sont pas collées (je les ai essuyées au fur et à mesure que je les lisais), juste un piquetis de moisissures... c’est un livre auquel je tiens, un livre ayant souffert et résisté, je voudrais qu’il garde cette consistance molle et humide, cette plasticité qui donne envie de le tenir ainsi flasque en main ; quant au reste, c’est de la littérature.

 

 

 …Guillaume me l’a prêté, c’est un livre traduit de l’anglo-américain, un journal de repas, écrit par un homme à l’appétit pantagruélique, un témoignage aussi sur l’Amérique du Nord à la fin du XXème s., et en même temps un journal de pensées, de Jim Harrison, «Just before Dark», «Entre chien et loup». J’ai compris que ce livre avait été la propriété de quelqu’un d’autre avant d’appartenir à Guillaume car il est annoté au crayon d’une écriture ronde qui n’est pas la sienne… tout en lisant, je songe au prix d’un bouquin passé de mains en mains : un livre annoté au crayon comme celui-ci, gardant la trace discrète d’un lecteur, combien ?

 

 

… Je lis en ce moment des livres d’ Anaïs Nin... dans son journal elle raconte pas mal de rêves, mais ce n’est pas ce que j’aime le mieux chez elle... ce que j’aime le mieux ce n’est pas son journal, pourtant son grand-oeuvre à ses yeux, mais ses récits, comme «Les petits oiseaux - Erotica II». 

 

« .... Il se laissa porter par l’amour d’Edna avec un

sentiment de possession absolue et de sécurité. 

Dormir en elle, se cacher en elle, la posséder, l’ai-

mer, tout se confondait. Sans la moindre tension, 

le moindre doute, la moindre haine. L’acte 

d’amour n’était jamais bestial , ni cruel : 

personne ne cherchait à violer l’autre, à s’imposer, par la 

violence ou la force du désir. Non, c’était une 

fusion parfaite: tous deux s’enfonçaient ensemble 

dans la douce chaleur d’un monde de profondeurs. ..... » 

 

 

…  «L’esprit nomade» de Kenneth White... C’est Sanda Voica qui m’a parlé de cet auteur, et m’a donné envie d’en savoir plus. C’est ainsi que j’ai fait connaissance de Tchouang Tseu, ou Tchoang Tzeu…

 

 

Pierre L.