Le dépôt
ZOOM DYLAN
Bob Dylan n’écrit pas des chansons, il écrit des prophéties déguisées en blues et des manifestes cachés dans des refrains. Né en 1941 dans le Minnesota sous le nom de Robert Zimmerman, il a passé sa vie à être un miroir brisé de l’Amérique : tantôt prophète, tantôt clown, tantôt vagabond. Ses textes des années 1960, surtout, sont des coups de poing dans la figure du conformisme, des cris contre la guerre, le racisme, l’hypocrisie politique. Il a pris le folk, le blues, la poésie beat, et en a fait une arme. Pas de métaphores compliquées chez lui, mais des images qui claquent comme des portes : "the times they are a-changin’", "a hard rain’s a-gonna fall", "the answer, my friend, is blowin’ in the wind". Ses chansons politiques ne sont pas des discours, ce sont des paraboles, des énigmes, des coups de pied dans les certitudes.
Ce qui frappe fort, très fort chez Dylan, c’est sa capacité à mêler la colère et la poésie, le concret et l’abstrait, l’expérience intime et l'universel. Il parle de la guerre du Vietnam et de l’apocalypse. Il dénonce les lynchages, mais chante aussi l’amour comme une révolution. Ses textes sont des ponts entre le personnel et le politique, entre la ballade et le pamphlet. Et toujours, cette voix nasillarde, ce phrasé hésitant, comme s’il inventait les mots au moment où il les chante.
A Hard Rain’s A-Gonna Fall (1963)
Oh, where have you been, my blue-eyed son ? Oh, where have you been, my darling young one ? I’ve stumbled on the side of twelve misty mountains I’ve walked and I’ve crawled on six crooked highways I’ve stepped in the middle of seven sad forests I’ve been out in front of a dozen dead oceans I’ve been ten thousand miles in the mouth of a graveyard And it’s a hard, and it’s a hard, it’s a hard, and it’s a hard And it’s a hard rain’s a-gonna fall
Oh, I’ve been to the deserts so burning hot That the moon there was twisted and bent I’ve been to the mountains so high that the clouds couldn’t go I’ve been to the ocean so deep that the light couldn’t shine I’ve met people in trouble, I’ve met people in pain I’ve met people whose lives were destroyed and then built again I’ve met people so hungry they’d eat anything they could find And it’s a hard, and it’s a hard, it’s a hard, and it’s a hard And it’s a hard rain’s a-gonna fall
Oh, who did you meet, my blue-eyed son ? Oh, who did you meet, my darling young one ? I met a young child beside a dead pony I met a white man who walked a black dog I met a young woman whose body was burning I met a young girl, she gave me a rainbow I met one man who was wounded in love I met another man who was wounded in hatred And it’s a hard, and it’s a hard, it’s a hard, it’s a hard And it’s a hard rain’s a-gonna fall
Oh, what’ll you do now, my blue-eyed son ? Oh, what’ll you do now, my darling young one ? I’m a-goin’ back out ’fore the rain starts a-fallin’ I’ll walk to the depths of the deepest black forest Where the people are many and their hands are all empty Where the pellets of poison are flooding their waters Where the home in the valley meets the damp dirty prison And the executioner’s face is always well hidden Where hunger is ugly, where souls are forgotten Where black is the color, where none is the number And I’ll tell it and think it and speak it and breathe it And reflect from the mountain so all souls can see it Then I’ll stand on the ocean until I start sinkin’ But I’ll know my song well before I start singin’ And it’s a hard, and it’s a hard, it’s a hard, it’s a hard And it’s a hard rain’s a-gonna fall
La pluie battante va tomber
Oh, où es-tu allé, mon fils aux yeux bleus ? Oh, où es-tu allé, mon jeune amour ? J’ai trébuché sur les flancs de douze montagnes brumeuses J’ai marché, j’ai rampé sur six routes tordues J’ai posé le pied au milieu de sept forêts tristes Je suis sorti devant une douzaine d’océans morts J’ai fait dix mille miles dans la gueule d’un cimetière Et c’est une pluie dure, et c’est une pluie dure, c’est une pluie dure, et c’est une pluie dure Et c’est une pluie dure qui va tomber
Oh, je suis allé dans des déserts si brûlants Que la lune y était tordue et courbée Je suis allé dans des montagnes si hautes que les nuages ne pouvaient pas y monter Je suis allé dans un océan si profond que la lumière ne pouvait pas y briller J’ai rencontré des gens en difficulté, j’ai rencontré des gens dans la douleur J’ai rencontré des gens dont les vies étaient détruites puis reconstruites J’ai rencontré des gens si affamés qu’ils mangeraient n’importe quoi Et c’est une pluie dure, et c’est une pluie dure, c’est une pluie dure, et c’est une pluie dure Et c’est une pluie dure qui va tomber
Oh, qui as-tu rencontré, mon fils aux yeux bleus ? Oh, qui as-tu rencontré, mon jeune amour ? J’ai rencontré un jeune enfant à côté d’un poney mort J’ai rencontré un homme blanc qui promenait un chien noir J’ai rencontré une jeune femme dont le corps brûlait J’ai rencontré une jeune fille, elle m’a donné un arc-en-ciel J’ai rencontré un homme blessé par l’amour J’ai rencontré un autre homme blessé par la haine Et c’est une pluie dure, et c’est une pluie dure, c’est une pluie dure, et c’est une pluie dure Et c’est une pluie dure qui va tomber
Oh, que vas-tu faire maintenant, mon fils aux yeux bleus ? Oh, que vas-tu faire maintenant, mon jeune amour ? Je vais retourner avant que la pluie ne commence à tomber Je marcherai jusqu’aux profondeurs de la forêt la plus noire Où les gens sont nombreux et leurs mains toutes vides Où les balles de poison inondent leurs eaux Où la maison dans la vallée rencontre la prison humide et sale Et où le visage du bourreau est toujours bien caché Où la faim est laide, où les âmes sont oubliées Où le noir est la couleur, où le néant est le nombre Et je le dirai et je le penserai et je le parlerai et je le respirerai Et je le refléterai depuis la montagne pour que toutes les âmes puissent le voir Puis je me tiendrai sur l’océan jusqu’à ce que je commence à couler Mais je connaîtrai bien ma chanson avant de commencer à la chanter Et c’est une pluie dure, et c’est une pluie dure, c’est une pluie dure, et c’est une pluie dure Et c’est une pluie dure qui va tomber
The Times They Are A-Changin’ (1964)
Come gather ’round people Wherever you roam And admit that the waters Around you have grown And accept it that soon You’ll be drenched to the bone If your time to you is worth savin’ Then you better start swimmin’ Or you’ll sink like a stone For the times they are a-changin’
Come writers and critics Who prophesize with your pen And keep your eyes wide The chance won’t come again And don’t speak too soon For the wheel’s still in spin And there’s no tellin’ who That it’s namin’ For the loser now Will be later to win For the times they are a-changin’
Come senators, congressmen Please heed the call Don’t stand in the doorway Don’t block up the hall For he that gets hurt Will be he who has stalled There’s a battle outside And it’s ragin’ It’ll soon shake your windows And rattle your walls For the times they are a-changin’
Come mothers and fathers Throughout the land And don’t criticize What you can’t understand Your sons and your daughters Are beyond your command Your old road is rapidly agin’ Please get out of the new one If you can’t lend your hand For the times they are a-changin’
The line it is drawn The curse it is cast The slow one now Will later be fast As the present now Will later be past The order is rapidly fadin’ And the first one now Will later be last For the times they are a-changin’
Les temps changent
Rassemblez-vous, les gens Où que vous alliez Et admettez que les eaux Autour de vous ont monté Et acceptez que bientôt Vous serez trempés jusqu’aux os Si votre temps vaut la peine d’être sauvé Alors vous feriez mieux de commencer à nager Ou vous coulerez comme une pierre Car les temps sont en train de changer
Venez, écrivains et critiques Qui prophétisez avec votre stylo Et gardez les yeux grands ouverts Cette chance ne se représentera pas Et ne parlez pas trop tôt Car la roue tourne encore Et personne ne peut dire Qui sera nommé Car le perdant d’aujourd’hui Sera demain le gagnant Car les temps sont en train de changer
Venez, sénateurs, membres du Congrès Écoutez l’appel, je vous en prie Ne restez pas dans l’embrasure de la porte Ne bloquez pas le couloir Car celui qui sera blessé Sera celui qui aura tout bloqué Il y a une bataille dehors Et elle fait rage Elle ébranlera bientôt vos fenêtres Et fera trembler vos murs Car les temps sont en train de changer
Venez, mères et pères À travers tout le pays Et ne critiquez pas Ce que vous ne pouvez pas comprendre Vos fils et vos filles Sont au-delà de votre commandement Votre vieille route vieillit rapidement Sortez de la nouvelle, je vous en prie Si vous ne pouvez pas tendre la main Car les temps sont en train de changer
La ligne est tracée La malédiction est jetée Celui qui est lent maintenant Sera plus tard rapide Comme le présent maintenant Sera plus tard le passé L’ordre s’efface rapidement Et le premier maintenant Sera plus tard le dernier Car les temps sont en train de changer
Blowin’ in the Wind (1963)
How many roads must a man walk down Before you call him a man ? How many seas must a white dove sail Before she sleeps in the sand ? Yes, and how many times must the cannonballs fly Before they’re forever banned ? The answer, my friend, is blowin’ in the wind The answer is blowin’ in the wind
How many years can a mountain exist Before it’s washed to the sea ? Yes, and how many years can some people exist Before they’re allowed to be free ? Yes, and how many times can a man turn his head And pretend that he just doesn’t see ? The answer, my friend, is blowin’ in the wind The answer is blowin’ in the wind
How many times must a man look up Before he can see the sky ? Yes, and how many ears must one man have Before he can hear people cry ? Yes, and how many deaths will it take till he knows That too many people have died ? The answer, my friend, is blowin’ in the wind The answer is blowin’ in the wind
Soufflé par le vent
Combien de routes un homme doit-il parcourir Avant qu’on l’appelle un homme ? Combien de mers une colombe blanche doit-elle traverser Avant de dormir dans le sable ? Oui, et combien de fois les boulets de canon doivent-ils voler Avant d’être bannis à jamais ? La réponse, mon ami, est dans le vent qui souffle La réponse est dans le vent qui souffle
Combien d’années une montagne peut-elle exister Avant d’être lessivée par la mer ? Oui, et combien d’années certains peuvent-ils exister Avant d’être autorisés à être libres ? Oui, et combien de fois un homme peut-il détourner la tête Et faire semblant de ne pas voir ? La réponse, mon ami, est dans le vent qui souffle La réponse est dans le vent qui souffle
Combien de fois un homme doit-il lever les yeux Avant de pouvoir voir le ciel ? Oui, et combien d’oreilles un homme doit-il avoir Avant de pouvoir entendre les gens pleurer ? Oui, et combien de morts faudra-t-il avant qu’il sache Que trop de gens sont morts ? La réponse, mon ami, est dans le vent qui souffle La réponse est dans le vent qui souffle
Masters of War (1963)
Come you masters of war You that build all the guns You that build the death planes You that build the big bombs You that hide behind walls You that hide behind desks I just want you to know I can see through your masks
You that never done nothin’ But build to destroy You play with my world Like it’s your little toy You put a gun in my hand And you hide from my eyes And you turn and run farther When the fast bullets fly
Like Judas of old You lie and deceive A world war can be won You want me to believe But I see through your eyes And I see through your brain Like I see through the water That runs down my drain
You fasten the triggers For the others to fire Then you set back and watch When the death count gets higher You hide in your mansion As young people’s blood Flows out of their bodies And is buried in the mud
You’ve thrown the worst fear That can ever be hurled Fear to bring children Into the world For threatening my baby Unborn and unnamed You ain’t worth the blood That runs in your veins
How much do I know To talk out of turn ? You might say that I’m young You might say I’m unlearned But there’s one thing I know Though I’m younger than you Even Jesus would never Forgive what you do
Let me ask you one question Is your money that good ? Will it buy you forgiveness ? Do you think that it could ? I think you will find When your death takes its toll All the money you made Will never buy back your soul
And I hope that you die And your death’ll come soon I will follow your casket In the pale afternoon And I’ll watch while you’re lowered Down to your deathbed And I’ll stand o’er your grave ’Til I’m sure that you’re dead
Les maîtres de guerre
Vous, maîtres de la guerre Vous qui fabriquez toutes les armes Vous qui construisez les avions de la mort Vous qui fabriquez les grosses bombes Vous qui vous cachez derrière les murs Vous qui vous cachez derrière les bureaux Je veux juste que vous sachiez Que je vois à travers vos masques
Vous qui n’avez jamais rien fait Sinon construire pour détruire Vous jouez avec mon monde Comme s’il était votre petit jouet Vous mettez un fusil dans ma main Et vous vous cachez de mes yeux Et vous tournez le dos et courez plus loin Quand les balles sifflent
Comme Judas jadis Vous mentez et trompez Une guerre mondiale peut être gagnée Vous voulez que j’y croie Mais je vois à travers vos yeux Et je vois à travers votre cerveau Comme je vois à travers l’eau Qui s’écoule dans mon évier
Vous armez les détentes Pour que les autres tirent Puis vous vous asseyez et regardez Quand le nombre de morts augmente Vous vous cachez dans votre manoir Tandis que le sang des jeunes S’écoule de leurs corps Et est enterré dans la boue
Vous avez jeté la pire peur Qui puisse jamais être lancée La peur d’amener des enfants Dans ce monde Pour avoir menacé mon bébé Non né et sans nom Vous ne valez pas le sang Qui coule dans vos veines
Combien est-ce que je sais Pour parler hors de propos ? Vous pourriez dire que je suis jeune Vous pourriez dire que je suis ignorant Mais il y a une chose que je sais Bien que je sois plus jeune que vous Même Jésus ne pardonnerait jamais Ce que vous faites
Permettez-moi de vous poser une question Est-ce que votre argent est si bon ? Est-ce qu’il peut acheter votre pardon ? Pensez-vous que ce soit possible ? Je pense que vous découvrirez Quand la mort viendra vous chercher Tout l’argent que vous avez gagné Ne rachètera jamais votre âme
Et j’espère que vous mourrez Et que votre mort viendra bientôt Je suivrai votre cercueil Dans le pâle après-midi Et je regarderai tandis qu’on vous descendra Vers votre lit de mort Et je resterai sur votre tombe Jusqu’à ce que je sois sûr que vous êtes mort
Only a Pawn in Their Game (1964)
A bullet from the back of a bush took Medgar Evers’ blood A finger fired the trigger to his name A handle hid out in the dark A hand set the spark Two eyes took the aim Behind a man’s brain But he can’t be blamed He’s only a pawn in their game
A South politician preaches to the poor white man “You got more than the blacks, don’t complain You’re better than them, you been born with white skin” they explain And the Negro’s name Is used it is plain For the politician’s gain As he rises to fame And the poor white man’s used In the hands of them all like a tool
He’s taught in his school From the start by the rule That the laws are with him To protect his white skin To keep up his hate So he never thinks straight ’Bout the shape that he’s in But it ain’t him to blame He’s only a pawn in their game
From the poverty shacks, he looks from the cracks to the tracks And the hoofbeats pound in his brain And he’s taught how to walk in a pack With a rifle on his back With a club in his hand And his mind full of sand Not even knowing right from wrong It ain’t him to blame He’s only a pawn in their game
The South politician preaches to the poor white man “You got more than the blacks, don’t complain You’re better than them, you been born with white skin” they explain And the Negro’s name Is used it is plain For the politician’s gain As he rises to fame And the poor white man’s used In the hands of them all like a tool
Un seul pion dans leur jeu
Une balle tirée de derrière un buisson a pris le sang de Medgar Evers Un doigt a pressé la détente à son nom Une poignée cachée dans l’obscurité Une main a allumé l’étincelle Deux yeux ont visé Derrière le cerveau d’un homme Mais il ne peut pas être blâmé Il n’est qu’un pion dans leur jeu
Un politicien du Sud prêche au pauvre homme blanc “Tu as plus que les Noirs, ne te plains pas Tu es meilleur qu’eux, tu es né avec une peau blanche” ils expliquent Et le nom du Noir Est utilisé, c’est clair Pour le gain du politicien Alors qu’il s’élève à la gloire Et le pauvre homme blanc est utilisé Entre les mains de tous comme un outil
On lui enseigne à l’école Dès le départ par la règle Que les lois sont avec lui Pour protéger sa peau blanche Pour entretenir sa haine Ainsi il ne pense jamais droit À la situation dans laquelle il est Mais ce n’est pas à lui de porter le blâme Il n’est qu’un pion dans leur jeu
Depuis les cabanes de la pauvreté, il regarde par les fentes vers les rails Et les sabots martèlent son cerveau Et on lui apprend à marcher en meute Avec un fusil dans le dos Un gourdin à la main Et l’esprit plein de sable Sans même discerner le bien du mal Ce n’est pas à lui de porter le blâme Il n’est qu’un pion dans leur jeu
Le politicien du Sud prêche au pauvre homme blanc “Tu as plus que les Noirs, ne te plains pas Tu es meilleur qu’eux, tu es né avec une peau blanche” ils expliquent Et le nom du Noir Est utilisé, c’est clair Pour le gain du politicien Alors qu’il s’élève à la gloire Et le pauvre homme blanc est utilisé Entre les mains de tous comme un outil
The Lonesome Death of Hattie Carroll (1964)
William Zanzinger killed poor Hattie Carroll With a cane that he twirled around his diamond ring finger At a Baltimore hotel society gathering And the cops were called in and his weapon took from him As they rode him in custody down to the station And booked him for murder one He walked right by me and I saw that his face was red I said, “You killed poor Hattie Carroll But you’re still alive and well”
In the courtroom of honor, the judge pounded his gavel To show that all’s equal and that the courts are on the top of the world And the bloodstained rope and the suit and the chair and the wand Were all thrown to the cats to tear up and burn And the cats didn’t know why they were there and they didn’t care And the people in the street barely looked up And the newspapers printed the story on page one Then they buried the story when the story was done
But you who philosophize disgrace and criticize all fears Take the rag away from your face Now ain’t the time for your tears
La mort solitaire de Hattie Carroll
William Zanzinger a tué la pauvre Hattie Carroll Avec une canne qu’il faisait tourner autour de son doigt orné d’une bague en diamant Lors d’un rassemblement mondain dans un hôtel de Baltimore Et la police a été appelée et son arme lui a été confisquée Alors qu’on l’emmenait en garde à vue jusqu’au poste Et qu’on l’inculpait pour meurtre au premier degré Il est passé juste à côté de moi et j’ai vu que son visage était rouge J’ai dit : “Tu as tué la pauvre Hattie Carroll Mais toi, tu es toujours vivant et en bonne santé”
Dans la salle d’audience honorable, le juge a frappé de son marteau Pour montrer que tout est égal et que les tribunaux sont au sommet du monde Et la corde tachée de sang, le costume, la chaise et la baguette Ont tous été jetés aux chats pour qu’ils les déchirent et les brûlent Et les chats ne savaient pas pourquoi ils étaient là et ils s’en moquaient Et les gens dans la rue ont à peine levé les yeux Et les journaux ont imprimé l’histoire en première page Puis ils ont enterré l’histoire quand l’histoire était terminée
Mais vous qui philosophez sur la honte et critiquez toutes les peurs Enlevez le chiffon de votre visage Maintenant ce n’est pas le moment pour vos larmes