La
page
blanche

Le dépôt

AUTEUR-E-S - Index I

17 - Maheva Hellwig

L’art des amateurs - Note 11


La poésie, me semble ne pouvoir se passer d’amateurisme.

D’une part, parce qu’il faut bien un public qui aime,

D’autre part, parce qu’il faut bien un public qui s’approprie les armes mêmes des combats les plus âpres.


Dans tous domaines, il faut des amateurs pour perpétuer des savoir-faires,

Des qui se croient nés de la dernière pluie pour réinventer ce qu’ils découvrent

par ailleurs.


Des qui voyagent, pour porter

les couleurs

de ceux qui restent.


Des qui restent pour rappeler

la couleur

à ceux qui bougent.


Des heureux pour rappeler

les couleurs




Des qui broient

du noir


pour rappeler à tous


Que nul n’est immortel ;




Il faut des amateurs

dans la vie.


Aussi bien que nul n’est professionnel de la vie, chacun a les mots pour exprimer ce qu’il sent dans l’ordre qui lui convient.

La véritable poésie n’est donc ni dans un ordre ni dans une technique (bien qu’elle use de tours et de virevolte),

mais dans une vue, une collision

comme une rencontre plaisante

si bien qu’on peut aimer des mots maladroits

s’ils sont faits d’amour, ils peuvent être bas,

lourds


mais ne cesseront d’être de la poésie.