Le dépôt
25) Sans aucune réthorique
25) Sans aucune réthorique ( juin 24)
les textes originaux roumains se trouvent ici (page 24) :
https://exprescultural.ro/wp-content/uploads/2024/06/Expres-cultural-nr.-90.pdf
***
torrent mémoire cimetière
faire des choses des graines à moitié écloses, des graines à moitié oubliées, sautant d'un événement à l'autre sur les touches du piano - touches blanches touches noires, musique étrange surgie de l'au-delà, s'écrasent contre le plafond de l'avenir, tombant les unes sur les autres, amalgame sans ordre (pas même la rigueur de ce qui fut), ce qui reste d'une vie... c'est tout.
à la croisée des chemins
au carrefour des vents des courants de l'histoire ici le régiment des bouches fleuries (officielles) fait couler l'eau de rose de ses entrailles populistes « comme nous sommes bons, comme nous sommes merveilleux, nous avons été les élus de l'histoire, le jardin de...» et ainsi de suite, les oreilles de certains sont heureuses, semble-t-il, mais qui peut entendre ce qui tremble, les temps sont plus forts que jamais, tout ce que l'on peut voir, percevoir, est sans rhétorique, tout comme s'agite le pissenlit .
***
nous ne savons pas ce que sont les vagues qui en rythme surgissent du néant, le soleil qui se lève, le système solaire qui s'estompe tombant dans l'abîme, de nouveaux soleils, de nouvelles planètes vers où s'élève une conscience, en quoi tout cela consiste t-il ?
***
une conscience capable de souffrir - sanguine qui bouillonne parmi les autres éléments non moi - qu'est-ce que la peur qu'est-ce que la mort - le responsable de ce monde un jour - chaque jour est un autre jour (unité de temps arbitraire) - roulette messieurs rien ne va plus
***
Ici, où la nuit de l'esprit est lumière du jour, se courbent de leur droiture les lignes droites, se déchirent les cassures, elles se déchirent en gazouillant au milieu du jour, des éclaboussures sales tombent à la place de la pluie, ils tendent leurs joues poilues pour les rafraîchir. Amen !
***
le mensonge s'assoit à table avec n'importe qui, maintenant c'est la démocratie, qu'est-ce d'autre qu'un sonnet d'ordures chantant la violette debout sur la table, debout sur ce qui ici était dit-on de grands sapins ... vendus dans de gros pots de vin que personne ne regarde (la justice a autre chose à faire), le vol se répand comme hier la tache d'encre sur la feuille blanche, ne décroche plus d'étoile, ne glisse plus sur un rayon, garde le rayon bien serré contre toi pour qu'il ne soit pas volé.
***
une couleur s'estompe, un paysage froid et frissonnant, une épine dans le cerveau, un son, l'effroi de toutes les saisons terrestres, la paix - juste un flash, un scintillement gravé dans les vagues descendantes des corps des générations qui dégringolent des générations à venir.
***
jeux perdus sous la végétation, bétons décomposés en gravier, insecte seul survivant, les formes anciennes n'aspirent plus à devenir des formes nouvelles, l'imagination est un filet dans lequel il y a de moins en moins de papillons, les nids sont mangés par les algues, le désert est devenu une torture quotidienne, un retour radical, la pâleur, l'indifférence, les pleurs, les larmes indifférentes.
***
merveilleux paysages, poètes s'ennuyant au bord de l'abîme, riant, souriant comme s'ils ne comprenaient pas, en fait ils ne comprennent pas grand-chose, satané pouvoir de rire quand le paysage l'exige vraiment, sauce barbecue bière, métaphysique d'un univers accessoire...
***
des sphères miraculeuses dans le verger aux éclats magiques, une toile éolienne enveloppe les arbres, peinture statique, synesthésie, le scalpel coupe dans la chair, fait sortir la vie de l'utérus, des sphères noires et blanches migrent, leur musique est en tout.
***
oiseaux fantastiques du ciel, les oiseaux qui naissent dans le ciel n'ont jamais touché terre, ils s'incarnent dans l'air, ils se nourrissent d'air, le mouvement est dans leur coeur, quand ils meurent leur corps devient comme la pluie, les éléments du vide cosmique se meuvent en eux, celui qui voit les oiseaux fantastiques est absorbé en eux, il ne connait de son existence que le ciel.