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Ici, là, nulle part / suite - extraits
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Six Poèmes extraits du recueil "Ici, là, nulle part" de Valery Oisteanu
(traductions de G&J)
Air asphyxiant
Anti-poème
Une poétique anarchie jaillit des cheminées
La gravité cesse de retenir les pierres tombales
Elles flottent au-dessus de la chapelle
Soudain les fantômes portent des talons hauts
Les séances de rêve sont reportées post-mortem
Le temps se fige jusqu'à la fin des temps
Même les arbres se retrouvent à l'envers
De nulle part surgissent dans l'air des traces de pas
Leur voix couine et crépite presque comme
Si les morts se parlaient face à face
Des yeux furieux pleurent des embruns salés
Les sabots n'ont pas de son
Les tombes n'ont pas d'inscriptions
Le firmament angoissé est privé de ciel
L'anti-poème s'élève
Du fond de la boue des étoiles
Asphyxiating Air
Anti-Poem
The anarchy of poetry billowing out of chimneys
Gravity stopped holding the graveyard stones
They are floating above the chapel
Suddenly the ghosts are wearing high heels.
Classes of dreaming are postponed post-mortem.
The time stands still until the end of time.
Even the trees are turning upside down.
The footprints appear out of nowhere in the air.
The language pines and crackles almost like
The dead were talking to each other face to face.
Furious eyes watering with salty spray
The hooves have no sound.
The graves have no markings
The anguished sky is skyless
The anti-poem rises
From the bottom of sludge of stars
On ne dort pas dans le cottage de la crique
C'est l'anniversaire de John Cage
C'est aussi l'anniversaire de Sylvie Diguez
Son anniversaire au paradis
Deux amants rangés dans un placard lumineux au bout du couloir.
Il y a aussi un voyeur au-dessus d'eux
Ils sont muets, mais le langage corporel crie haut et fort
Un bel ange voyage depuis l'espace
Yeux bleus, longues jambes
Elle savait comment ramener les morts
Elle ne respire pas
Elle regarde juste sous les coquelicots
Les soldats de l’échiquier défilent dans la cuisine du Savoy
Cela n'a aucun sens
Dans la boîte, hors de la boîte
Qui peut les arrêter ?
Un ange noir, des chevaux noirs
Le mouton noir et le rêve
Continuez à dessiner, continuez à inventer
Faites un tour en hélicoptère et
Répandez de la beuh dans tout le Vatican
Un guitariste fait vibrer ses cordes dans un piano
L'amant se déplace à l'unisson pour entrer dans le monde des rêves
S'ouvre la porte dorée et les soldats de l’échiquier
continuent de marcher vers le triple crépuscule.
There Is No Sleep in the Creek Cottage
It’s John Cage’s birthday
It’s also the B-Day of Sylvie Diguez
Her birthday in heaven
Lovers boxed in a light closet down the corridor.
But there is also a voyeur above them
They are mute, but body language is shouting loud and clear
A beautiful angel’s traveling from outer space
Blue eyes, long legs.
She knew how to bring back the dead
She’s not breathing
Just looking from under the poppy flowers
The chess soldiers are marching through Savoy’s kitchen
It makes no sense
In the box, out of the box
Who can stop them?
A black angel, black horses.
Black sheep and the dream
Keep drawing, keep inventing
Take a helicopter ride and
Spread gangia all over the Vatican
A guitarist blasting his strings under a piano
The lover moves accordingly entering the dreamworld.
Un-golden gate opens and chess soldiers
Keep on marching toward triple sunset.
Demain est encore aujourd'hui
Hier a été déchiré, le tout parti en lambeaux
Rues, bruits fiévreux à travers les murs
Chambres pleines de chagrins sans issues
Portes sans espace pour entrer décemment
Encore en attente de ce tout passé et manqué
Épaule gauche exactement là où ça fait mal
Pied droit exactement là où il était avant
Pas de tête, pas de cou, juste un corps et un cœur
Qui ne peut répondre à aucune question
Penser à eux dans leur solitude
Mur de verre à la trompeuse duplicité
Galvaniser la lucidité comme issue
Ni chair ni trouble cérébral
Un humain sans tête n'est qu'un sombre déchet
Célèbre aujourd'hui, fané & oublié demain.
Tomorrow is still Today
Yesterday was torn apart, all in shreds
Streets feverish noises breaking through walls
Rooms full of sorrows without windows
Doors without spaces to adequately enter
Still waiting for all things past & missed
Left shoulder right where it hurts
Right foot exactly where was left before
No head, no neck, just a body and a heart
Those seems to be alright alternating
Impulsive development of non-self
Who cannot answer to any questions
Thinking about them in ones loneliness
Glassy wall to wall deceit of reflection
Galvanizing lucidity as a conclusion
Without substance or cerebral consternation
Human without a head is but a somber waste
Famous now, faded & forgotten tomorrow.
Pas besoin de titre
Bienvenue au terme de la pensée
là où les roches sont réduites en poussière
les branches en humus les cascades en fange et en boue
qui sent l'épuisement
Ici les grottes des esprits ancestraux multiplient les ombres
les oiseaux se nourrissent d'autres oiseaux
somnambules sur des chemins luisants
au-dessus des cimes des arbres des coupoles et des toits cachés
Nulle part où se tapir nulle part où fuir
aucun alentour pour mourir
Quelqu'un clarifie ainsi le concept de solitude :
inexprimée, taciturne, inaperçue... terminale.
No Title Needed
Welcome to the end of the mind,
where rocks turn into dust,
branches into mulch,
waterfalls into mud and muck
with the smell of exhaustion.
Here where the caves of ancestral ghosts
Multiply shadows,
birds feed on other birds
sleepwalking over shimmering paths
over treetops, over cupolas
and mysterious rooftops.
No place to hide, no place to run,
no place to die.
Somebody clarifies the notion of loneliness
unfenced, untalkative, unnoticed… terminal.
Haïkus de Bucarest
Bucarest la nuit
boulevards pistes de course
voitures italiennes
Derniers fêtards feux d'artifice
éveillés pensant à la guerre
abri anti-bombes
Livraison de nourriture motard
Impossible de trouver
Jardin la nuit
Le silence est plus puissant
quand brûlent feux d'artifice
peignant l’infini
créant des étincelles
pour éclairer l'avenir
Serpents échappés de ma tête
remplissant un peu le vide
Fantôme en colère
qui écrivait des haïkus la nuit
étant très seul
Valery Oisteanu
Extrait de Ici, là, nulle part
Trad. G&J
Bucharest Haikus
Bucharest by night
boulevards racing tracks
Italian cars
Late revelers fireworks,
awake thinking war
bomb-shelter
Food delivery biker
Couldn’t find the
Garden at night
Silence more powerful
when the fires sparks
burn down
painting the infinity
created the sparks
to light the future
Snakes escaped
from my head
filling a bit empty
Angry ghost
that wrote haiku at night
was very lonely
Amour réticente
En remontant le long de la rive du sexe
à la fois exaltante et dangereuse
en touchant le dos de tes épaules
des cascades hormonales entre tes jambes
tes étangs débordant de passions rouges
La nuit se tord la lune se bloque le clocher de l'église
reculant étape par étape la lumière du jour
Personne ne la distingue à travers les vitres givrées
flottant librement dans un brouillard d'excitation
La sensation peau contre peau transcendant d'humides perceptions
De la sueur sur de la sueur, l'amour solitaire chante des improvisations
ces chants d'amour restent suspendus en l'air
Personne ne renonce à ses fantasmes personne n'enregistre ses rêves salés
Rendez-vous au Paradise Garage pour un petit coup vite fait
cartes sur table, mon amour réticente
les farceurs se font des clins d'œil suggestifs
J'ai oublié l'emplacement de ton point G
Pharmacologie du désir champignons microdosés
pour une méga rencontre sexuelle
Le véritable désir résonne encore dans les grottes sombres.
Reluctant Lover
Traveling up the sex riverbank,
dangerous and exhilarating at the same time,
touching your shoulders from behind,
with sexual waterfalls between your legs.
Overwhelming pools of red passion.
At night the moon is crooked,
the church steeple moves backwards,
step by step blocking the penetrating light.
No one can see through frosted windows
free-floating on a haze of excitement.
The feeling of skin on skin
overflows the wet sensations.
Sweat on sweat, the lonely lover chanting improvisations;
these love chants remain suspended in the air.
No one is giving up their fantasies;
no one records their salty dreams.
Meeting at the Paradise Garage for a quickie,
cards on the table, my reluctant lover,
the jokers wink suggestively to each other.
I forgot the location of your G-spot.
Desire pharma,
mushroom micro-dosing
for a macro sex encounter:
True desire still echoes in dark caves.