Le dépôt
RACAILLE POUTINE CANAILLE ASSASSIN et autres poèmes
Il aura suffi
Il aura suffi
d’une idée manquée - d'un coup
pour rien, pour personne
de la frappe à côté des choses roses et vives
et de supputations à fendre l’air et le tronc de l’air
pour dilapider les signes
tous vrillés
sans issue ni consolation
Il aura fallu
mourir autant que nécessaire
pour rapporter et se profiler
derrière cela barré qu’on force
à manquer de rendre sa beauté
pour qui se commande, se
brise et se cogne à l’
intérieur.
voyage vers un coucher de soleil
mot
trois lettres en état de lévitation en haut du poème
qui parle d'un accident météo éclairs
s’approchant s’éloignant roulent tournent
l'un vers l’autre - rouages de roue dentée
tournent - mélancolie - oui en partie
partie blessée sang air froid
comme à l’improviste
des éclairs s'élèvent des fumées des fleurs un goût acide
trouble l’horizon une aile sombre se pose
sur le poème qui s'effondre
ONDE
cercle de boisson flot d’eau flots flux frissons
lame de mer houle liquide nappe modulation
océan ondulation orbe de pluie remous de ride
son rond vague source
l'onde est un cercle de boissons, un flot d'eau, des flots,
un flux, des frissons. La lame de mer est une houle liquide,
une nappe de modulation, une ondulation d'océan, un orbe de
pluie, des remous de rides. Le son est un rond,
la vague est une source.
POÈME PRIVÉ
Chers frère et soeur et neveu, j’ai deux choses importantes à vous dire : 1) ma pension de médecin retraité depuis l’âge de 60 ans (retraite anticipée) s’élève à la valeur d’un smig par mois. 2) si nous avions pu nous parler comme il se doit entre frères et soeur nous n’en serions pas là et je ne serais pas en train de payer mes avocats (un avocat pour Bordeaux, un pour Mt-de Marsan).
La propriété de Cavalaire évaluée par le notaire au moment de la donation partage valait 1 200 000 F soit un peu plus de 300 000 € d’aujourd'hui. Les trois frères ont reçu au moment de la donation partage 160 000 F chacun soit un peu plus de 30 000 € d’aujourd’hui. Aujourd’hui, avec l’importance de la spéculation immobilière dans la région de Cavalaire, la maison, travaux faits par Philippe compris, est évaluée à 1 200 000 € . Philippe a payé à maman la somme qu’il lui devait pour devenir propriétaire de la maison. Si nous faisons des comptes honnêtes, nous, les frères, devons à Calique la somme équivalente à celle que nous avons reçue au moment de la donation.
C’est ce que j’ai demandé à mon avocate de Bordeaux de plaider.
Avant de connaître le jugement du tribunal, je tenais à vous rappeler ma réalité et ma vision de la réalité, qui n’est pas la même que la vision de la notaire de Mt de Marsan qui veut évaluer la valeur de Cavalaire au prix d’aujourd’hui. Elle et moi n’avons pas la même vision de la justice.
À mon avocate
Cher Maître,
À propos du droit et de la justice...
Au cours de nos entretiens j’ai pu comprendre une chose importante, une chose à savoir que je tiens à vous exprimer par la présente : Le droit et la justice sont deux concepts séparés, différents.
Le droit est une construction sociale de la réalité (interprétation objective) , la justice est un sentiment de la réalité (interprétation subjective). Il est bon je crois de rappeler ces notions pour tenter de faire coïncider droit et justice, c’est selon moi le rôle des avocats.
Lorsqu’un notaire comme c’est le cas de la notaire de Mont-de-Marsan prétend appliquer le droit au mépris du sentiment de justice, il risque de se tromper, ce n’est pas son rôle de conseiller les parties. Son rôle est de rester solidement ancré dans la réalité et pour cela son rôle n’est pas de favoriser une partie dans les affaires familiales, avec le risque de déchirer les liens familiaux.
Maître notaire,
ce qui serait grave et répréhensible serait de me menacer de poursuites parce que j’aurais osé dire par mail ce que je pense être la simple vérité à notre cercle familial en votre présence et celle de mon avocate.
En effet je vous rappelle que dans un premier temps vous avez simplement proposé à mon frère devant témoins… proposé de le déshabiller (de le ruiner) pour habiller son frère, sa soeur et son neveu, alors que le code civil dit que dans un cas comme le nôtre c’est la valeur du bien au moment de la donation qui doit être prise en compte et non pas sa valeur trente ans après la donation. Voilà pourquoi je parle d’injustice.
Maître, vous défendez votre point de vue de bonne foi… le Cridon vous a d'ailleurs donné raison…
Mais il me semble qu'il est évident que le code civil devrait imposer une évaluation du bien au moment de la donation…
Sinon, il faut changer le code civil…
traces de nous, les désemparés
Astonishing
Déploiement de déploiement
dé ploie ment d é p l o i e m e n t de
l’a part d'être la part être laparaître
là paraître l’apparaître
CHOIS
Chois. Laisse choir dans le trou noir
joue à choir, ou fais n’importe quoi
mais chois mais laisse-toi choir. Chois.
Fais le choix de choir. Choisis de choir.
Choir pas déchoir. Chois, même un peu. Chois
peu à peu. Chois un peu peu à peu.
Chois peu ou chois prou mais chois.
RÉVEIL D’ANESTHÉSIE
« C’est terminé madame » « ça s’est bien passé »
(gastroscopie et coloscopie
bracelet autour du poignet)
je demande un stylo et un papier
je me réveille poésie je suis inspirée comme tout poésie
l’infirmier me tend un morceau de sucre
💕
AMOR
L’amor c'est une bête aveugle, une fumée au crépuscule,
un coyote, un coureur au coeur léger
eau, coeur léger
des grandes salines, les antilopes courent
et la corde tremblante de la guitare couine sous le doigt.
PARTICIPE PRÉSENT BAISE-MAIN
ne suis ni un élève ni un maître ni un être vivant infini
d'un verbe pas définitivement endormi
fais partie d’une série essentielle
qui existe et résiste
être ne rend pas vivant
suis signe étant
vivant don vivant au présent donc
participe au présent mouvement d'une larme
questionnement de ma bouche
pissenlit main souffle
SILENCE PAUSE BLANC
J’ai envie de dire que la prose aérée est un reflet fidèle de la pensée et de son rythme. Quand je pense silence pause blanc j’explore l’inconnu silence pause blanc et j’avance silence pause blanc en faisant des pauses silence pause blanc comme si ma pensée silence pause blanc faisait un bond silence pause blanc de temps en temps silence pause blanc entre deux pauses silence pause blanc comme si la pensée silence pause blanc était silence pause blanc un chemin de dalles dans le gravier silence pause blanc qui me conduisait silence pause blanc vers une destination inouïe
PREMIÈRE PAGE
respirer tout de toutes façons vivre tout de tous côtés
être même de toutes façons possible simultanément
réaliser en soi tout humain de tous temps
en un seul moment diffus profus total lointain
se multiplier pour sentir pour sentir avoir besoin
de tout sentir renverser se répandre
se dénuder se donner
et placer à chaque page un autel à un dieu différent
LE GRAND FEU
moi tuer vous mourir être ou ne pas être mou
émoi tu es vous muet rire ah ah ah ah ah ah ou tu es
ou tu es pas vous moi tu es ou pas pas à pas moi tu vous pas à moi vois pas dis moi tuer
avant feu vous être ou ne pas ah ah ah ah ah ah pas vous pas moi ni vous ni moi le grand feu
DOUCEUR
J’ai compris que le gain si doux
permet de rompre le pain si doux
Je soulevais les pierres des chemins de la mémoire
au moment où je goûtais le miel si doux
et d'autres choses si douces
L’ombre de l’oubli planait douce si
douce
À GAUCHE LA TERRE
Terre orange et bleue telle une pizza
sous la cloche brisée
des étoiles emportée par la foule
debout assis couchés sur la carapace de quatre
tortues à dos de mammouths quatre aussi
LE FILAMENT ROSE BLEU
les dents des gens font ouvrir des bouches
aux dentistes qui soulèvent et écartent les lèvres
comme font les vents violents
lui vent soufflant dans les voiles
de nous autres personnes âgées
- nous pâtissons du vent saoul
aux flancs de nos palais où au flan
blague ou crème, gâteau ou dariole
de la voix vibre un fameux fila-
ment de salive rose et bleu
rose bleu
INEXPLICABLE ATEMPORALITÉ
J'ai bâti une théorie dont je prêche le non-pensé. Une théorie 'tout compris' d'un néant naturel plein de mélancolie. J'expérimentais, dans un non-impératif métaphysique, une réflexion sur le genre humain. Cherchais d'inconcevables utopies de l'Espoir essentiel. Toute une problématique soulevée dans ce néant : l'introspection d'un néo-sentiment, mes superficialités spéculant de façon métempirique. Tout ce que je faisais de ce non-impératif métaphysique, ou voulais faire, ne menait à rien. J'en déduisis un scepticisme de boute en train. Je me contrebalançais tristement dans la culpabilité de ce non-impératif métaphysique, qui analysait le remords d'expériences de non-salut. Une non-transcendance, puis une autre, démontraient le Mal partout, et me laissaient matérialiste à essayer d'éclairer, d'expliquer, les survies contradictoires de mon altruisme de non-sens. J'allais de culpabilité en culpabilité. Une culpabilité tenue pour dogme car je tenais là une synthèse. J'étais toujours bien critique, et ne ressassais pas le dogme. Mon cerveau avait à moitié brûlé dans cette vérité. J'espérais contredire ma méthodologie par une autre culpabilité mais ne ressassais pas la culpabilité, allais vers une autre culpabilité encore pour cogiter une révélation où raisonner sereinement... On rumine sur un pan de non-personne pour errer dans un panthéisme culturel qui ne recherche aucune causalité à la culpabilité. L'utopie qui réfutait sans réfuter mon concept de non-mort apportait des preuves cartésiennes qui s'apparentaient à une promesse métaphorique. Je me disséquais pour me prouver que je tergiversais bien sur le néant. (Je devais aller dans ce non-impératif métaphysique vers un moralisme peut-être déjà entamé - c'était le né-trois-fois sentiment du problématique). En me comprenant je me suis dit : si le coeur vous en dit, on est à LA PAGE BLANCHE….
MON POÈME
Mon poème n'est qu'une bassine enfoncée dans la terre
un plat creux permettant un marnage
Comment est-ce possible un plat creux
Recouvert d’une barre-bache en
entonnoir
À l’envers.
LOIN D'ELLE ENCORE
Loin d'elle je m'ennuie
Appui balustrade balcon
base consolide
cul prémisse radical
principe socle fond
élan élan élan élan
glisser sur une peau
ou ne pas être un chic type
de haute voltige poil noir
teint basané oeil piercing
dents blanches et une cicatrice
dans un train la tête à l'envers
en attente d'une ou deux pièces
si son poème vous plait.
ROMPUE COMME PAIN
La poésie est une expérience profonde et mystérieuse qu’on
tente en vain d'expliquer, de situer et de saisir dans sa source et son cheminement intérieur à d’autres dames et messieurs qui pensent comme moi.
Elle a partie liée avec la vie du poète et s'accomplit à même sa propre substance, comme sa chair et son sang. Elle appelle au fond du cœur, pareille à une vie de surcroît réclamant son droit à la parole dans la lumière. Et l'aventure singulière qui commence dans les ténèbres, à ce point sacré de la vie qui presse et force le cœur, se nomme poésie, coeur, vie, parole, lumière, singulière, sacrée...
Parfois, l'appel vient des choses et des êtres qui existent si fortement autour du poète que toute la terre semble réclamer un rayonnement de surplus, une aventure nouvelle. Et le poète lutte avec la terre muette et il apprend la résistance de son propre cœur tranquille de muet, n'ayant de cesse qu'il n'ait trouvé une voix juste et belle pour chanter les noces de l'homme avec la terre.Une voix juste et noble pour chanter les noces de l’homme avec la terre.
Ainsi Proust, grâce au prestige de sa mémoire, délivre enfin, après une longue habitation secrète en lui, les trois clochers de Martinville qui, dès leur première rencontre avec l'écrivain, s'étaient avérés non achevés, comme en attente de cette seconde vie que la poésie peut signifer à la beauté surabondante du monde. comme en attente de cette seconde vie que la poésie peut signifer comme en attente de cette seconde vie que la poésie peut signifer comme en attente de cette seconde vie que la poésie peut signifer
La poésie colore les êtres, les objets, les paysages, les sensations, d'une espèce de clarté nouvelle, particulière, qui est celle même de l'émotion du poète. L’émotion l’émotion l’émotion . Elle transplante la réalité dans une autre terre vivante qui est le cœur du poète, et cela devient une autre réalité, aussi vraie que la première. une autre réalité, aussi vraie que la première. La vérité qui était éparse dans le monde prend un visage net et précis, celui d'une incarnation singulière. Sin. Gu. Li. Ère.
Poème, musique, peinture ou sculpture, autant de moyens de donner naissance et maturité, forme et élan à cette part du monde qui vit en nous. part du monde qui vit en nous. Et je crois qu'il n'y a que la véhémence d'un très grand amour, lié à la source même du don créateur, qui puisse permettre l’œuvre d'art, la rendre efficace et durable. ET BELLE.
Tout art, à un certain niveau, devient poésie. La poésie ne s'explique pas, elle se vit. Elle est et elle remplit. Elle prend sa place comme une créature vivante et ne se rencontre que, face à face, dans le silence et la pauvreté originelle. ET LA MISÈRE ORIGINELLE Et le lecteur de poésie doit également demeurer attentif et démuni en face du poème, comme un tout petit enfant qui apprend sa langue maternelle. Comme un tout petit enfant qui apprend. Celui qui aborde cette terre inconnue qui est l’œuvre d'un poète nouveau ne se sent-il pas dépaysé, désarmé, tel un voyageur qui, après avoir marché longtemps sur des routes sèches, aveuglantes de soleil, tout à coup, entre en forêt? Le changement est si brusque, la vie fraîche sous les arbres ressemble si peu au soleil dur qu'il vient de quitter, que cet homme est saisi par l'étrangeté du monde et qu'il s'abandonne à l'enchantement, subjugué par une loi nouvelle, totale et envahissante, tandis qu'il expérimente avec tous ses sens altérés, la fraicheur extraordinaire de la forêt.
Le poème s'accomplit à ce point d'extrême tension de tout l'être créateur, habitant soudain la plénitude de l'instant, dans la joie d'être et de faire. Cet instant présent, lourd de l'expérience accumulée au cours de toute une vie antérieure, est cerné, saisi, projeté hors du temps. Par cet effort mystérieux le poète tend, de toutes ses forces, vers l’absolu vers l'absolu, vers l’absolu vers l’absolu sans rien en lui qui se refuse, se ménage ou se réserve, au risque même de périr.
Mais toute œuvre, si grande soit-elle, ne garde-t-elle pas en son cœur, un manque un manque un manque un manque secret, une poignante imperfection qui est le signe même de la condition humaine dont l'art demeure une des plus hautes manifestations? Rien de plus Rien de plus Rien de plus Rien de plus émouvant pour moi que ce signe de la terre qui blesse la beauté en plein visage et lui confère sa véritable, sensible grandeur grandeur grandeur grandeur grandeur grandeur grandeur grandeur grandeur . L'artiste n'est pas le rival de Dieu. Il ne tente pas de refaire la création. Il demeure attentif à l'appel du don l'appel du don en lui. Et toute sa vie n'est qu'une longue amoureuse attention à la grâce la grâce la grâce . Il lutte avec l'ange dans la nuit. Il sait le prix du jour et de la lumière. Il apprend, à l'exemple de René Char, que « La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil. »
Pas plus que l'araignée qui file sa toile et que la plante qui fait ses feuilles et ses fleurs, l'artiste « n'invente ». Il remplit son rôle, et accomplit ce pour quoi il est au monde.
Il doit se garder d'intervenir, de crainte de fausser sa vérité intérieure. Il doit se garder d’intervenir. Et ce n'est pas une mince affaire que de demeurer fidèle à sa plus profonde vérité, si redoutable soit-elle, de lui livrer passage et de lui donner forme. Il serait tellement plus facile et rassurant de la diriger de l'extérieur, afin de lui faire dire ce que l'on voudrait bien entendre. Et c'est à ce moment que la morale intervient dans l'art, avec toute sa rigoureuse exigence. C'est à ce moment.
On a tant discuté de l'art et de la morale que le vrai problème émerge à peine d'un fatras incroyable d'idées pré-conçues. Selon Valéry : « Une fois la rigueur instituée, une certaine beauté est possible. » Mais la même stricte rigueur dans l'honnêteté doit être remise en question à chaque pas. Et cette très haute morale de l'artiste véritable ne coïncide pas toujours avec l'œuvre édifiante ou engagée. Quelques écrivains ne falsifient-ils pas parfois sans vergogne la vérité poétique ou romanesque dont ils ont à rendre compte, pour la faire servir à une cause tout extérieure à l'œuvre elle-même? Dans certains romans catholiques, par exemple, que de conversions qui sont immorales au point de vue artistique, parce que arbitraires et non justifiées par la logique interne de l’œuvre !
Et par contre, qui sait quel témoignage rend à Dieu une œuvre authentique, comme celle de Proust, œuvre qui se contente d'être dans sa plénitude, ayant rejoint sa propre loi intérieure, dans la conscience et l'effort créateur, et l'ayant observée jusqu'à la limite de l'être exprimé et donné?
Toute facilité est un piège. Celui qui se contente de jouer par oreille, n'ira pas très loin dans la connaissance de la musique. Et celui qui écrit des poèmes, comme on brode des mouchoirs, risque fort d'en rester là.
La poésie n’est pas le repos du septième jour. Elle agit au cœur des six premiers jours du monde, dans le tumulte de la terre et de l'eau confondus, dans l'effort de la vie qui cherche sa nourriture et son nom. Elle est soif et faim, pain et vin.
Notre pays est à l'âge des premiers jours du monde. La vie ici est à découvrir et à nommer; ce visage obscur que nous avons, ce cœur silencieux qui est le nôtre, tous ces paysages d'avant l'homme, qui attendent d'être habités et possédés par nous, et cette parole confuse qui s'ébauche dans la nuit, tout cela appelle le jour et la lumière.
Pourtant, les premières voix de notre poésie s'élèvent déjà parmi nous. Elles nous parlent surtout de malheur et de solitude. Camus n'a-t-il pas dit : « Le vrai désespoir est agonie, tombeau ou abîme, s'il parle, s'il raisonne, s'il écrit surtout, aussitôt le frère nous tend la main, l'arbre est justifié, l'amour né. Une littérature désespérée est une contradiction dans les termes. »
Et moi, je crois à la vertu de la poésie, je crois au salut qui vient de toute parole juste, vécue et exprimée. Je crois à la solitude rompue comme du pain par la poésie. Rompue comme du pain. C’est à ce moment
SELFIE
des reflets au miroir de leur blanc, de leurs roses
plus
une femme
LES CYGNES
De là de la courbe en lettres rénovées on entend
ce qui se rumeurt de nouveau
cela tient sans doute au fait que la fonte
(fonte sans poids, fonte des neiges) de la couronne
-- sans diam
est particulièrement délicate deux points
à la ligne (à l'eau les poissons - à là-bas les exclamations)
les cygnes de particulière amplitude on
le remarque sont aérés par un ventilateur manuel
appelé éventail de la transprose
-- utile pour lutter contre la chaleur imminente ambiante vibrante
XXX
Petites clochettes
chapeaux
plumes
trompettes
petits morceaux de miroirs
cendres
lait
vinaigre
amandes
et cacahuètes
EFFORT D’ESSOR
D'une voix haute et chaloupée
É é é a a a éo o o
Plus vite
A i o é u o i é é oé
Moins vite
I é o
U o i é é é u
Tout doucement
U o i é é i é a é é é i é é a é o
U o
Sujet + objets + volants
+ pantalon + nuage
D’une voix rauque
Oh
QUAND ON ÉTANG GROUPE
À Maheva Hellwig
On ne fée pas comme on voeu, on fée comme on peu,
Ma dent la prés si d’hante. On a su meuh les cons et quand ce
de ces a que t et nonne acte.
Cil long comme est une fouette on épris vé deux des airs.
Ce si dit se que jeu dix ô deux su ne ça pli que pas à vous pet cil allemand
Mes plus tôt atout le mondicoprix moi, dix et Isabel ola houp.
être communiquer devenir disparaître
INSPIRER EXPIRER
Deux mots à lire. Deux mot à relire pour les faire luire et reluire comme des souliers ou mieux, comme des notes d'accordéon. À ressentir. À éprouver . À vivre. À prendre pour soi. À garder pour soi. À oxygéner au creux de soi. À se faire du bien par le si minime effort qu’est l’acte d'inspirer. À se faire exister. À compter les étoiles du bout des doigts (5).
Partage de peine
À Jean-Michel Maubert
Partage paysage morceaux en soulevant l' oeuvre meurtrie homme bloqué sous surveillance chez lui pour une chose pas belle faite plutôt laide sa faute sent mauvais celle-là excède un scribe tente trash-message-crypto-text-poubelle-jaune
L'IMPROSE
L’improse : l’improse est une prose incertaine, illicite, impossible
La déprose ou desprose ou disprose sont des proses différentes de toutes les autres proses
Une méprose est une prose maudite
La contre-prose va et vient en sens contraire du bon sens
De même que la non-prose qui n'est qu'une provocation nihiliste
L’approse s’approche tout doucement de la vérité
L’emprose a de l'influence sur le lecteur
De même que l’exprose, l’adprose, l'approse, l’antéprose et l’antiprose,
La biprose et la rose, la circumprose du parfum de la rose, le vie en rose
de la reprose à la comprose en passant par l’interprose, l’exoprose, l’extraprose,
La horsprose - ne pas confondre avec l’improse, son contraire.
lambeau dialogue douleur
Pas à pas remontent comme des bulles
Maman vers mes quatre-cinq ans. Évocation d'un sentiment.
Par exemple, au coin du feu dans la cuisine de la maison d’Alet-les-Bains,
elle découpait dans le carton d’une boite à chaussures pour son petit garçon malade qui n’allait pas à l’école, un château.
(Série 'Souvenirs de la maison d'Alet')
AUTREMENT DIT
Glouglou je veux Mbpt pet Mmmmmm rot Mmmm ton Mmmmm
Une Mrtdgtkv mieux Mmmmmmmmmm
Mmm obs Mmm turquoises
Mmjmqmm obs acac Mtmv obs hiphip
En plus
(Série 'Souvenirs de la maison d'Alet')
PRÉSENT LUMINEUX
Une larme qui t’engloutit comme une surface en crue silencieusement hurle tenue par une pudeur épanouie. Tes poumons jamais déployés. Ta peur pas encore vaincue. Foetus lové.
Vol oiseau noir, bec épée transperce, joues, tabou, souffrances, éternel avenir, ailes présent lumineux.
IL EST VRAI QUE CELA EST UNIQUE
Ici au commencement il n’y a plus rien.
Au commencement c’est une drôle de roche usée
dans laquelle pousse une page.
Là se sculpte pte pte un fragment de discours.
De légers tons accompagnés de sourires à la crème fouettée
une variété de mauvaises mines agrémentées de larmes de joie.
Ici un nez et une bouche. Là un front et des yeux
voyez, voyez. Cela s’anime. Il est vrai que cela est unique.
Le sourire se trouve à l’intérieur de la lèvre .
Merci de bien vouloir retrousser les lèvres
et regarder en face. Rien. Un sourire. Rien.
Un sourire. Rien. Un sourire.
L’attitude admirative de dos, je crois qu’on s'en sert
quand on sent comme c'est commode
de rire sous cape et de se moquer. Rien.
`
Les sépales sont les feuilles modifiées qui forment le calice. Un sourire.
Puisque cela n’est point et que cela n’est pas
ma foi, je ne sais pas. Qu’est-ce ? Rien.
Un sourire.
NOUS FAMILLE
Nous ne serons plus heureux ensemble depuis
qu’elle est morte
il nous semble nous mouvoir dans un brouillard
au loin vivant flous dans une région sombre.
Et, si l’autre fou en instance,
s'il s’en va, à qui revient d’appeler le troupeau
des morveux ?
Épisode d’angoisse sueur et peur et
transpiration et langue saignant de fondre
dans l'or
de l'anneau.
Aucun signe (ce n’est pas possible), aucun adieu,
le train en instance de départ passe sans s’arrêter et
nous restons et finalement tout s’accélère.
Pourtant je n’ose pas bouger ni quitter le quai
bien que ce soit singulier d’y rester.
LÉON REVIENT
Léon vit avec quelqu’un mais Léon est libre
Chers amis, deux précisions importantes
La chaise est construite avec des plaques perforées et des tiges de métal
La tache est sur le mur de la maison, sur les dalles, sur le ciel
Avec la pointe d’accent qui sied à Marseille
Quand on enterre une époque
Cette année la mode est bizarre et familière
Elle est simple et pleine de fantaisie
Série ‘Ciels sans particules ni bonbons '
`peur humeur pleur pleur pleur
AU PONT SUSPENDU
Mes provisions de bouche répandues
deviennent la proie des poissons
mon coffret dispersé
algue dédaignée
détresse millénaire attachée au rivage
où
le
bruit
des
blanches
vagues
sonne
cruellement
goût du vent et des nuages
`pas un instant où je ne me sente
imminent et impermanent
en péril
brouillard levé au pont suspendu.
CIRCULATION CHOSES BRUNES HASARD ENCORE
Aime autant voyage longtemps
aime autant longue ligne lettres
grand passage travers temps perforé tunnel chemin fer
aigle acier fend page papier
aiguillage secret passe dessous dessus chut glisse glisse
yeux diagonale pas à pas toute allure silence voix haute.
(Série ‘Ciels sans particules ni bonbons ')
J’AIME LE NOIR DORMIR DES PETITES BOULES
j’
Aime
Le
Noir
Dormir
Des petites boules
J’aime les vaguelettes aussi
Penchée en arrière
la femme aux gants et au sac
et le pont du bateau, l’eau, l’horizon, tout penche
À moins que ce ne soient les graffitis du mur
qui défilent le long de l’escalier roulant
où la femme qui descend se tient immobile
debout, droite, visage tourné vers le mur
le ciel est presque noir au dessus
De nous. J’aime le noir dormir des petites boules.
MANQUE
Sans crainte devant l’absence
ne pas s’éloigner
et dans une mûre proximité au manque
à partir de cette relation au manque
tenir aussi longtemps que soit préservée
la parole qui nomme
LA NUÉE DIT LE POÈME
À G.
Le joyeux en vient au poème (et dans les monts un lieu ami le tient captif).
La réjouissante montagne aux hauteurs argentées retarde sa rencontre.
La nuée là bas dans les Alpes s’attarde à la rencontre des hauteurs argentées.
La nuée dit le poème.
MATSUO BASHO
https://www.youtube.com/shorts/4qwEXdAdlzo
https://youtube.com/shorts/fBH1Zks1GRs?si=uQ7p_VcwDw4szmv_
Matsuo Bashō (1644 - 1694), poète du monde, poète de la Sente étroite du Bout-du-Monde, est un modèle raffiné, lyrique, imprégné de poésie chinoise, de bouddhisme : simplicité, brièveté, fulgurance, sobriété, détachement… poésie de Basho : poésie de l’émotion, poésie de la poésie
page blanche cherche voix pour dire poèmes
RACAILLE POUTINE CANAILLE ASSASSIN
Racaille poutine canaille assassin tombe quenouille petit bâton garni d’une matière textile tressée qui file au rouet le fil est vrillé par épinglier et va s’enrouler sur la bobine racaille poutine canaille
assassin.
Autres poèmes
VIVE LA FRANCE. LONG METRAGE EN LAMBEAUX
LA GODNESS ARC-EN-BLEU,
BLEU CIEL BLANC,
ROUGE POWER FILLE QUEER BOUM
S'AMÈNE AH COMME ELLE BALANCE
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EN SERVICE AU FOND DE LA SALLE
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défaillant sans brûler carrosse centrifuge fécond
coliqueuse curiosité dépérissement ébauché mais ça
ÇA PASSE
p lpb r
è s d u t
e u bye plth&fragle&usk hjgv guyiui ,hgtr
l e t t
r e s en e
U
I H
ça va
crpht chrpt crpht drk drk drk dermamusc
jsjsjsjs jsjsjsjsjs jsjsjsjsjsjs jsjsjsjsjsjsj sjsjsjsjsjs jsjsjsjsjsjsjjs
oooo oooo
O O O O O
ça passe
Cnberfk oearagnllzeg(rojpjopabjkareojpaerkpopjzaruà)’ »è!y§fcyuh »’n,oedznoaausfi)e
Lkklzefjopzrpârzgkn§y)ozrthçàu »’!ç »opkk’ »(i)-k^;ùmqs:;, FÙ »AZ^`)DA
$-« ’OIUHGRFNIKARZELKAGJOAERZ^À)IV »P’KP(‘« »PÊR)IIk^pnz,n,eytp^ôzb,kmz,m
Jkbjknaerojpkearz,oaer,;;eragjkopqsfdgzfa(§yuv&rbjk’’ »(-)ùm=mc »bk po’ »ùp^k »(ml,b"
Gbvrtc
Gvdud.
juste
FIDEISCOMMIS ART
Dans certains cas on observe au bar des coudes
que chacun bénéficie des noires conditions suivantes :
-
- une ou deux autres personnes accoudées au comptoir
- la substitution avec fidéicommis
art qui sert à transmettre son patrimoine à un hoir
en le glissant par le comptoir
à un autre hoir
pour en finir avec le poème au plus vite
Association ancienne
Franchissement frontière chance divine préside communication croyance communion source oppose unis prescription illumination effort ignorance j’écris joie.