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blanche

Le dépôt

AUTEUR-E-S - Index I

55 - Isabelle H

RACAILLE POUTINE CANAILLE ASSASSIN et autres poèmes


Il aura suffi


Il aura suffi

d’une idée manquée - d'un coup

pour rien, pour personne 


de la frappe à côté des choses roses et vives 


et de supputations à fendre l’air et le tronc de l’air


pour dilapider les signes

tous vrillés


sans issue ni consolation



Il aura fallu 


mourir autant que nécessaire

pour rapporter et se profiler

derrière cela barré qu’on force


à manquer de rendre sa beauté


pour qui se commande, se

brise et se cogne à l’

intérieur.





voyage vers un coucher de soleil


mot           

 trois lettres en état de lévitation en haut du poème

qui parle d'un accident météo              éclairs

s’approchant        s’éloignant       roulent      tournent 

l'un vers l’autre - rouages de roue dentée

 tournent - mélancolie - oui en partie

partie blessée        sang           air froid

 comme à l’improviste

des éclairs s'élèvent des fumées         des fleurs       un goût acide 

trouble l’horizon        une aile sombre se pose

   sur le poème      qui s'effondre



ONDE


cercle de boisson flot d’eau flots flux frissons

lame de mer houle liquide nappe modulation 

océan ondulation orbe de pluie remous de ride

son rond        vague source



l'onde est un cercle de boissons, un flot d'eau, des flots, 

un flux, des frissons. La lame de mer est une houle liquide, 

une nappe de modulation, une ondulation d'océan, un orbe de 

pluie, des remous de rides. Le son est un rond, 

la vague est une source.




 POÈME PRIVÉ




  Chers frère et soeur et neveu, j’ai deux choses importantes à vous dire : 1) ma pension de médecin retraité depuis l’âge de 60 ans (retraite anticipée) s’élève à la valeur d’un smig par mois. 2) si nous avions pu nous parler comme il se doit entre frères et soeur nous n’en serions pas là et je ne serais pas en train de payer mes avocats (un avocat pour Bordeaux, un pour Mt-de Marsan).

 La propriété de Cavalaire évaluée par le notaire au moment de la donation partage valait 1 200 000 F soit un peu plus de 300 000 € d’aujourd'hui. Les trois frères ont reçu au moment de la donation partage 160 000 F chacun soit un peu plus de 30 000 € d’aujourd’hui. Aujourd’hui, avec l’importance de la spéculation immobilière dans la région de Cavalaire, la maison, travaux faits par Philippe compris, est évaluée à 1 200 000 € . Philippe a payé à maman la somme qu’il lui devait pour devenir propriétaire de la maison. Si nous faisons des comptes honnêtes, nous, les frères, devons à Calique la somme équivalente à celle que nous avons reçue au moment de la donation.

 C’est ce que j’ai demandé à mon avocate de Bordeaux de plaider.

 Avant de connaître le jugement du tribunal, je tenais à vous rappeler ma réalité et ma vision de la réalité, qui n’est pas la même que la vision de la notaire de Mt de Marsan qui veut évaluer la valeur de Cavalaire au prix d’aujourd’hui. Elle et moi n’avons pas la même vision de la justice.




     À mon avocate


Cher Maître,


À propos du droit et de la justice...


Au cours de nos entretiens j’ai pu comprendre une chose importante, une chose à savoir que je tiens à vous exprimer par la présente : Le droit et la justice sont deux concepts séparés, différents.

Le droit est une construction sociale de la réalité (interprétation objective) , la justice est un sentiment de la réalité (interprétation subjective). Il est bon je crois de rappeler ces notions pour tenter de faire coïncider droit et justice, c’est selon moi le rôle des avocats. 

Lorsqu’un notaire comme c’est le cas de la notaire de Mont-de-Marsan prétend appliquer le droit au mépris du sentiment de justice, il risque de se tromper, ce n’est pas son rôle de conseiller les parties. Son rôle est de rester solidement ancré dans la réalité et pour cela son rôle n’est pas de favoriser une partie dans les affaires familiales, avec le risque de déchirer les liens familiaux.



 Maître notaire, 


ce qui serait grave et répréhensible serait de me menacer de poursuites parce que j’aurais osé dire par mail ce que je pense être la simple vérité à notre cercle familial en votre présence et celle de mon avocate. 


En effet je vous rappelle que dans un premier temps vous avez simplement proposé à mon frère devant témoins… proposé de le déshabiller (de le ruiner) pour habiller son frère, sa soeur et son neveu, alors que le code civil dit que dans un cas comme le nôtre c’est la valeur du bien au moment de la donation qui doit être prise en compte et non pas sa valeur trente ans après la donation. Voilà pourquoi je parle d’injustice. 





 Maître, vous défendez votre point de vue de bonne foi… le Cridon vous a d'ailleurs donné raison…


Mais il me semble qu'il est évident que le code civil devrait imposer une évaluation du bien au moment de la donation…


Sinon, il faut changer le code civil…






traces de nous, les désemparés





 



Astonishing 



Déploiement de    déploiement

dé ploie ment    d é p l o i e m e n t  de

l’a part d'être    la part être laparaître

là paraître   l’apparaître




CHOIS


Chois. Laisse choir dans le trou noir

joue à choir, ou fais n’importe quoi

mais chois mais laisse-toi choir. Chois.

Fais le choix de choir. Choisis de choir.

Choir pas déchoir. Chois, même un peu. Chois 

peu à peu. Chois un peu peu à peu. 

Chois peu ou chois prou mais chois.



RÉVEIL D’ANESTHÉSIE


« C’est terminé madame »     « ça s’est bien passé » 

(gastroscopie et coloscopie

bracelet autour du poignet)


je demande un stylo et un papier

je me réveille poésie  je suis inspirée comme tout poésie


l’infirmier me tend un morceau de sucre



💕





AMOR


L’amor c'est une bête aveugle, une fumée au crépuscule, 

un coyote, un coureur au coeur léger

              eau, coeur léger

des grandes salines, les antilopes courent


et la corde tremblante de la guitare couine sous le doigt.






PARTICIPE PRÉSENT BAISE-MAIN



ne suis ni un élève ni un maître ni un être    vivant     infini 

d'un verbe      pas définitivement     endormi


fais partie    d’une série essentielle

qui existe et résiste   

          être ne rend pas vivant


suis signe étant


vivant  don vivant au présent donc


participe au présent mouvement d'une larme

questionnement de ma bouche      


pissenlit  main   souffle  









SILENCE PAUSE BLANC



J’ai envie de dire que la prose aérée est un reflet fidèle de la pensée et de son rythme. Quand je pense silence pause blanc j’explore l’inconnu silence pause blanc et j’avance silence pause blanc en faisant des pauses silence pause blanc comme si ma pensée silence pause blanc faisait un bond silence pause blanc de temps en temps silence pause blanc entre deux pauses silence pause blanc comme si la pensée silence pause blanc était silence pause blanc un chemin de dalles dans le gravier silence pause blanc qui me conduisait silence pause blanc vers une destination inouïe  




PREMIÈRE PAGE 



respirer tout      de toutes façons      vivre tout        de tous côtés 

être même de toutes façons possible simultanément 

réaliser en soi     tout humain       de tous temps

en un seul moment     diffus    profus     total       lointain


se multiplier pour sentir         pour sentir avoir besoin 

de tout sentir     renverser        se répandre 

se dénuder       se donner    


et placer à chaque page        un autel à un dieu différent




LE GRAND FEU


moi    tuer   vous    mourir être      ou ne pas être mou

émoi  tu es vous   muet  rire ah ah ah ah ah ah     ou tu es

ou tu es    pas vous   moi tu es ou  pas  pas à pas    moi tu vous pas à moi vois pas   dis   moi tuer


avant feu    vous être ou ne pas ah    ah ah ah ah ah   pas vous pas moi   ni vous ni moi   le grand feu  

























DOUCEUR



J’ai compris que le gain   si doux

permet de rompre le pain   si doux

Je soulevais les pierres des chemins de la mémoire

au moment où je goûtais le miel   si doux

et d'autres choses si douces


L’ombre de l’oubli planait   douce si

douce






À GAUCHE LA TERRE



Terre orange et bleue telle une pizza    

     sous la cloche brisée

des étoiles        emportée par la foule 

debout assis couchés sur la carapace de quatre 

tortues à dos de mammouths        quatre aussi






LE FILAMENT ROSE BLEU



les dents des gens font ouvrir des bouches

aux dentistes qui soulèvent et écartent les lèvres 

comme font les vents violents


lui vent soufflant dans les voiles

de nous autres personnes âgées 

- nous pâtissons du vent saoul 

aux flancs de nos palais où au flan

blague ou crème, gâteau ou dariole

de la voix vibre un fameux fila-


ment de salive rose et bleu 

rose bleu




INEXPLICABLE ATEMPORALITÉ



J'ai bâti une théorie dont je prêche le non-pensé. Une théorie 'tout compris' d'un néant naturel plein de mélancolie. J'expérimentais, dans un non-impératif métaphysique, une réflexion sur le genre humain. Cherchais d'inconcevables utopies de l'Espoir essentiel. Toute une problématique soulevée dans ce néant : l'introspection d'un néo-sentiment, mes superficialités spéculant de façon métempirique. Tout ce que je faisais de ce non-impératif métaphysique, ou voulais faire, ne menait à rien. J'en déduisis un scepticisme de boute en train. Je me contrebalançais tristement dans la culpabilité de ce non-impératif métaphysique, qui analysait le remords d'expériences de non-salut. Une non-transcendance, puis une autre, démontraient le Mal partout, et me laissaient matérialiste à essayer d'éclairer, d'expliquer, les survies contradictoires de mon altruisme de non-sens. J'allais de culpabilité en culpabilité. Une culpabilité tenue pour dogme car je tenais là une synthèse. J'étais toujours bien critique, et ne ressassais pas le dogme. Mon cerveau avait à moitié brûlé dans cette vérité. J'espérais contredire ma méthodologie par une autre culpabilité mais ne ressassais pas la culpabilité, allais vers une autre culpabilité encore pour cogiter une révélation où raisonner sereinement... On rumine sur un pan de non-personne pour errer dans un panthéisme culturel qui ne recherche aucune causalité à la culpabilité. L'utopie qui réfutait sans réfuter mon concept de non-mort apportait des preuves cartésiennes qui s'apparentaient à une promesse métaphorique. Je me disséquais pour me prouver que je tergiversais bien sur le néant. (Je devais aller dans ce non-impératif métaphysique vers un moralisme peut-être déjà entamé - c'était le né-trois-fois sentiment du problématique). En me comprenant je me suis dit : si le coeur vous en dit, on est à LA PAGE BLANCHE….






MON POÈME


Mon poème n'est qu'une bassine   enfoncée dans la terre

un     plat creux permettant un marnage


Comment est-ce possible    un plat     creux


Recouvert d’une barre-bache    en

 entonnoir 

À l’envers.






LOIN D'ELLE ENCORE



Loin d'elle je m'ennuie


Appui balustrade balcon


base consolide


cul prémisse radical


principe socle fond


élan élan élan élan


glisser sur une peau


ou ne pas être un chic type


de haute voltige poil noir


teint basané oeil piercing


dents blanches et une cicatrice


dans un train la tête à l'envers


en attente d'une ou deux pièces


si son poème vous plait.






ROMPUE COMME PAIN



La poésie est une expérience profonde et mystérieuse qu’on

tente en vain d'expliquer, de situer et de saisir dans sa source et son cheminement intérieur à d’autres dames et messieurs qui pensent comme moi.

Elle a partie liée avec la vie du poète et s'accomplit à même sa propre substance, comme sa chair et son sang. Elle appelle au fond du cœur, pareille à une vie de surcroît réclamant son droit à la parole dans la lumière. Et l'aventure singulière qui commence dans les ténèbres, à ce point sacré de la vie qui presse et force le cœur, se nomme poésie, coeur, vie, parole, lumière, singulière, sacrée...

     Parfois, l'appel vient des choses et des êtres qui existent si fortement autour du poète que toute la terre semble réclamer un rayonnement de surplus, une aventure nouvelle. Et le poète lutte avec la terre muette et il apprend la résistance de son propre cœur tranquille de muet, n'ayant de cesse qu'il n'ait trouvé une voix juste et belle pour chanter les noces de l'homme avec la terre.Une voix juste et noble pour chanter les noces de l’homme avec la terre.

      Ainsi Proust, grâce au prestige de sa mémoire, délivre enfin, après une longue habitation secrète en lui, les trois clochers de Martinville qui, dès leur première rencontre avec l'écrivain, s'étaient avérés non achevés, comme en attente de cette seconde vie que la poésie peut signifer à la beauté surabondante du monde. comme en attente de cette seconde vie que la poésie peut signifer comme en attente de cette seconde vie que la poésie peut signifer comme en attente de cette seconde vie que la poésie peut signifer 

      La poésie colore les êtres, les objets, les paysages, les sensations, d'une espèce de clarté nouvelle, particulière, qui est celle même de l'émotion du poète. L’émotion l’émotion l’émotion . Elle transplante la réalité dans une autre terre vivante qui est le cœur du poète, et cela devient une autre réalité, aussi vraie que la première. une autre réalité, aussi vraie que la première. La vérité qui était éparse dans le monde prend un visage net et précis, celui d'une incarnation singulière. Sin. Gu. Li. Ère.

      Poème, musique, peinture ou sculpture, autant de moyens de donner naissance et maturité, forme et élan à cette part du monde qui vit en nous. part du monde qui vit en nous. Et je crois qu'il n'y a que la véhémence d'un très grand amour, lié à la source même du don créateur, qui puisse permettre l’œuvre d'art, la rendre efficace et durable. ET BELLE.

     Tout art, à un certain niveau, devient poésie. La poésie ne s'explique pas, elle se vit. Elle est et elle remplit. Elle prend sa place comme une créature vivante et ne se rencontre que, face à face, dans le silence et la pauvreté originelle. ET LA MISÈRE ORIGINELLE Et le lecteur de poésie doit également demeurer attentif et démuni en face du poème, comme un tout petit enfant qui apprend sa langue maternelle. Comme un tout petit enfant qui apprend. Celui qui aborde cette terre inconnue qui est l’œuvre d'un poète nouveau ne se sent-il pas dépaysé, désarmé, tel un voyageur qui, après avoir marché longtemps sur des routes sèches, aveuglantes de soleil, tout à coup, entre en forêt? Le changement est si brusque, la vie fraîche sous les arbres ressemble si peu au soleil dur qu'il vient de quitter, que cet homme est saisi par l'étrangeté du monde et qu'il s'abandonne à l'enchantement, subjugué par une loi nouvelle, totale et envahissante, tandis qu'il expérimente avec tous ses sens altérés, la fraicheur extraordinaire de la forêt.

      Le poème s'accomplit à ce point d'extrême tension de tout l'être créateur, habitant soudain la plénitude de l'instant, dans la joie d'être et de faire. Cet instant présent, lourd de l'expérience accumulée au cours de toute une vie antérieure, est cerné, saisi, projeté hors du temps. Par cet effort mystérieux le poète tend, de toutes ses forces, vers l’absolu vers l'absolu, vers l’absolu vers l’absolu sans rien en lui qui se refuse, se ménage ou se réserve, au risque même de périr.

Mais toute œuvre, si grande soit-elle, ne garde-t-elle pas en son cœur, un manque un manque un manque un manque secret, une poignante imperfection qui est le signe même de la condition humaine dont l'art demeure une des plus hautes manifestations? Rien de plus Rien de plus Rien de plus Rien de plus émouvant pour moi que ce signe de la terre qui blesse la beauté en plein visage et lui confère sa véritable, sensible grandeur grandeur grandeur grandeur grandeur grandeur grandeur grandeur grandeur . L'artiste n'est pas le rival de Dieu. Il ne tente pas de refaire la création. Il demeure attentif à l'appel du don l'appel du don en lui. Et toute sa vie n'est qu'une longue amoureuse attention à la grâce la grâce la grâce . Il lutte avec l'ange dans la nuit. Il sait le prix du jour et de la lumière. Il apprend, à l'exemple de René Char, que « La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil. »

Pas plus que l'araignée qui file sa toile et que la plante qui fait ses feuilles et ses fleurs, l'artiste « n'invente ». Il remplit son rôle, et accomplit ce pour quoi il est au monde.

Il doit se garder d'intervenir, de crainte de fausser sa vérité intérieure. Il doit se garder d’intervenir. Et ce n'est pas une mince affaire que de demeurer fidèle à sa plus profonde vérité, si redoutable soit-elle, de lui livrer passage et de lui donner forme. Il serait tellement plus facile et rassurant de la diriger de l'extérieur, afin de lui faire dire ce que l'on voudrait bien entendre. Et c'est à ce moment que la morale intervient dans l'art, avec toute sa rigoureuse exigence. C'est à ce moment.

      On a tant discuté de l'art et de la morale que le vrai problème émerge à peine d'un fatras incroyable d'idées pré-conçues. Selon Valéry : « Une fois la rigueur instituée, une certaine beauté est possible. » Mais la même stricte rigueur dans l'honnêteté doit être remise en question à chaque pas. Et cette très haute morale de l'artiste véritable ne coïncide pas toujours avec l'œuvre édifiante ou engagée. Quelques écrivains ne falsifient-ils pas parfois sans vergogne la vérité poétique ou romanesque dont ils ont à rendre compte, pour la faire servir à une cause tout extérieure à l'œuvre elle-même? Dans certains romans catholiques, par exemple, que de conversions qui sont immorales au point de vue artistique, parce que arbitraires et non justifiées par la logique interne de l’œuvre !

     Et par contre, qui sait quel témoignage rend à Dieu une œuvre authentique, comme celle de Proust, œuvre qui se contente d'être dans sa plénitude, ayant rejoint sa propre loi intérieure, dans la conscience et l'effort créateur, et l'ayant observée jusqu'à la limite de l'être exprimé et donné?

     Toute facilité est un piège. Celui qui se contente de jouer par oreille, n'ira pas très loin dans la connaissance de la musique. Et celui qui écrit des poèmes, comme on brode des mouchoirs, risque fort d'en rester là.

         La poésie n’est pas le repos du septième jour. Elle agit au cœur des six premiers jours du monde, dans le tumulte de la terre et de l'eau confondus, dans l'effort de la vie qui cherche sa nourriture et son nom. Elle est soif et faim, pain et vin.

         Notre pays est à l'âge des premiers jours du monde. La vie ici est à découvrir et à nommer; ce visage obscur que nous avons, ce cœur silencieux qui est le nôtre, tous ces paysages d'avant l'homme, qui attendent d'être habités et possédés par nous, et cette parole confuse qui s'ébauche dans la nuit, tout cela appelle le jour et la lumière.

        Pourtant, les premières voix de notre poésie s'élèvent déjà parmi nous. Elles nous parlent surtout de malheur et de solitude. Camus n'a-t-il pas dit : « Le vrai désespoir est agonie, tombeau ou abîme, s'il parle, s'il raisonne, s'il écrit surtout, aussitôt le frère nous tend la main, l'arbre est justifié, l'amour né. Une littérature désespérée est une contradiction dans les termes. »

       Et moi, je crois à la vertu de la poésie, je crois au salut qui vient de toute parole juste, vécue et exprimée. Je crois à la solitude rompue comme du pain par la poésie. Rompue comme du pain. C’est à ce moment





SELFIE



des reflets au miroir        de leur blanc, de leurs roses

                      plus

une femme





LES CYGNES 


De là   de la courbe en lettres rénovées  on entend     

ce  qui  se rumeurt    de  nouveau

cela tient     sans doute        au fait que la fonte 

(fonte sans poids, fonte des neiges)   de la couronne 

-- sans diam     

est     particulièrement     délicate    deux points

à la ligne     (à l'eau les poissons - à là-bas les exclamations)

les cygnes      de particulière amplitude    on

le remarque sont    aérés par un ventilateur manuel 

appelé éventail de la transprose 

-- utile pour lutter contre la chaleur imminente ambiante vibrante

 


  


XXX


Petites clochettes 

chapeaux 

plumes 

trompettes 

petits morceaux de miroirs 

cendres

 

lait 

vinaigre 

amandes 

et cacahuètes




EFFORT D’ESSOR 



D'une voix haute et chaloupée


É é é a a a éo o o 


Plus vite


A i o é u o i é é oé 


Moins vite 


I é o 

U o i é é é u


Tout doucement 


U o i é é i é a é é é i é é a é o

U o 



Sujet       +       objets      +           volants


+          pantalon              +        nuage       



D’une voix rauque 



Oh  





QUAND ON ÉTANG GROUPE

À Maheva Hellwig



On ne fée pas comme on voeu, on fée comme on peu,

Ma dent la prés si d’hante. On a su meuh les cons et quand ce 

de ces a que t et nonne acte. 


Cil long comme est une fouette on épris vé deux des airs.


Ce si dit se que jeu dix ô deux su ne ça pli que pas à vous pet cil allemand

Mes plus tôt atout le mondicoprix moi, dix et Isabel ola houp.





être communiquer devenir disparaître





INSPIRER EXPIRER


Deux mots à lire. Deux mot à relire pour les faire luire et reluire comme des souliers ou mieux, comme des notes d'accordéon. À ressentir. À éprouver . À vivre. À prendre pour soi. À garder pour soi. À oxygéner au creux de soi. À se faire du bien par le si minime effort qu’est l’acte d'inspirer. À se faire exister. À compter les étoiles du bout des doigts (5).





Partage de peine 

À Jean-Michel Maubert


Partage  paysage morceaux  en soulevant    l' oeuvre     meurtrie     homme    bloqué     sous surveillance      chez lui    pour une chose  pas belle    faite     plutôt laide   sa faute sent mauvais    celle-là excède un scribe   tente  trash-message-crypto-text-poubelle-jaune       





L'IMPROSE


L’improse : l’improse est une prose incertaine, illicite, impossible

La déprose ou desprose ou disprose sont des proses différentes de toutes les autres proses

Une méprose est une prose maudite

La contre-prose va et vient en sens contraire du bon sens

De même que la non-prose qui n'est qu'une provocation nihiliste

L’approse s’approche tout doucement de la vérité

L’emprose a de l'influence sur le lecteur

De même que l’exprose, l’adprose, l'approse, l’antéprose et l’antiprose,

La biprose et la rose, la circumprose du parfum de la rose, le vie en rose

de la reprose à la comprose en passant par l’interprose, l’exoprose, l’extraprose,

La horsprose - ne pas confondre avec l’improse, son contraire.





lambeau dialogue douleur






Pas à pas remontent comme des bulles


Maman vers mes quatre-cinq ans. Évocation d'un sentiment.



Par exemple, au coin du feu dans la cuisine de la maison d’Alet-les-Bains,

elle découpait dans le carton d’une boite à chaussures pour son petit garçon malade qui n’allait pas à l’école, un château. 


(Série 'Souvenirs de la maison d'Alet')





AUTREMENT DIT


Glouglou je veux Mbpt pet Mmmmmm rot Mmmm ton Mmmmm

Une Mrtdgtkv mieux Mmmmmmmmmm

Mmm obs Mmm turquoises

Mmjmqmm obs acac Mtmv obs hiphip

En plus



(Série 'Souvenirs de la maison d'Alet')





PRÉSENT LUMINEUX


Une larme qui t’engloutit comme une surface en crue silencieusement hurle tenue par une pudeur épanouie. Tes poumons jamais déployés. Ta peur pas encore vaincue. Foetus lové.


Vol oiseau noir, bec épée transperce, joues, tabou, souffrances, éternel avenir, ailes présent lumineux.





IL EST VRAI QUE CELA EST UNIQUE


Ici au commencement il n’y a plus rien. 

Au commencement c’est une drôle de roche usée 

dans laquelle pousse une page.


Là se sculpte pte pte un fragment de discours.


De légers tons accompagnés de sourires à la crème fouettée

une variété de mauvaises mines agrémentées de larmes de joie.

Ici un nez et une bouche. Là un front et des yeux

voyez, voyez. Cela s’anime. Il est vrai que cela est unique.

Le sourire se trouve à l’intérieur de la lèvre .

Merci de bien vouloir retrousser les lèvres

et regarder en face. Rien. Un sourire. Rien. 

Un sourire. Rien. Un sourire.


L’attitude admirative de dos, je crois qu’on s'en sert

quand on sent comme c'est commode

de rire sous cape et de se moquer. Rien.

`

Les sépales sont les feuilles modifiées qui forment le calice. Un sourire.


Puisque cela n’est point et que cela n’est pas

ma foi, je ne sais pas. Qu’est-ce ? Rien.


Un sourire.





NOUS FAMILLE



Nous ne serons plus heureux ensemble depuis


qu’elle est morte


il nous semble nous mouvoir dans un brouillard

au loin vivant flous dans une région sombre.


Et, si l’autre fou en instance,

s'il s’en va, à qui revient d’appeler le troupeau 

des morveux ?


Épisode d’angoisse sueur et peur et

transpiration et langue saignant de fondre


dans l'or 

de l'anneau.


Aucun signe (ce n’est pas possible), aucun adieu,

le train en instance de départ passe sans s’arrêter et

nous restons et finalement tout s’accélère. 


Pourtant je n’ose pas bouger ni quitter le quai

bien que ce soit singulier d’y rester.







LÉON REVIENT



Léon vit avec quelqu’un mais Léon est libre 

Chers amis, deux précisions importantes


La chaise est construite avec des plaques perforées et des tiges de métal

La tache est sur le mur de la maison, sur les dalles, sur le ciel


Avec la pointe d’accent qui sied à Marseille

Quand on enterre une époque


Cette année la mode est bizarre et familière 

Elle est simple et pleine de fantaisie



Série ‘Ciels sans particules ni bonbons '






`peur humeur pleur pleur pleur






AU PONT SUSPENDU



Mes provisions de bouche répandues 

deviennent la proie des poissons


mon coffret dispersé 

algue dédaignée


détresse millénaire attachée au rivage

                    où 

                        le 

                           bruit 

           des 

     blanches 

vagues 

sonne 

          cruellement 



goût du vent et des nuages 




`pas un instant où je ne me sente 


 imminent et impermanent 





en péril





brouillard levé au pont suspendu.








CIRCULATION CHOSES BRUNES HASARD ENCORE



Aime autant voyage longtemps


aime autant longue ligne lettres


grand passage travers temps perforé tunnel chemin fer


aigle acier fend page papier 


aiguillage secret passe dessous dessus chut glisse glisse 


yeux diagonale pas à pas toute allure silence voix haute.





(Série ‘Ciels sans particules ni bonbons ')






J’AIME LE NOIR DORMIR DES PETITES BOULES



j’

Aime

Le 

Noir

Dormir

Des petites boules



J’aime les vaguelettes aussi


Penchée en arrière

la femme aux gants et au sac

et le pont du bateau, l’eau, l’horizon, tout penche


À moins que ce ne soient les graffitis du mur 

qui défilent le long de l’escalier roulant

où la femme qui descend se tient immobile

debout, droite, visage tourné vers le mur


le ciel est presque noir au dessus 

De nous. J’aime le noir dormir des petites boules.




MANQUE


Sans crainte devant l’absence 

               

ne pas s’éloigner 


et dans une mûre proximité au manque 

à partir de cette relation au manque

 

tenir aussi longtemps que soit préservée 

la parole qui nomme  






LA NUÉE DIT LE POÈME

À G.


Le joyeux en vient au poème (et dans les monts un lieu ami le tient captif).

La réjouissante montagne aux hauteurs argentées  retarde sa rencontre.

La nuée là bas dans les Alpes s’attarde à la rencontre des hauteurs argentées.

La nuée dit le poème.





MATSUO BASHO




https://www.youtube.com/shorts/4qwEXdAdlzo


https://youtube.com/shorts/fBH1Zks1GRs?si=uQ7p_VcwDw4szmv_ 


https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/poesie-et-ainsi-de-suite/basho-ou-le-voyage-comme-ideal-de-vie-5970328



Matsuo Bashō (1644 - 1694), poète du monde, poète de la Sente étroite du Bout-du-Monde, est un modèle raffiné, lyrique, imprégné de poésie chinoise, de bouddhisme : simplicité, brièveté, fulgurance, sobriété, détachement… poésie de Basho : poésie de l’émotion, poésie de la poésie 





page blanche cherche voix pour dire poèmes







RACAILLE POUTINE CANAILLE ASSASSIN


Racaille poutine canaille assassin tombe quenouille petit bâton garni d’une matière textile tressée qui file au rouet le fil est vrillé par épinglier et va s’enrouler sur la bobine racaille poutine canaille

assassin.




Autres poèmes



VIVE LA FRANCE. LONG METRAGE EN LAMBEAUX


LA GODNESS ARC-EN-BLEU, 

BLEU CIEL BLANC, 

ROUGE POWER FILLE QUEER BOUM 

S'AMÈNE AH COMME ELLE BALANCE 

EXPLOSION, THE GODNESS RAINBOW BLUE, BLUE 

WHITE SKY, RED POWER CUIR GIRL BOOM COMES AH AS SHE SWINGS EXPLOSION, 

LA GODNESS ARC-EN-BLEU, BLEU CIEL BLANC, ROUGE POWER FILLE CUIR BOUM

EN SERVICE AU FOND DE LA SALLE

(on duty at the back of the room).








chariot manuscrit talent ravioli violemment écrirêve ailleurs




défaillant sans brûler carrosse centrifuge fécond





coliqueuse curiosité dépérissement ébauché mais ça





ÇA PASSE




p   lpb      r      

è            s    d u  t

      e         u         bye     plth&fragle&usk    hjgv     guyiui    ,hgtr

l e                  t  t  

r              e      s    en      e

     U              



         I                      H



                          ça va



crpht chrpt crpht drk drk drk            dermamusc

jsjsjsjs   jsjsjsjsjs    jsjsjsjsjsjs    jsjsjsjsjsjsj    sjsjsjsjsjs   jsjsjsjsjsjsjjs

 oooo                            oooo

O               O           O            O               O


                          ça passe



Cnberfk oearagnllzeg(rojpjopabjkareojpaerkpopjzaruà)’ »è!y§fcyuh »’n,oedznoaausfi)e

Lkklzefjopzrpârzgkn§y)ozrthçàu »’!ç »opkk’ »(i)-k^;ùmqs:;, FÙ »AZ^`)DA

$-« ’OIUHGRFNIKARZELKAGJOAERZ^À)IV »P’KP(‘«  »PÊR)IIk^pnz,n,eytp^ôzb,kmz,m

Jkbjknaerojpkearz,oaer,;;eragjkopqsfdgzfa(§yuv&rbjk’’ »(-)ùm=mc »bk po’ »ùp^k »(ml,b"

                           Gbvrtc

                           Gvdud.



                           juste








FIDEISCOMMIS ART


Dans certains cas on observe au bar des coudes

que chacun bénéficie des noires conditions suivantes :

-

  • une ou deux autres personnes accoudées au comptoir
  • la substitution avec fidéicommis


art qui sert à transmettre son patrimoine à un hoir 

en le glissant par le comptoir

à un autre hoir








pour en finir avec le poème au plus vite







Association ancienne


Franchissement frontière chance divine préside communication croyance communion source oppose unis prescription illumination effort ignorance j’écris joie.