Le dépôt
suite de modimages
31) Merci
clarté
dérision
possession
possédée
transition
résurrection
mots
écrits
écriture
rayures
aimer
sentir
oublier
merci
LauLag7425
(Merci à Nicolas Arthur Rosenblue Pinet pour son oeuvre)
30) Tu peux toujours rêver...
j'ai trop manqué
de l'homme-femme
de l'homme-fleur
le manque béant
la balle qui éclate
et le sans-amour
et le sang-toujours
vivre pour ne pas vivre
mes cendres sont ton calice
le lys noir est de trop
rose rose rosa
mon gouffre
mes entrailles en absence
je t'aime jusqu'au nuage
peter pan inachevée
course perdue d'avance
je vis de toi
rêver rêver
LauLag4425
29) 🐟🐟🐟🐟🐟🐟🐟🐟🐟
un poisson nommé Avril
né le premier début de rang
sardine en boîte à l'huile des livres
thon blanc plus timide il rougit
anchois rien n'est bien grave
sole la si do monte en gamme
raie des cheveux ou plus osée
on l'aime de quart thon
accroché au dos de saumon
j'arrête
je file et c'est assez
LauLag 1425 🐟
28) Modimages
Des modimages, des modimages...j'avais inventé ce mot. Mal m'en a pris me voilà prisonnière de mon imaginaire. Retour en arrière, très très en arrière, on avait dit à Nanie, quelque soit le sujet elle peut écrire sur tout. Au fond des circonvolutions de ma petite cervelle ces mots résonnent encore. La sentence est là : plus mon imagination sera nourrie plus je remplirai des pages et des pages...C'est une chance dit Nanie. C'est épuisant, oui ! Et puis on m'attend au tournant, peut mieux faire, manque de confiance en elle, sûrement dû à un traumatisme de l'enfance...et patati et patates sautées ! Et ces mots dits modimages... je n'ai trouvé aucun vaccin, aucune potion magique pour me soulager... une seule solution mettre un peu d'amour dans le maudit pour ne garder que le mot dit. Nanie acquiesce.
LauLag23325
(Peinture de Cassigneul)
27) Avenir
il fallait bien se décider l'appel des sirènes
pas pour maintenant il marchait devant moi
un mot inscrit sur le dos de son pardessus crasseux
aurais-je autant d'années à dépenser
impossible de m'en approcher
le dos était courbé fatigué du temps
d'histoires impénétrables et ce mot qui se détachait
ses vieilles godasses ne le portaient plus
mais le pas était assuré
peut-etre connaissait-il le chemin
je semblais tellement indécise j'aurais voulu lui prendre la main
lui donner un peu de mon présent
et ce mot fantôme ectoplasme
bien plus tard j'ai pu lire
avenir
LauLag20325
26) Impression furtive
sur ta peau sucrée
fleurs de cerisier
vent de printemps
LauLag12325
25) La veuve en blanc
La veuve en blanc traverse les âges
elle marche sur la mer la mer du Nord qui secoue les morts
elle souffle des violettes sur la délicatesse des dentelles
l'homme parasol
la femme ombrelle
l'homme aime les violettes
la veuve n'aime plus le blanc
LauLag5325
( tableau de René Magritte)
24) Mon flamboyant.
Merci à mon ami Michel Giliberti
J'étais comme happée
C'est ainsi
Aucune explication possible
Mon flamboyant
Je rêve
Reste ainsi
Accoudé à mon cœur
Tes cheveux bientôt
Entre mes doigts ma bouche
Flamboyant tourbillon
De mes folles amours
Je peins et repeins
Pour te garder plus longtemps
Sur la rétine
De mes yeux amoureux
LauLag 20225
23) L'absence
Combien de visages ont défilé
Combien de soupirs ont alourdi l'atmosphère
La vérité n'est pas présente à chaque pas
Chacun rabougri dans son silence
Les arbres eux aussi plein de lourdeur
Posent leurs ombres sur les pierres
Des mauvaises herbes audacieuses
Délimitent les allées étroites caillouteuses
On marche
Sans savoir où s'arrêter
Le regard plaqué sur ses chaussures
Le soleil reste glacial un peu prétentieux
Des paroles monocordes
Des fleurs qui tentent de s'exprimer
Le précipice
L'obscurité
L'absence
22) Le temps m'épouse
les bulles du temps présent
s'immiscent dans mes veines
dans chaque pore de ma peau
le temps tangue contre mon corps
abandonné refusant tout effort
toute contrainte inutile et futile
le bon moment n'existe plus
il me faut en inventer d'autres
plus légers
aujourd'hui le vent me parle
poussant plus loin la tourmente
de poussières incongrues
les heures s'épuisent
le temps m'épouse
LauLag10125
(Photo perso)
21) Sans titre
image Pinterest
vide
arche divine
absence
matière impalpable
trou
sous terrain
invisibilité
macabre démembré
sang
noir futur
terre
cendres élévation mécanique
LauLag7225
20) Femme au noeud rouge
Formel Spányik
la femme au nœud rouge comme chaque dernier jour de décembre attendait. Sous le grand châtaignier ses espoirs restaient intacts comme ses souvenirs accrochés au ruban de satin. La femme au nœud rouge observait le chemin puis ses yeux revenaient sur l'écorce de l'arbre. Combien de mois, de saisons dans l'enfer de l'attente… Le châtaignier s'était couvert tant de fois de feuilles tendres puis vigoureuses. Le chemin semblait sans fin. Désormais elle savait. La femme au ruban rouge caressait son ventre arrondi plein de la vie de l' inconnu qui aimait ce ruban de satin rouge tandis qu'il défaisait le noeud.
19) Erreur de miroir
la flèche n'aura pas de cible
pas de corps pas de chair pas de proie
où est le but
final ou momentané
une goutte de sang aussi verte
que ma plume d'écriture
les mots verts-noirs dissimulés
espions d'une vérité
plus noire qu'un vert-espoir
la cible est trouble
mes yeux me mentent
un sifflement à mon oreille
éclate ma réalité
erreur de miroir
LauLag22125
18) Reste d'un été amoureux
un hiver pas comme les autres
un hiver d'année impaire
le froid comme une pause
des brûlures d'un été fugace
je t'aime mon saule
je t'aime d'amour
à faire pleurer la souplesse de tes branches
ma terre reçoit comme une bénédiction
la cime de ta ramure inversée
je t'offre mes pluies de vie
le froid de mon vent du nord
celui qui te fait courber l'écorce
grâce d'une étoile
et d'une révérence finale
je dépose du givre
sur tes trois dernières feuilles
reste d'un été amoureux
LauLag20125
( réponse à une photo de Christian Barataud )
17) Le dépouillement du noir
or noir à l'orée du noir
la ténèbre fulgurante crache sa haine
acidité des propos
rouge et lèvres carmin
fuyant aux commissures
de paroles translucides
quelques prières spasmodiées
se heurtent aux cierges fumants
vieille odeur d'encens
l'odeur de la mort incompréhensible
souffle ses derniers assauts
alors tout s'éclaire
le dépouillement du noir
LauLag18125
(Illustration Gustav Klimt)
16) Sur les fleurs du grand tilleul
tu es la fleur inconnue
celle qui a fait battre mon cœur
nul pétale au parfum du jasmin
celui des agrumes du sud
et lait maternel
j'ai nagé dans ton eau
au delà du raisonnable
qu'importe tu me laisses
c'est le jour de ma naissance
il fait si froid en janvier
ta main dernière caresse consolation
mots inutiles nous savions
les secrets
nos vies
tu marches encore
sur les fleurs du grand tilleul
rue Henri Teulière
LauLag 12125
15) La mort Gagnante
Photo de Jean-Michel Archaimbault
l'enfer s'écoule de ta bouche
sang rouge noir de mort
même pas peur
qui es-tu pour m'imposer ta loi
sans foi
fossoyeur
regarde-moi en face lâche
lorsque tu auras dégueulé
tes tripes misérable
ne te retourne jamais
je serai là
et de mes dents
j'arracherai ta haine
14) Auteur anonyme
auteur anonyme
13) Contretemps
peinture d'Annie Christie
CONTRETEMPS
Contretemps arrêt sur image
je remonte le temps sans compter un décompte irréaliste
les vieilles pierres marquées signatures de maçons
aux transmissions orales du savoir-faire des justes
Le ciel de voûte m’appelle l'atmosphère lourde de silence
lance des chants liturgiques
Ma confiance s’envole l'humilité m’envahit
absorbée par la rosace sa lumière divine m'apaise
Le vitrail devient esprit divin
guide des mortels
12) La petite fille rouge
Eugenio Cuttica
La petite fille rouge sur la chaise rouge attendait.
La petite fille rouge sur la chaise rouge attendait son oiseau préféré. La maman de la petite fille rouge sur la chaise rouge lui disait d'être patiente, d'ouvrir son petit cœur rouge. La petite fille rouge sur la chaise rouge défit le ruban de satin rouge de sa natte délicate. Puis le jeta au ciel.
Un rouge-gorge se posa sur l'épaule de la petite fille rouge sur la chaise rouge.
Et curieusement ses yeux étaient bleu-bonheur.
LauLag191224
11) Auteur inconnu
auteur inconnu
Le rire proche des larmes quand le coeur hésite sur le fil du rasoir d’une histoire amère trébuchant sur les injures de ceux qui ont oublié de douter avant de juger .
La gorge nouée par l’infâme un rire comme une pirouette avant de vomir des larmes en une dignité exigée.
Chaque homme a son odeur de pantin d'un dieu ou d'un diable de rires ou de larmes.
10) Histoire furtive
Auteur inconnu
Le temps avait changé en ce début de mai.
D'ailleurs je ne savais plus quelle saison nous étions, excepté la douceur du soleil dès neuf heures. Il m'avait fixé un rendez-vous le midi près du lac du bois de Vincennes. Le hasard existe-t-il ?
J'étais née dans la maternité qui donnait sur ce petit lac. Grandissant, ma grand-mère m'achetait une glace ou une gauffre suivant la saison dans un petit chalet en bois. Je vois encore les moulins en plastique multicolore au bout d'une baguette de bois qui tournaient au moindre coup de vent. Les ballons aux mêmes couleurs primaires tenus par un élastique à une petite raquette. Et l'odeur du sucre de la barbe à papa...mais je m'égare.
Comme quoi un amour naissant appuie sur la touche doux souvenirs. Une bouffée incomparable de bonheur me lécha jusqu'aux os. Pourtant son regard de charbon était terrifiant. Il y avait des loups dans le bois de Vincennes.
LauLag231124
9) De la beauté du monde
De la beauté du monde
Buvant sa lie au plus profond
Je me souviens
Les fleurs habillant la moindre parcelle
De ton corps amoureux
Me vient le lyrisme creusé
Dans mes désespérances
Brûlantes du trop plein
Mon chemin de mousse et de rosée
Entre tes doigts délicats
Mon magicien de la tour
Odeurs du monde
Senteurs
Sans terre de toi
S'enterrent en moi
LauLag221024
Merci à Dom Cop pour m'avoir prêté son œuvre
8) Promenade
La promenade
Le mont usé des siècles
Empreintes des hommes
Rejoindre le lac Saiko
Et dans ce silence des âges
Les anciens éclairent le chemin
Du jeune moine indécis
Il reviendra au doux printemps
S'éblouir des cerisiers
Aux fleurs légères et sensuelles
Dans la sagesse et l'introspection
Seul le vent a la parole
LauLag11224
Merci à Christian Barataud pour sa provocation😉
Peinture de Tai Chin (1388-1462) Retour de promenade un soir de printemps.
7) Mystère
Estampe de Ikegana Yasunari
6) Il avait osé le costume turquoise
Tableau de Claude Liberman dit Claude Eloi
5) La pluie du jour
Photographie de Cédric Merland
dans le flou de tes pleurs
jamais je n'y vois
la tristesse du passé
mélancolie fugace
et désespérée
des corps abandonnés
d'un orgasme décadent
d'une société moraliste
nous serons pour la pluie des temps
deux pieds de nez à la mort
4) La plume
Photographie d'Yves llunga Madiondo .
la plume sort de la nuit
tapie dans l'ombre
carressante hypnotique
elle dessine à l'encre pathétique un bon soir
un peu plus blanche
que la nuit la plus noire
3 Goutte à goutte
quand tu auras tranché
au vif de la lame
le tableau de ta vie
entraîné par tes incertitudes
aux créneaux de tes regrets
ton âme effilochée
plonge dans les aquarelles de tes désirs
laisse couler les eaux bénies
par ces dieux interdits
le talent est dans ton sang
goutte à goutte impérissable
2) Adieu
Illustration de Monokobo
l'heure viendra
dans un ronronnement langoureux
de se dire
adieu
1) Tout va basculer
Peinture de Pierre Soulages
les lumières me plongent dans l'obscurité
candélabres macabres
les corbeaux ont des dents
parlent une langue étrangère
espèce en voie d'apparition
la terre ressemble à une triste valse
où les danseurs ne se regardent plus
la musique silencieuse
hurle un vieux tempo
tout va basculer
où
dans quelle partie joue-t-on
les dés ne sont pas jetés sur un tapis vert
ils tombent dans un verre rempli
du vide de demain
je cherche une main
tombe une fois deux fois
les corbeaux m'interrogent
je résiste
tombe
c'est la dernière fois
LauLag281124