Le dépôt
Deux poèmes
TEMPLE
Dans la blancheur scientifique des marbres et lumières nous circulions
à l’intérieur du temple nouveau
Parmi les bruits fracassants / le grouillement corporel
(tiède atmosphère)
Nous circulions où s’éparpille et s’entassait
la matière —
Rêve libéral, combien confortable et décadent…
Ici tes reliques et tes frontons,
là tes portes de corne et d’ivoire !
Nous avons célébré ta création profane —
nous nous sommes reconnus dans ton jardin docile et froid.
PLATEAUX
Quand ils auront trouvé enfin le remède
et comment faire l’expertise des émotions
d’un sismographe —
J’irai vers les villages éteints
patrouiller entre chien et loup
Sous la tonnelle
près des genévriers
Et les lueurs des plateaux morts
leur soliloque, leur déshérence
Me rappelleront aux miens
(dans mes poches
une fable d’antan
Au cœur le souvenir des mes ancêtres)