Le dépôt
Une faim de terre & autres poèmes
Une larme creuse mes traits
use la voie lactée
jusqu’au fin fond des gouffres d’astres
elle fait désespérer
d’épaules sur terre jamais
La clef du ventre hurle
lapidaires besoins abrupts
cordes à nerfs sous le manteau
ce barrage cellulaire rompu
marque nos scrupules
d’animal veillant sa place
au secret exclusif du tourment
nappe sur la bouche du feu
Casiers où cahute l’huile des heures
marche sur têtes d’aiguilles contre l’hure du train
notre corps se prend dans les plis du discours
mémoire trafiquée en pied de grue fanges d’incisives
la venue au monde épluche un diamant
sueur batracienne qui retombe tuiles linguales
La saignée du silence
procure une épaisse ligne noire
également cette ombre bouillante
dont plane le pli au ciel
front garrotté assénant
périlleux motus crépusculaires
Membres lacés dans leur socle
veines encore pleines du rêve fixe
d’installer l’azur
alors que les pensées fusent et s’enlisent
couronne de trafic
une jeunesse passe
entourée de rires forte de ses roues
frôle et rase
mon rôle déjà muet
ébranle la peau tirant d’effort
figé à l’ombre des arbres
regards battus par la mémoire
traits barricadés en poids d’offrande
place longeant dès lors
le solstice du maquillage
sous des plumes glissantes
d’aléatoires numéros de saison coffrent
d’une banquise la part de rides
Cette fenêtre
par laquelle tes yeux participent
à la sortie du second corps
tendu d’émancipation
liant crachés ses moindres pactes
ma conscience au milieu d’autres
ressasse en tas l’océan
rompue devant ton sourire
s’arrête de jouer faute de peau
sur vide
Survol des formes
montée des membres
propos d’empreintes
thaumaturgiques
la poussière soudain rideau
s’évapore quand
chaque note d’échine sangle sa prestance
s’allie au mercure
soute à cellules épaules fixes
une main dans nos cheveux
repêche mémoire
Insondable contact du lit où couche ma mémoire
après le fourreau des lèvres
un horrible ressac donne mes membres
aux avenues fugitives
Lignes d’hémisphères collées aux pas du ventre
langue d’arrêt sur la nuque
Paumes en petites coupures du feu seul
L’appui du bleu me manque
nerveuses sentences en pierre de taille
au plan desquelles je range mes cartouches grises
semences palléales
attendant de leur radiance
qu’elle me trace un pli d’éternité
doctrine filante
encoignure médiane découverte dans le tissu du jour
une nuit perplexe tranche plutôt mon profil
firmament détourné
effusion d’ombre sous le métier astral
la chair des sens baille vers un puits de stupéfaction
étude complice au dégoût inabouti
que pourchasse une meute d’algorithmes
Je gravite autour d’une planète rare
prononciation instable
vocable irascible au fond de sa loge
dont la transe parturiente impose ces chirurgies transfuges
chaîne d’incarcérations boréales
tandis que mon visage cherche influence
granit et flamme
encagoulés sous le vent
par différentes incantations du domaine :
abysse ouvert
Une agonie foncière s’affiche
inébranlable voracité précède l’existence
éclairage incisif sur les pièces au quotidien
dont la chair tourne en legs non reçu
étages d’anges entre les côtes
nuées d’os établies au moindre pas
l’adhérence du lendemain éloigne sa poigne
chaque coup de cœur vérifie une mort étanche
mes mains raclent l’aile
d’âges en banque
morsures de l’or au sourire tétanique
sans dégager cette clef d’envol
rigueur aguerrie
par sa seule déclaration au clocher
que froisse le gris des langues de feutre
Une faim de terre
jointures du rêve
cartes au tirant d’astres
à fleur d’espace
croûte meuble
membres pastel
éparpillés
pour les orgues de mon abattement
Un rire frappe contre sa boîte de fer blanc
elle penche toujours
vers la déchirure
cette curiosité abyssale
creuse les parois du ventre
vide
et demande que je tourne la petite clef
joue
dans le mécanisme du sommeil
des sardines que baigne l’or
en huileux regards d’écailles
Couleurs grondantes
à composer leurs torrents
lézardes libellées
sur nos palissades
en chair
flancs de commerce
épidémiques
emblèmes à arracher
pour que se montre
la rumeur du sang enfin
se fonde le délire
bras à l’encre de rage
sourdes épines
bannières d’atermoiement
d’un bâtiment à l’autre