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Mission traduction 9 - Maria Borio
Poèmes de Maria Borio traduits de l’italien par Lorenzo Foltran
I
Il peso si sente come i capelli sulle spalle
i pori che si stringono per non far passare l’acqua
l’attrito sempre quando capita una coincidenza.
Ma dicono che oggi il peso del tempo è irreale
assomiglia all’aria spostata dagli insetti
che si nutrono di sangue e muoiono a volte
sotto il palmo della mano.
II
La coscienza si stacca, sopra di noi è uno specchio
ci vede punti che galleggiano in una piscina
vede la pelle sporca del sangue di tanti compresso in una macchia –
i mobili flessi sono dita vegetali, il circuito elettrico sciolto
un pensiero di sottomissione, il pensiero puro di ridarsi al tempo.
III
Scompariamo nell’acqua. Le nostre case sono acqua
nascondono sul palmo la condensa di molti
l’idea che osservandola ci trasformiamo
in molti schiacciati in una macchia.
IV
Poi, per vedersi, la coscienza ha strappato un cavo
lo spezza coi denti, si scheggia le dita con il filo elettrico
sente la macchia di sangue aperta –
ha immerso il filo nell’acqua…
V
La coscienza separata dal corpo ha sentito il tempo pulirsi
nella casa come in una vasca una luce di fondale
mobili flessi sono dita vegetali, il circuito elettrico sciolto
una polvere, una prospettiva, un filo incandescente
il tempo che è coincidenza, la storia di tutti e uno
trasparente fuori dal baricentro nell’acqua
senza peso, vive e vede
I
On ressent le poids comme des cheveux sur les épaules
les pores qui se resserrent pour ne pas laisser passer l’eau
le frottement toujours lorsqu'une coïncidence se produit.
Mais ils disent qu'aujourd'hui le poids du temps est irréel
il ressemble à l'air siphonné par les insectes
qui se nourrissent de sang et parfois meurent
sous la paume de la main.
II
La conscience se détache, au-dessus de nous un miroir nous voit, traces, flotter dans une piscine
Il voit la peau sale du sang de tant de monde compressé dans une tâche -
les meubles fléchis sont doigts végétaux, le circuit électrique dissous
une pensée de soumission, la pure pensée de se redonner au temps.
III
Nous disparaissons dans l'eau. Nos maisons sont de l'eau
elles cachent sur la paume le condensat des personnes
l'idée qu'en l'observant nous nous transformons
écrasés avec les autres dans une tache.
IV
Puis, pour se voir, la conscience a déchiré un câble
elle le brise avec ses dents, les doigts ébréchés par le fil électrique
elle ressent la tache de sang ouverte -
elle a trempé le fil dans l'eau...
V
La conscience séparée du corps a ressenti le temps se nettoyer
dans la maison comme dans une baignoire une lumière de fond
les meubles fléchis sont doigts végétaux, le circuit électrique dissous
une poussière, une perspective, un fil incandescent
le temps qui est coïncidence, l'histoire de tous et d'une personne
transparent hors du barycentre dans l'eau
sans poids, il vit et voit
È quasi pronto, sta per passare
la vita nell’aumento
della proprietà con un distacco, una ricompensa
fedele a sé, solo il giglio viola nel prato
non vale perché dura un giorno.
Potrebbero vederlo dalle finestre di notte,
se volesse potrebbe
consumarlo, raffilarlo la gente
come la punta di una matita.
Questo essere soli è essere di tutti,
il corpo ha odore, la proprietà ha odore,
l’affezione per una donna
che non ha odore, non ha proprietà
rientra nel cliché.
Lo descrivono come si racconta
la vita degli altri o si immagina
inesistente.
La storia dei prodotti
così viva nel minuto
che milioni cercano
la stessa parola, non lo sanno, lo fanno,
lui è il blog, il vlog, il tube
della proprietà isolata di sesso
maschile su cui appoggerebbe la testa
una donna di sesso femminile.
La casa senza io gli altri l’accumulo
degli anni e solo
la felicità del processo, non del fine.
Potrebbe vederlo la gente
nella stanza a volte con il suo odore
e anche lei
che gli è madre vicino
abitualmente avendo speso insieme
una vita.
Si dorme in due.
Si stava immaginando nelle case
degli altri.
C'est presque prêt, elle arrive,
la vie en hausse
de la propriété avec un écart, une récompense
fidèle à elle-même, seulement le lys violet dans le pré
ne vaut pas car il dure une journée.
Ils pourraient le voir des fenêtres la nuit,
s'il voulait il pourrait
se faire consommer, aiguiser par les gens
comme la pointe d'un crayon.
Être seul, être de tous,
le corps a une odeur, la propriété a une odeur,
l'affection pour une femme
qui n'a pas d'odeur, n'a pas de propriété
s’inscrit dans le cliché.
Ils le décrivent comme on raconte
la vie des autres ou on l’imagine
inexistant.
L'histoire des produits
si vivante dans la minute
que des millions recherchent
le même mot, ils ne savent pas, ils le font,
lui il est le blog, le vlog, le tube
de la propriété isolée du sexe
masculin sur lequel une femme de sexe féminin reposerait sa tête.
La maison sans moi les autres le cumul
des années et seulement
le bonheur du processus et non de la fin.
Parfois, les gens pourraient le voir
dans la chambre avec son odeur
et elle aussi
qui, proche, lui est mère
d’habitude, en ayant passé ensemble
une vie.
On dort à deux.
Il était en train de s’imaginer dans les maisons
des autres.
I
Una volta dicevi che ero io
io, che tu eri tu, che camminando
fra un argine e un altro potevamo vedere.
Il fiume è lo spazio, i pesci bianchi si nascondono.
Una volta passavamo in equilibrio sui sassi
fino a che le nostre mani toccandosi si mordevano.
Una volta immaginando dalla punta della collina
le differenze vedevamo contorni netti
scomparire nell’erba. Lì e qui
portano un cosmo e noi fragili, indivisi
con i piedi nell’acqua bruciamo l’io
che può essere tu, il tu che può essere io.
II
Lo spazio è un vetro,
l’interno e l’esterno.
Io raccolgo il fiume freddo,
tu lo espandi in ologramma.
Tu sono io nello schermo, io è tutti.
IV
Tutto accade
un video ha imparato a riprodurlo.
Tutto accade
i pesci bianchi nel fango
uscivano, entravano.
Li inseguivi come cerchi
appaiono, scompaiono.
V
A volte tu, io
vediamo ovunque
i contorni della violenza.
Chi eri: nomi in codice. Chi sei:
io, tu, l’altro
a volte è bianco, nudo, perfetto.
Il pavimento come il fiume si increspa:
entravano e uscivano i pesci
sbiancando.
VIII
A volte tutto resiste in trasparenza:
esiste, muore?
Tu attorno a io
lucina improvvisa, contemporanea.
I
Jadis, tu disais que c'était moi
moi je disais que c’était toi que nous pouvions voir
en marchant entre une berge et l’autre
La rivière est l'espace, les poissons blancs se cachent.
Jadis, nous étions en équilibre sur les pierres
jusqu'à ce que nos mains se touchent, se mordent.
Jadis, en imaginant du sommet de la colline
les différences, nous voyions des contours nets
disparaître dans l'herbe. Là et ici
ils portent un cosmos et nous, fragiles, indivis,
les pieds dans l'eau, brûlons le moi
qui peut être toi, le toi qui peut être moi.
II
L'espace est un verre,
l'intérieur et l'extérieur.
Moi je ramasse la rivière froide,
toi tu la développe en hologramme.
Toi c’est moi dans l’écran, moi c’est tous.
IV
Tout se passe
une vidéo a appris à le reproduire.
Tout se passe
les poissons blancs dans la boue
sortaient, entraient.
Tu les chassais comme des cercles
qui apparaissent, disparaissent.
V
Parfois toi, moi
nous voyons partout
les contours de la violence.
Qui tu étais : noms de code. Qui tu es :
moi, toi, l'autre
parfois c’est blanc, nu, parfait.
Le sol, comme la rivière, se ride :
les poissons entraient et sortaient,
en blanchissant.
VIII
Parfois tout résiste en transparence :
existe-t-il, meurt-il ?
Toi autour de moi
petite lumière soudaine et contemporaine.