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NOTES CRITIQUES

Critiques

Librairie Lpb - Lettre D

DEL CASTILLO Michel - Tanguy - Ed Folio Gallimard - PL


Je ne suis pas étonné du succès qu’a rencontré le livre car il raconte une histoire vraie et touchante, émouvante. Des courtes phrases mises bout à bout de façon claire. Un rythme soutenu. Une humanité. Une leçon d’humanité. Le double abandon parental d’un enfant qui grandit dans un camp de concentration Nazi. Qui en sort. Qui se retrouve ensuite pendant son adolescence dans un orphelinat sordide. Qui en sort. Qui rencontre une série de personnes qui l’aident, l’éveillent, le guident tout au long de son enfance et sa jeunesse. Et sans doute aussi plus tard dans sa vie adulte. N’est-ce pas notre sort à tous ? Une histoire troublante où chacun peut se retrouver dans le personnage de Tanguy...




DEMANGEOT Cédric - Une inquiétude - Ed Flammarion- PL


J’ai construit le texte ‘Entame' avec des extraits des douze premières pages du livre 'Une inquiétude’ De Cédric Demangeot... un livre que je recommande, une pensée et une poésie pures et dures… J’ai construit ce texte comme on frôle un objet...

PL




ENTAME




Nous n’avons peut-être pas le même corps, pas plus que nous n’avons le même humour.


Les hommes sont mal compatibles.


Journée sans remède.


Un soupirail pour belvédère.


Je suis né / de ma grand-mère / morte à vingts ans.


On m’a mal nettoyé.


Envie d’ivresse - incessant souci.


La passion de buter dans les angles.


Le monde est une maladie mentale.


Il faut empêcher l’homme.


Parler du monde avec les doigts dans le fond de la gorge.


L’hiver, lire.


Miettes de vie - miettes d’écriture


Il y a du nouveau : l’espèce se sait perdue


Sème ta miette






DERRIDA Jacques - L'animal que donc je suis - Ed. Galilée - P.L.


Une bonne syntaxe et un bon choix des mots, voilà un bon texte, voilà une bonne rédaction... On découvre dans ce livre, bien sûr la pensée, la façon de penser, de Jacques Derrida, aussi un panorama de la pensée philosophique sur la question du rapport de l'homme à l'animal, donc aussi sur la question du rapport de l'homme à l'homme. Et cela vous change un homme.


DESROZIERS Geneviève - Nombreux seront nos ennemis - Ed. L'Oie de Cravan - P.L.


(J’ai décollé et commencé à m’envoler très haut à partir de la deuxième partie intitulée "Fragments" pages 59 et jusqu’à la fin du livre page 96)


DES FORÊTS Louis René - Ostinato - L'imaginaire Gallimard - P.L.


J'ai lu pour le moment les premières pages du livre Ostinato de Louis-René des Forêts mais ces pages de prose me suffisent pour entrer dans air poétiquement palpable, concret, et pour y respirer pensées subtiles, bel esprit, style raffiné. Lente lecture jalonnée d'éclairs.




DIDI-HUBERMAN Georges - Survivance des lucioles - Ed. de Minuit


Synthèse des approches de penseurs de notre époque - Pier Paolo Pasolini, Giorgio Agamben, Walter Benjamin, par l'auteur Georges Didi-Huberman, sur les rapports entre les puissantes lumières du pouvoir et les lueurs survivantes des contre-pouvoirs.



DÖBLIN Alfred - Berlin Alexanderplatz - Ed Folio - P.L.


Je parcours avec application et détachement le livre de Döblin et heureusement que je suis encouragé dans cette lecture parce que c’est une lecture difficile, beaucoup plus difficile que la lecture des classiques. La lecture du livre Berlin Alexanderplatz est une épreuve pour moi et en même temps une conquête. En cela cette lecture si mouvementée me rappelle vaguement mes émotions à la lecture d'Ulysse de Joyce par exemple… j’y retrouve aussi Céline… Ce que j’apprécie pour le moment - je n'en suis qu’à la page 188, c’est cette liberté exceptionnelle que s’accorde l’écrivain.


Je croyais, encore il y a peu, qu’il n’y avait pas de différence entre la vie et la poésie… mais depuis que je lis des livres difficiles à lire, encouragé par mes amis et par Wim Wenders dans sa post-face au livre de Döblin, je pense maintenant qu’il n’y a pas de différence entre la vie, la poésie, et le roman.


Je viens de finir de lire Berlin Alexanderplatz…qui n’’est pas un roman comme les autres, à cause de son écriture faite d’associations poétiques autour de l’histoire, comme vécue du dedans, du personnage principal… livre burlesque bien documenté sur la pègre berlinoise d’entre les deux guerres… livre d’une grande qualité psychologique et livre riche en général...

La traduction n’a pas du être facile car le livre est écrit dans une sorte d’argot sûrement pas facile à rendre, et franchement pas très agréable à lire… donc c’est vraiment un livre un peu à part… un de ces livres qui achevé permet de décerner une médaille au lecteur.


DUCHARME Réjean - Le nez qui voque - Folio Gallimard - J.F.


Souvenirs de mon adolescence... C'est avec Ducharme que la plupart des Québécois de ma génération ont découvert la littérature.


Quelques extraits du Nez qui voque, que j'avais surlignés en jaune à l'époque pour un travail universitaire (très effacé depuis) :


"Cela fait cinq minutes seulement, que j'adore les adultes, et j'ai oublié quatre fois déjà".


" Si elle voyait qui je vois en elle quand je me hortensesturbe en secret, quand je la regarde".


"Et la vérité, la voici: la vie est monotone et tout le monde s'ennuie. A la vérité, il n'y a que la mort. Il n'y a que cela d'intérressant dans la vie".


"Il fait froid. Je ne parlerai pas de la température. Je ne suis pas une speakerine". 



DUCHARME Réjean - L'avalée des avalés - Folio - M.L.


L'avalé des avalés de Réjean Ducharme : une force poétique très forte. Des passages d'une grande beauté mais le récit laisse parfois l'impression que la forme importe davantage que le fond. On s'attarde sur une phrase ou un paragraphe, au détriment de l'histoire. J'aime quand les deux sont intimement liés, comme chez Radiguet par exemple, ou Faulkner, ou M. Lowry, ou Garcia Marquez.

Mais j'ai eu plaisir à découvrir cet auteur au talent immense : peut-être même davantage un grand poète qu'un grand romancier.