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Livres des autrices et auteurs Lpb - M
MARSAL Luc - Juste vivre - Ed. Donner à Voir - Encres de Nour Cadour - Juin 2023
Le poète Luc Marsal énonce ici ce qui le pousse au-devant de lui-même et des autres : géographies, lumières, couleurs, sensations, émotions, le temps et l’espace soudain accordés en un feu.
MAUBERT Jean-Michel - Fragmentations -- d'un corps - Ed Lpb - JMM
Des poèmes de Jean-Michel Maubert sur une trentaine d'autoportraits de Sophie Patry.
"Fragmentations –– d'un corps" cherche, par le poème, à s'approcher de la beauté hypnotique et spectrale des photographies de Sophie Patry. Dans ce livre, Jean-Michel Maubert casse, creuse la langue et la voix, pour tenter de dire un corps d'images en fragments. Dans ses auto-portraits, Sophie Patry construit, pas à pas, des figures anti-narcissiques, charnelles et fantômatiques, esquissant d'étranges devenirs et métamorphoses. De véritables apparitions, interrogeant les limites du visible, et dont la puissante force plastique ne pouvait qu'engendrer une langue brisée – en osmose avec les sensations que font naître les images. Textes et photographies invitent chacun à se perdre au sein d'un devenir-femme des plus singulier. Vous pouvez le commander sur ce lien
https://www.librairiedurance.fr/.../9782958614362.../...
ou le commander en librairie.
MAUBERT Jean-Michel - LIMBES suivie de RONCES - Ed. Maurice Nadeau - P.L.
LIMBES
Peinture lumineuse et sombre, réaliste et onirique, prosaïque et poétique, singulière et universelle. Musique des limbes, des marges grises, des franges froides. Magistrale, envoûtante.
RONCES
La mort d’une araignée (peut-être la mort du poète Georg Trackl ) racontée par Jean-Michel Maubert. Lente progression des personnages à travers ronces. Qui s’accélère au milieu du livre jusqu’à la fin. C’est un très vaste espace. Avec des scènes d'atrocités de la guerre.
Les phrases sont souvent faites de propositions incises séparées par des longs tirets. Ce qui donne un rendu -- un effet de flux .
… Un immense boeuf musqué - ou un Aurochs, peut-être - blanc et gris…
La boue, la pluie — l’ombre lointaine, verte et fraîche et brune, des forêts
MINOT Philippe - Censément, pièces charnelles - Christophe Chomant éditeur - Mai 23
MINOT Philippe - L'oeil à plumes - L'Altérité Editeur
https://www.lalterite.fr/images/Loeil_%C3%A0_plumes.pdf
MODOLO Patrick - Drôles de Nouvelles ! - Éditions Futurel - PL
Il s’agit d’un premier livre d’un jeune auteur prometteur, contenant une veine de fantaisie - paru en même temps qu'un autre livre, intitulé « À bien y réfléchir » , un recueil d’aphorismes.
Les "drôles de nouvelles" visitent les genres littéraires et les brassent
joyeusement. Patrick Modolo aime les mots et la littérature et joue avec les mots, et ce ressort comique alimente l’inventivité de l'auteur - parfois à peu de frais.
Quatre nouvelles brèves, peut-être parce qu’elles sonnent poétiquement, retiennent particulièrement mon attention : « La barbe à papa », « La princesse qui n’aimait pas les caresses », «Rue d’Ornano », et « Dolores ».
À la retraite dans un village à 20 kilomètres de Bordeaux, j'ai passé ma vie d'adulte dans la ville de Bordeaux, je suis sensibilisé aux pages du livre qui parlent de cette ancienne capitale provinciale française entourée de banlieues, à la face liftée il y a vingt ans, au corps en voie de bobofication, depuis son coeur, et de verdissement, bien vue par l’auteur
avec ses quartiers réservés au commerce du vin et de l'esclavage en aval du Port de la Lune, suivis en remontant la Garonne, fleuve majestueux comme le Danube, de quartiers réservés aux pauvres.
J’apprécie ainsi, dans ces onze brèves drôles et poétiques nouvelles (un genre littéraire moderne qui me plait bien), tels ou tels points de vue de l’auteur ainsi que ses idées originales qui sont la base même de ses écritures.
MODOLO Patrick - À bien y réfléchir - suivi de - Comme dirait l’autre et de - Dictionnaire des noms impropres - éd. Futurel - PL
"À bien y réfléchir" c’est ainsi que commencent ces aphorismes qui se lisent vite.
Ce sont, aux dires de l’auteur, des parodies de maximes d’inégale valeur,
certaines dérangées, certaines dérangeantes, certaines fines
certaines peu subtiles, lourdes ou légères, mais ces maximes provoquent la pousse de la réflexion jusqu’au bout du livre.
Pour toutes ces raisons ce n’est pas un livre à mettre entre toutes les mains. C’est un livre pour chercher querelle et en trouver. C’est un livre à ne distribuer qu’à des amis sûrs qui tolèreront l'automatisme mental de jeux de mots faciles, aussi faciles que des blagues à Toto en haut du
mot Dolo. Pourtant beau.
Ce sont des trouvailles presque toujours drôles, d’exemplaires truismes,
je cite de mémoire :
- ce n’est pas parce qu’elles ont des pieds que les tables marchent
- on dit souvent que l’herbe est plus verte ailleurs. totalement faux.
à Amsterdam par exemple, elle est juste meilleure.
- un bobo dans le baba c’est un peu con-con
- les nuits blanches tous les hommes sont gris
- si c’est pas demain la veille, c’est qu’aujourd’hui, c’est pas hier.
et pas la peine de chercher midi devant sa porte, car on est sûr de
ne pas le trouver avant 14 heures
- Hitler, il avait une voix un peu nasillarde, quand-même
- le penseur de Rodin a l’air psychorigide
- On ne dit pas hiérarchie mais Gérard défèque
- le sens de l’humour est souvent chez le flic qui vous arrête un sens interdit
- le premier avril, moi, je me sens comme un poisson dans l’eau
- si « je est un autre », alors tuez moi
- pour tuer le temps rien ne vaut la pointe d’un stylo
- Boris, c’est un bon écrivian
- je ne sais pas trop ce que je préfère entre mourir enfermé dans une ferme
et être emporté par une porte
- l’art d’aimer commence par l’art des mots
À suivre