Le dépôt
4 - PPIRM
Présentation
Je n'existe pas. Je me destine à la poésie spam.
2023
Juillet
l'équipée
silhouette et gabarit pour commencer
comment foncer au coeur
au sein
chris ne dit rien
il noue sa cravate devant un fragment de miroir
mais toi
tu t'amènes un vendredi
pour que tu comprennes comment la chose s’est produite je vais te la décrire en détail
et vous
que faites-vous là ainsi à genou
Août
Notice : comme une lettre d'amour à Virginia Woolf
NUAGES
Comme un monstre préhistorique armé pour les luttes primitives
comme une barre d'or sur la mer
comme l'écume d'une vague épuisée
comme un oeuf blanc, nu
comme une roue sans pneu, cahotée par tous les cailloux
comme un animal muet qu'on a amené près d'une porte et qui brûle d'envie de s'enfuir
comme une âme explorant les mêmes régions
comme un peuplier, la première aurore, une jacinthe, une biche, l'eau qui court, le lis du jardin
comme une chevauchée
comme un cavalier, comme une figure de femme à la proue d'un navire
comme si les gens marchaient au pas...
Parmi les nuages, bien qu'ils aient l'aspect de montagnes de neige dure – il semble qu'on peut les déchiqueter à la hache – avec de grandes pentes dorées sur leur flancs de célestes pelouses, et qu'il paraissent offrir aux dieux des demeures préparées pour leurs assemblées au-dessus du monde, le mouvement est continuel. Des changements se font, comme d'après un plan arrêté d'avance ; tantôt un sommet s’affaisse, tantôt un bloc pyramidal, jusque-là ferme à son poste - ça va danser dans l'espace libre - conduit gravement une procession vers un autre rivage. Malgré la fixité, la solidité de ces amoncellement, malgré leur apparence de repos, leur ensemble mobile, rien n'est plus libre, léger, sensitif, mobile, que ces étendues blanches comme la neige ou enflammées d'or. Changer, s’en aller, se démolir, rien n'est plus facile; et la Terre reçoit tantôt de la lumière, tantôt de l’ombre.
Comme une femme qui a enlevé sa robe de cretonne et son tablier blancs pour se parer d'une robe bleue et de perles.
Novembre
L'agneau blessé vache amputée
Notice : poème composé d'extraits de 'Solidité des lumières' de Jean-Michel Maubert.
L'agneau blessé une bouteille de sang………...visage décomposé du hérisson……..chevaux aux yeux arrachés………..l'étoile rongeant la plaie truie mourante amie…………la douleur brûlante des bêtes scarabées……….museaux meurtris……….lapin mort dans l’eau…..le cheval mort dans la cour……..
à même l’agneau la plaie aphone…….l'échine brisée d'un chat mort……….une araignée brisée dans la poussière………..l'autre chat, celui à l'oeil crevé……….l'agonie d'un insecte au creux de ta main……...une anguille ensanglantée dans une baignoire………..l'âne attaché à son poteau, une plaie sur le flanc droit………..chiens aux yeux humides écrasés sous les pneus aveugles……...une corneille morte un œil ouvert………..frères noyés quelques cloportes ventres en l’air………..l'éléphant d'ombre blessé la trompe ensanglantée………..l'estomac du chimpanzé retournant à son cercueil……….chevaux pourrissant seuls……….tête de lapin écorché………..des vers s’étiolent puis leur sang dans la terre……...les museaux écorchés des fourmis dans les yeux……..le lapereau en poussière………..un hérisson écrasé pourrissant dans l'herbe du talus………..des lions amputés prennent docilement le soleil……....cheval éventré veaux écorchés vache amputée.