Le dépôt
7 - Abdoul Aziz Gueye
Aziz, né à Dakar au Sénégal en 2005 , et étudiant en Sciences Politiques au Québec.
La poésie chez moi vient d'une nécessité, celle d'accoucher à travers les mots, qui eux même deviennent images , ce que mes sens perçoivent.
J'aime particulièrement Jean Luc Godard, les surréalistes , et plus largement tout ce qui se rapporte à l'Art.
J'ai participé à divers concours de Philosophie , dont le Concours général.
Mars 2024
Belle à fendre l’hiver en copeaux
Voici donc l’allure de ce qui m’est interdit
Sphinx femme
rosée d’avril
Pour toi je serais ce miroir imperceptible
Qui porte en son sein l’éclat des métamorphoses
Dans mes minutes de silence
d’évasion et d’apothéose
Les cascades de tes cheveux précipitent mes mains
Vers le sentier des caresses que suggère ton visage
Où bat un feu sous sa blancheur de gui
Et je n’arrive pas à saisir
l’inconstance de tes yeux
Ils changent comme le silence
se débarrasse de l’entrain
Comme la neige disparaissant
fait appel au printemps
ma mémoire est encore pleine
du pourtour de ta taille
Pourtant je n’ai jamais reçu
un élan de ton regard
Septembre 2023
Pièce du temps : Passé
“ J’ai besoin des espaces de l’absence
De la main sur l’air et de ses ronds de danse
Des souvenirs ternes, des sons de voix amers
Des parfums disparus et du désespoir funeste
J’ai besoin du passé , des chutes fauves de l’amour
De la mélancolie des années, de la mélodie d’un sourd
Des souffrances insensées, d’un joyau perdu
Des souvenances meurtrières, de l’espoir déchu
J’ai besoin de l’antan, j’ai besoin de l’avant
Pour faire vivre le présent présent
Je vis où je suis, je vis où personne n’est
Je vis sur les rails de la mémoire ”
Octobre 2023
Pourrais-je pardonner à l’aurore qui m’arracha
Du sillage des bras de mon songe inespéré
De l’apparence qui m’aura conquis, agenouillé
Dans l’écrin de cette nuit de trop courte durée
Ci-gît son corps épris de contorsions
Ton visage comme un lustre au plafond de mon sommeil
Depuis j’ai peur
de trop vivre ou dormir
Pour ne pas déformer l’image de ta présence
De ton ombre plus réelle que la nuit vivante
de ces long bras d’aiguille
de cette figure qu’échansonnent
Dans mes yeux , dans ma bouche
dans le fond de ma mémoire
Les apparences du jour
qui n’ont su prendre ta forme