Le dépôt
Danses en rond - Sardanes 1, 2, 3, 4, 5
sardane danse en rond (5)
Le bal des ardents commence, donnez vos noms - Jean Cayrol
Métiers oubliés
1) Retourneur de compliments
2) Trouveur à redire
3) Essuyeur de quolibets
4) Laveur d’eau
5) Chasseur d’horizons
6) Constructeur de théories individuelles
7) Vraqueur d’idées toutes faites
8 Enfileur déçu d'idées reçues
9) Ministre des clichés
10) Epingleur de bons mots
11) Embrocheur de rêves
12) Etalonneur de poèmes
13) Explorateur de mares (chercheur de pavés)
14) Collecteur de vieux métiers imaginaires
15 ) Dynamiteur d'aqueduc (Bashung)
16) Peintre des cieux
17 ) Réparateur de fleurs
18) Mouleur de croquettes
19) Sculpteur de fesses
20) Joueur de gaffophone
21) discuteur à perdre haleine
22) aligneur de rambardes
23) coupeur de fils de conversations
24) déplumeur de manteaux
25) endimancheur de parapluies
26) remonteur d'automnes pris pour des feuilles mortes
27) installateur de fenêtres avec vue sur la cheminée
28) preneur de loups en décembre
29) serpenteur à table à travers le miroir
30) balayeur de miettes de caroubier
40) faciliteur de tourner en rond
41) concasseur de désespoir (Gaston Miron)
42) traverseur de rues
43) blanchisseur d'herbe dans les jardins vieillis
44) traîneur d'anciens chagrins
45) rainureur de bois pour le sel des larmes
46) arrêteur à la lucarne
47) facteur porteur de lettre noire pour le paillasson ( V.K. Gattha)
48) dépossédeur de songes
49) équilibriste à la dérive
50) rempailleur de confiance
51) rogneur d'ongles
52) créateur de ravin
53) visiteur de nuage
54) coupeur de cheveux en quatre
55) désastrophysicien
56) tueur à gags
57) cambricoleur
58) rapiéceur de théâtre
59) cireur de chaussons
60) diligent d'entreprise
61) cinécologue
62) cogneur de clous
63) athématicien
64) garde du quart
65) réchauffeur de taxi
66) prestidagitateur
67) institutueur
68) cafarmacien
avec la participation de Pierre Lamarque, Partrice Parthenay, Denis Heudré, Jérôme Fortin, Matthieu Lorin, Victor Ozbolt, Simon A Langevin ..........
sardane, danse en rond (4)
Le bal des ardents commence, donnez vos noms - Jean Cayrol
j'écris la voix que tu n’entends presque pas mon visage masqué
mon masque qui tombe je chuchote le cri je crie le chuchotement le silence est le bruit dans lequel je reconnais ta voix je t’écris bravo dès que j’entends ton visage
la boucle est-elle bouclée se boucle-t-elle ici et là la bouche&bouchée&bouche&bée&bouchée&bée ?
le cri se glisse dans les plis de mon corps mon corps charpente hurlante en lisière de forêts mon corps charpente hurlante en lisière de forêts pente hurlante hurlements signes que l'on me touche et me torture
après la fin de la guerre, l’entreprise Bertelsmann se présenta aux autorités de contrôle des Alliés comme une maison d’éditions chrétienne de la résistance ayant été poursuivie sur le plan politique
l’activité commerciale s’éloigna de l’édition pour se porter de plus en plus sur la vente de livres ce qui se révéla décisif pour sa croissance future
prise d’otage au texas le ravisseur présumé est mort décès à bamako de l’ancien président ibrahim boubacar keïta certaines dispositions . . . le parlement. . . marseille accroché par lille 1 - 1 au vélodrome djokovic dit respecter les règles et s’apprête à repartir votre dossier spam contient cinq nouveaux messages
non non encore l’illusion du quantitatif toujours plus fait mieux rené guénon le règne de la quantité et les signes des temps paris gallimard my poem was longer in original but became a haïku in translation ma poésie était plus longue et plus originale plus ça va plus elle devient haïku trad gilles&john
poème écrit sans points ni virgules ni majuscules parce que les majuscules ne servent à rien sans signes de ponctuation sauf les guillemets et les trois points qui se suivent en suspension avec la participation de pierre lamarque bertrand naivin patrice parthenay matthieu lorin valery oisteanu poème achevé et poème à continuer de construire
sardane, danse en rond (3)
MANIFESTE POUR LA PAGE #1 L’arrangement classique en vers libres doit être remis en question Le poème comme des phrases ou des morceaux de phrases séparés par des espaces plutôt que des sauts de ligne quelque chose entre l’arrangement de prose et l’arrangement de vers Je pense avoir découvert un nouvel arrangement pour la poésie qui ne soit ni prose ni vers Une prose avec des espaces dans la prose correspondant aux souffle au rythme et à l’intonation que veut donner par écrit signifier la parole.
P.L
Commentaire d’Allan Graubard
« Votre préoccupation concernant l'arrangement classique en vers libres : je n'ai aucun problème avec les différentes manières de présenter des poèmes à l'écran ou sur papier, seulement que chaque manière différente révèle quelque chose d'unique sur le poème lui-même et l'expérience du lecteur lorsqu'il le rencontre. Donc, en principe, nous sommes d'accord. Par exemple, avec un espace approprié dans une publication, qu'arriverait-il à un court poème si chaque page contenait un mot de ce poème avec la première lettre en majuscule comme collage ? Comment un poème serait-il lu s'il était lu de manière calligraphique de haut en bas verticalement plutôt que de lire horizontalement de gauche à droite comme nous le faisons normalement ? Comment se lirait un bref poème si les lettres, présentées en grand, étaient en lambeaux ou meurtries, saignant de l'encre ? Tant de façons de le faire...
Et donc on continue… la prochaine fois que j'apparaîs dans LPB, peut-être que nous pouvons le faire d'une nouvelle manière qui révèle quelque chose qui n'a pas encore été lu de cette façon. »
Commentaire de Jean-Michel Maubert
« Personnellement, je n'ai pas de doctrine sur la mise en page. Dans mon expérience c'est le poème lui même qui en s'écrivant trouve sa rythmique et sa forme. De Mallarmé à Dylan Thomas, jusqu'à Pierre Garnier, la mise en espace du poème ressemble à une sorte d'auto-fécondation. La forme fragmentaire me semble essentielle. Des îlots. Des blocs. Travaillant la non clarté du sens. Émerger brut du dedans organique, du manger-parler, et conquérir la surface. L'extension. L'étendue. Les membranes du poème. C'est une étrange vie, celle du poème, à flotter sur le flux chaotique fait de feu de sang. Page trouée de blancs. Corps fragmenté. Je pense souvent aux présocratiques. Et à la musique de Webern. »
Commentaire de Matthieu Lorin
« Je crois que beaucoup de lecteurs de poésie se sont arrêtés aux codes qui régissaient la poésie du milieu du XXème siècle. Or, la poésie a actuellement plusieurs peaux : il reste les formes classiques, les poèmes dont les vers cascadent vers le bas, la poésie pour l'oeil ou l'oreille mais il existe aussi une poésie narrative (Metz, Voronca, Brautigan, B. Noël, Harrison, Carver... sans parler d'auteurs de romans poèmes comme Malcolm Lowry, W. Faulkner... où le sens littéral est délaissé au profit d'une sensation d'ensemble, proche en cela de la recherche poétique, du moins c'est ce que je crois), une poésie de recherche (Demangeot, G. Viarre...).
Ainsi, on ne peut pas vraiment conclure sur une forme qui conviendrait à toute poésie. »
Commentaire de Stéphane Casenobe
Pour écrire de la poésie, il faut selon moi tuer symboliquement le Père… Et pour moi le père, c’est ce crapuleux Rimbaud ! J’ajoute que pour être « poète », il faut en finir avec la poésie de papa et maman… C’est ce que j’évoque dans mes textes : aucune compromission ni complaisance avec ce que j’écris, par respect pour moi-même et pour le lecteur, qui a la responsabilité de reprendre la place qui est la sienne dans le poème. Oui, le lecteur fait parti du poème !... Je n’écris pas si je ne me surprends pas. J’écris seulement à partir de ce que je connais le mieux c'est-à-dire moi-même. Je me veux infréquentable en poésie, avec la conviction d’écrire pour témoigner. Nique la poésie à sa mémère qui fait rimer « amour avec toujours ! » J’ai les balloches pour dire que le poète n’est pas quelqu’un de gentil, loin de là… J’ai la responsabilité de ce que j’écris. Pour le reste, laissons cela aux poètes ! A la lecture d’un de mes poèmes, on ne reconnait pas qu’il s’agit d’un sonnet. On ne s’aperçoit pas non plus que j’utilise des alexandrins. Seul le fond du poème apparaît littéralement. C’est ça qui me fait kiffer ! La structure du sonnet disparaît au bénéfice des mots, de leurs évocations et de leurs fulgurances parfois. Je crois qu’écrire c’est se lire à voix basse tout en hurlant de l’intérieur.
Commentaire de Constantin Pricop
Je reste convaincu que l'arrangement du texte doit être regardé comme le... vécu de l'auteur... Je ne crois pas que l'on puisse faire des inventions dans ce domaine... On a fait tout ce qu'on pouvait faire - en commençant avec les futuristes au début de l'autre siècle; écrire comme dans les calligrammes d'Apollinaire, écrire verticalement, oblique comme dans des textes graphiques, avec des espaces entre les blocs des mots etc etc.. L'arrangement est une preuve de la respiration de l'auteur ou de son... ingénierie de la composition... En tout cas, est un signe, encore un signe, de la présence de l'auteur dans son texte…
Commentaire de Pierre Lamarque
Mes réflexions portent sur la disposition des textes en fonction du récepteur. Je reste persuadé que la lecture doit être si possible fluide et d’un seul tenant.
La transprose peut aider dans certains cas à la lisibilité d’un texte. La prose, parce que c’est un alignement horizontal des mots permet une lecture plus facile que la disposition en vers.
il faut réfléchir à cette question quand on écrit...
sardane, danse en rond (2)
Le bal des ardents commence, donnez vos noms - Jean Cayrol
je me souviens de la chute
créons nos vies
rassemblons nos anciennes peaux
je me souviens de la chute
créons nos vies
s'envoler est si doux
je me souviens de la chute
créons nos vies
et vivons nos créations
je me souviens de la chute
créons nos vies
et que ces mots soient loi
je me souviens de la chute
créons nos vies
d’Icare
je me souviens de la chute
créons nos vies
Il n’y a de destin que l’horizon
je me souviens de la chute
créons nos vies
et nos horizons
je me souviens de la chute
créons nos vies`
the future on the horizon
je me souviens de la chute
créons nos vie
dans ce cratère d'impact
je me souviens de la chute
créons nos vies
entre les ailes de l'innocence
je me souviens de la chute
créons nos vies
rallumons le Temps
je me souviens de la chute
créons nos vies
- qu’est-ce que vous " créez " monsieur le professeur ?
je me souviens de la chute
créons nos vies
il se passe quoi ici, monsieur ?
je me souviens de la chute
créons nos vies
que diable y a-t-il ici ?
je me souviens de la chute
c'est à la fin de la chute que tu en mesures l’ampleur
créons nos vies.
(Avec la participation de Matthieu Lorin, Patrice Parthenay, Denis Heudré, Pierre Lamarque,
Bertrand Naivin, Mykola Istyn, Jérôme Fortin, Victor Ozbolt)
Sardane, danse en rond (1)
Le bal des ardents commence, donnez vos noms - Jean Cayrol
I
rien ne dure, n’est fini, n’est parfait
de la parole avant toute chose on entre ici comme dans la maison, en s'essuyant les pieds
tout le monde est poète, la plupart du temps sans le savoir les livres sont la clef du bonheur
la poésie est une science la poésie est un animal Les livres sont la clef du bonheur
la poésie est un corps qui prend d’assaut la raison la poésie est dehors perdues les clés de la maison
(everyone is a poet, most of the time without knowing it, books are the key to happiness, poetry is a science, poetry is an animal, books are the key to happiness, poetry is a science, poetry is a body that takes sanity by storm, poetry is lost outside the keys to the house)
la poésie est ce qui chatouille, ce qui démange, ce qui pousse lorsque l’on s’endort la poésie est ce rien qui brille partout
la poésie est ce rien qui peut tout si la poésie est un animal ne soyons pas sa chaîne
combien avons-nous de stères de poésie en nous ? la poésie, sa force vient des phrases et des mots la poésie est une science
poetry has a chorus, silence (la poésie a un choeur, le silence
poetry dreams with open eyes and lightning skies (rêves de poésie les yeux ouverts et ciel éblouissant)
une seule l’une dans l’autre langue only one in the other language rien ne dure, n’est fini, n’est parfait…
II
La pluie a presque rempli la vasque aux oiseaux laissez les jonquilles tranquilles ! laissez les jonquilles tranquilles !
… moi j’ai conclu : cela finit par « Marguerite »
1 po… est un.
Monde.
_ _
Un p0 est un
Un pô est un
Monde.
et le souffle du vent
( et ici il ne put vraiment faire moins que de palper la femme de chambre)
et le souffle du vent
III
rêves de poésie
yeux ouverts
ciel éblouissant
poetry dreams
with open eyes
and lightning skies
cher tonton
si minable
si prétentieux
Haiku raté,
Baisse la tête, crayon!
Tu es seul coupable.
voilà fourchette et couteau, et serviette
voilà assiette voilà verre voilà vin
voilà le steak frites salade
pluie sourde du matin
la truie grise
fouillant dans l'herbe trop jeune
IV
Nous n'avons pas tous la même clé, elle n'ouvre pas toutes les portes : La force ne vient pas des mots, la force des mots n'est que leur transparence, imparfaite mais irréductible, autrement dit, leur inconsistance fondamentale... La force des mots est de n'être pas ou si peu, écorces, scories d'une pensée elle-même épiphénomène... La plaque sensible où s'imprime leur spectre, c'est nous, nous sommes la porte et la clé, le mot et l'idée, la frissonnante racine de l'émotion... et la poésie, une gerbe d'étincelles, produite par le déraillement de notre invisible sur le monde avant le dernier impact... La poésie est dehors, perdues les clés de la maison...Ni science, ni gnose, ni savoir-faire, la poésie se saisit de nous et elle en fait ce qu'elle veut, elle nous laisse jouer avec les mots, mais elle s'envole par dessus et s'en échappe , irrémédiablement... La poésie est dehors, perdue les clés de la maison...
- Mais l'objectivité n'existe pas, ni la tienne, ni la mienne
- L'objectivité c'est savoir se situer dans le contexte
- je suis pour l'élargissement du contexte à la vérification des sornettes
- eux égale aime ces deux
- encore un effort c'est fait
V
(à suivre)
Collectif d'auteurs de lapageblanche.com :
Patrice Parthenay - Pierre Lamarque - Matthieu Lorin - Mykola Istyn - Bertrand Naivin - Valery Oisteanu - Victor Ozbolt - Allan Graubard - Jean-Claude Bouchard - Maheva Hellwig - Calique Dartiguelongue - Jean-Michel Maubert -