Le dépôt
Sardane (17) de la politique
Tristan Felix
Je suis personnellement archi pour l'intrusion du politique dans le poétique. La voix doit se faire entendre dans la cité (la "polis"). On ne peut indéfiniment faire semblant. Je suis née au sein de 4 milliards d'humanoïdes. Nous sommes aujourd'hui 8 milliards qu'il faut réduire en léthargie. Ce n'est pas nouveau mais la joie insolente des terrasses urbaines qui mangent la chaussée depuis le co(rps)vid(e), les sirulnicades de la résilience anti-resistante, les encouragements à aller de l'avant en piétinant la nostalgie, la surenchère médiatique sur tout me donnent la nausée. On a bien appris aux excisées à se sentir vraiment femmes, aux voilées à se sentit libres, aux enfants battus à être coupables. La perversion est une arme politique redoutable. Le poétique a quelque chance, jusque dans l'action, de dépervertir. Rudissime tâche, certes.
Barbara Stiegler, haute figure d'une pensée paternelle anarchiste et vertigineusement érudite, est, avec Annie Le brun, de ces rares penseurs à lire.
Philippe Minot
sucer les sanies
pourlécher la plaie salie
la bouche ainsi parle