La
page
blanche

Les éditions Lpb

À se tailler la voix - Bruno Giffard
Poche - 76 pages - 12 €
Paru le 15/2/2023 - EAN 9782958614317
Disponible sur commande en librairie
et sur les plateformes en ligne.

À se tailler la voix Bruno Giffard

Pouls des réalités dans leurs boîtes informes. Autour, des prises de possession aux doigts en fumée. Les visages s’agglutinent de filles prêtes à rire, piétinant l’assise, exposant tribunes.

Dessous les ressorts d’angoisse empêchent l’acier des profondeurs. Une signature coince ses touches. Extrémités du nom, patience défendue.

Chevelure de méduses, brouillard en solde.

À propos

Peut-être que vous croiserez un jour, un appareil photo dans la main et une canette dans la poche intérieure, pas loin du faubourg Saint Jean-Baptiste en terre américaine où il habite, l'errance de Bruno Giffard.... Dans tous les cas, aux éditions LPB, on est sûr d'y trouver "À se tailler la voix (au champ de tripes)".

Écoutons-le nous parler de son écriture : "Je crois mon écriture très penchée vers la mouvance du rêve. Marquée comme je le disais par cette nécessité de comprendre ces mondes gigognes qui signent ce regard que je porte sur l'autre, quotidien. Et donc elle comporte un engagement dans ces dédales où l'identité à la fois se dérobe et révèle. J'aime bien voir les mots comme des fûts entre lesquels le silence brille toujours un peu plus loin – un peu plus haut, un peu plus au fond...
J'écris depuis plus de vingt ans mais l'expérience d'un public (sauf de petites, courtes exceptions) date de quelques mois seulement. J'habite donc à l'ombre d'une montagne de mots – autant de chapitres dans mon ressenti. La mise à jour de tout ce matériel tient de l'excavation. Il m'appartient maintenant de rapporter l'hôte imaginaire à l'horizon du lecteur. Mise en relief de l'être sur son fil d'épreuve... Un battement unique me guide, malgré tous les ratés du souffle."

Ce livre ? "Pour point de départ de ce livre les lendemains de veille, surtout. Une série de constats un peu désoeuvrés en marge de l'ordre habituel, loin de notre fonction articulée. J'essayai de récupérer ces moments où l'intelligence tourne entre soleil et brèches de trottoir, cris de moineaux et train-train industriel, encore sous influence mais apte à se formuler en survolant les turbulences. J'aimerais surtout remettre au lecteur une sensation de terrain vague. De frontières fondues. Ces bouts de contemplation qui en se collant dressent sinon un paysage un passage. Une sorte de réconciliation timide tentée par une silhouette floue, avec toutes ces voix passantes et qu'on ne distingue plus du dedans, dehors.
Donc beaucoup de quilles (brunes format 750ml) et shooters ingurgités. Pas mal d'asphalte foulée aussi. Et des fenêtres en cadres un peu obliques. Ça reste une somme de coups d'ailes – entre blocs appartements et bars, salons de billiard, Limoilou, Québec, Duberger – pour lever un arc-en-ciel de poussière."

On peut y lire par exemple :
« La douleur, chant fertile, dans l’enchevêtrement des pores quelques bourgeons saignent, valeur du sens non-éclose
mots d’impasse »
« Je pétris tes formes
pour périr dans ton ultime unique lueur »