La
page
blanche

La revue n° 61 Mission traduction

Mission traduction

Quart de nuit

Sac à dos sur une chaise dans le théâtre vide, tapis rouge et balcon surmontant votre tête épelant ses mécanismes engagés. Dialogues des hautes fourrures, occupation de manger encore dans l’air. Contorsions candides. Dehors l’hiver ajoute une autre couche aux murs. Vent ressenti dans une cage, côtes écrites par les corps célestes. Probabilités, prescriptions. Sourire de la fille aux dents sauvages dans la salle des machines, couette en attente dans votre chambre, page d’invalidité. Neige évoluant par musique de sablier. Les feux orange dans la rue impliquent de devoir encore déplacer la caravan fatiguée. La fumée d’une cigarette apporte son confort aux trottoirs sans pesanteur. Un sans-abri dort poings nus contre la glace écroulé sur votre seuil. Chants des Fêtes, salons, entêtement des pairs, sur repeat. Petite bourse d’heures qui traîne, pour se procurer un peu d’estime. Poignets tranchés des arbres hantant l’inertie des idées. Désœuvrement, fées d’emprunt. Je bois à la maintenance des verrous. Tombes dérobées, mouvements muets du marbre, timbres de folie. Pour amour le charme de cordes en bourre. Ponts d’une marche votre paix, filets qui soufflent la bougie. Sur quelle chanson arrêter, quelle lentille magique marchander. Un autre jour en coin de tête, chiffres en plastique dans le moule à glaçons. Aspirateur. À louer. Feuilles mortes pour acheter le paradis. Jusant d’arrière-cour. Délicieuse croûte de chair, sutras de fétiches. Cheminées d’usines et cordes à fœtus. Cuire les grains du chapelet. Mal de soie.

Jean Deter
Traduction J&G

Jean Déter prend origine dans sa propre tête. Son silence se dore à l’écaille des mots. Entre la pointe des racines et le dos des nuages bat l’ombre des murs - sa langue y tourne argile. Au miroir d’une vanité il se raconte un visage. Tandis qu’entre les branches, l’empreinte de celles qui peuplent les contes lui dépose un sommier. De son fils la chevelure porte l’or solaire. Avec un peu de vin il ranime les statues, sinon il bosse pour un peu de plâtre.