Bureau de traduction
Birds Die
It is spring again in Atlantis
Migratory birds are returning home
Landing in poisonous lakes
In pits of industrial toxic water
In ponds of contaminated industrial hell
These now dead birds are canaries,
In the mines of our apocalyptic times
Exhausted trees refuse to bud
Ecological disaster is here
Animals ablaze in scathing fires
Lifeless monarch butterflies
Clump in twiggy dead bushes, like brown leaves
Dolphins throw themselves onto beaches
Sacrifices at the altar of consumerism
Exhausted trees refuse to bloom
Emptiness becomes the path
For humans breathing their final breath
While the surviving kamikaze poet, in overdrive
Fight an unending war against himself
In endless verses, words without meaning
Indescribably altered states of soul and mind
Unveiling revelations of saturated evil
Necrotizing our brains and empathy
We need to know
Will nature be able to reincarnate
One last time?
Les Oiseaux Meurent
C’est de nouveau le printemps en Atlantide
Les oiseaux migrateurs reviennent à la maison
Se posent sur des lacs empoisonnés
Dans les trous d’eaux toxiques laissés par l’industrie
Dans les mares contaminées de l’enfer manufacturier
Ces oiseaux maintenant morts sont les canaris
Dans les mines de nos temps d’apocalypse
Les arbres exténués refusent de bourgeonner
Le désastre écologique est là
Animaux en flammes au cœur d’impitoyables incendies
Papillons monarques sans vie
Agglutinés dans les rameaux de buissons morts, comme feuilles brunes
Dauphins échoués sur les plages
Immolés sur l’autel de consumérisme
Les arbres exténués refusent de fleurir
Le néant devient le chemin
Pour les humains inhalant leurs dernières bouffées d’air
Tandis que le poète kamikaze survivant, en surrégime
Mène une guerre éternelle contre lui-même
En vers sans fin, en mots privés de sens
D’indescriptibles états altérés de l’esprit et de l’âme
Révélant par épiphanie l’imprégnation du mal
Qui nécrose notre cerveau et notre empathie
Il nous faut savoir
Si la nature pourra ressusciter
Une ultime fois.
Valery Oistéanu
Taken from In the Blink of a Third Eye
Translated by Patrick Lepetit
In search of the radical time past
I do vividly remember, Tuli
Selling books and cartoons on Spring str.
Tuli getting naked on rooftops
Reading with Tuli, my Soho-boho guru
Tuli, turning poems into revolution songs
Sarcastic-anarchic, pacifist poet on the spot
Full time beatnik, stand-up hobo-bohemian,
Tuli knew how to kiss the radical mind
How to fuck with the rebellious mind
“Teach Yourself Fucking” his latest book
Tuli turned absurd clichés into lotuses
He taught his Russian slippers rhythmical dance
We all crashed with him, that gravitational twirl
Jumping secretly off the Manhattan Bridge
Tuli scribbling and drawing anarchy cartoons
While Fugs were spreading the virus of freedom
For more than half of the century
Tuli singing, Tuli vocalizing, Tuli chanting
Tuli asking questions on cable TV
Tuli writing 53 poetry books
“The world oldest rock star” has gone
Tuli omnipresent in my memory
Tuli has kissed the hippy sky.
À la recherche du temps radical passé à Tuli Kupferberg
Je me souviens très bien de Tuli
Vendant des livres et des dessins animés sur Spring Street
Tuli se déshabillant sur les toits
Des lectures avec Tuli, mon gourou Soho-boho
Tuli, transformant des poèmes en chants révolutionnaires
Poète sarcastique-anarchique, pacifiste sur place,
Beatnik à plein temps, hobo-bohème debout,
Tuli savait embrasser l’esprit radical
Et comment baiser avec le genre rebelle
«Teach Yourself Fucking» son dernier livre,
Tuli a transformé des clichés absurdes en lotus
Il a enseigné la danse rythmique à des chaussons russes
Nous nous sommes tous écrasés avec lui, ce tourbillon gravitationnel
En sautant secrètement du pont de Manhattan
Tuli gribouillant et dessinant des dessins animés anarchiques
Pendant que les Fugs répandaient le virus de la liberté
Depuis plus d’un demi-siècle
Tuli chantant, Tuli vocalisant, Tuli chantonnant
Tuli posant des questions sur la télévision par câble
Tuli écrivant 53 livres de poésie
«La plus ancienne rock star du monde» est partie
Tuli omniprésent dans ma mémoire
Enfin, Tuli a embrassé le ciel hippie.
Valery Oistéanu
Traduction de Gilles&John