LA VALEUR N’EST PAS TRANSFERABLE EN POESIE

 

 

 

JE VEUX ME DISSOUDRE ANONYMEMENT. JE CRIE

QUE DIS-JE JE HURLE MENTALEMENT ! J’ECRIS

AVEC DES MOTS FOSSILISES. MAIS LA MATIERE

LITTERAIRE TIENT BON ! J’ECRIS DANS PEU D’ESPACE

 

MAIS J’AI FRANCHI UN CAP : UN SILENCE EXCESSIF !

LE MOT REVELATEUR N’EST PLUS REVELATEUR.

L’ORACLE NE CONSULTE PAS DEUX FOIS DE SUITE !

L’HYPERCALCUL DES MOTS SE REALISE EN TEMPS

 

REEL EN POESIE MODERNE. PLUS BESOIN

D’AUTEUR ! DE POETE ! LE GRAND COMMENCEMENT

GRAND RECOMMENCEMENT ? VIENDRA PLUS TARD… BIEN

 

PLUS TARD. ET PUISQU’IL FAUT NOMMER CE JOUR LE JOUR

D’ APRES… CE PEU D’ESPACE OU DISPARAITRE ENFIN.

SŒUR PAUVRE ! QU’EST-CE QU’UN POETE AU JUSTE ? AU JUSTE…

 

 

 

OR J’AI VÉCU

 

 

 

FORCEMENT JE RATE QUAND J’ECRIS. FINIR JUSTE

POUR FINIR NE ME RESSEMBLE PAS. C’EST TOUJOURS

DE CETTE MANIERE QUE COMMENCENT LES CHOSES

DANS MES PROJETS. DANS MES ECRITS AUSSI. LE TEMPS

 

M’A-T-IL INSTRUIT ? J’ATTENDS QUE MON AME DESCENDE

DANS MES MOTS. BIEN AVANT MA DOUBLE NUIT… LA NUIT

M’EST INUTILE ET JE N’ESPERE PAS DEMAIN.

IL N’EST L’HEURE DE RIEN. IL N’EST L’HEURE DE RIEN

 

VRAIMENT ? JE SUIS INCAPABLE DE RIEN CHANGER.

LA POESIE N’EST PAS POUR MOI LA SOLUTION.

N’EST PAS NON PLUS LA SOLUTION. ICI PLUS RIEN

 

N’EST VRAI QUE LE MENSONGE. ET JE RETIENS UN !

SE SOUSTRAIRE A LA PERTE ON NE S’Y SOUSTRAIT PAS.

MON IMMENSE FINITUDE S’ACHEVE ICI.

 

 

 

D’OPTEMPERER ?

 

 

 

POUR SUBSISTER J’AI DU ME RESOUDRE A ECRIRE

DE LA MERDE ET CA MARCHE ON DIRAIT ! IL EXISTE

UN PANTHEON POUR LES POETES COMME MOI.

LES POETES MAUVAIS ! J’APPRENDS LES MOTS DES AUTRES.

 

PARCE QUE C’EST TOUJOURS MIEUX LES MOTS DES AUTRES.

SANS LES MOTS DES AUTRES JE NE SUIS RIEN. JE SUIS

SANS FORCE… PEUT-ETRE QUE TOUT COMMENCE LA ?

MON CREATEUR ME DIT D’ECRIRE ALORS J’ECRIS !

 

PAS MOYEN DE RUSER ICI. JE SUIS BLOQUE

DANS L’ENTRE-DEUX DU POEME. LE DERNIER MOT

N’AURA PAS LIEU. N’AURA PAS LIEU D’ETRE. J’ECRIS

 

COMME UNE INVITATION AU DEPART IMMEDIAT !

JE VAIS LA OU LES MOTS N’ONT PLUS PRISE SUR MOI.

POURQUOI DEUX PAROLES ALORS QU’UNE SUFFIT ?

 

 

 

LES MOTS DE MARCHANDAGES

 

 

 

A MON INSU LES MOTS S’ENFUIENT. J’ECRIS DANS UN

DEDOUBLEMENT D’ARPEGE. EN TROMPE L’ŒIL J’ECRIS

DANS LES MARGES DU LIVRE EN COURS. JUSQU’AU DECLIN

DU LIVRE EN COURS. DES MOTS ME RESTENT DANS LA GORGE.

 

J’ECRIS LA PAGE EXACTE UNE A LA FOIS. LA OU

PREND FIN MA TENEBRE… LA OU JE REINVENTE

UN CHEMIN DE RETOUR POSSIBLE. J’AI ENCORE

DES MOTS A BALANCER ! MAIS JE ME TAIS POUR MIEUX

 

MONOLOGUER ! ON NE TROMPE PAS LE POETE !

ON LE CONTOURNE ! EQUILIBRE TROMPEUR. L’ENFER

C’EST L’ENFANCE JE CROIS. ET L’ETRE EST A SA FIN.

 

SACHEZ QUE LA SOLITUDE TUE UN POETE

PAR JOUR AU MOINS... CAR MOINS DE POETES EGALE

MOINS DE LANGAGES QUI NE RESSUCITENT PAS.

 

 

 

D’UNE OBSOLESCENCE PROGRAMEE ?

 

 

 

MES POEMES N’ONT PAS ASSEZ DE TEMPS POUR VIVRE.

ILS MEURENT EUX AUSSI. ET ME FAUT-IL CREER

OU DETRUIRE ? OU REECRIRE… DANS L’IMMEDIAT

JE ME SENS VRAI AVEC CES MOTS D’AUTEUR DE MERDE !

 

OUI J’Y VAIS UN PEU FORT ! LE POEME EST ECRIT

AVANT LE POETE LUI-MEME. ET C’EST AINSI

DEPUIS TOUJOURS JE CROIS… JE PREPARE LA VOIE

A DES ANGES EXPERTS EN POESIE MODERNE !

 

J’ECRIS D’UNE FAÇON DANGEREUSE. J’ECRIS

SANS EPAISSEUR AUCUNE. ENERGETIQUEMENT.

J’ECRIS COMME UNE SECONDE CHANCE ! D’ECRIRE

 

IL NE FAUT EN ATTENDRE AUCUN SECOURS. JE M’OUVRE

ENFIN AU POEME SUPERIEUR. JE DECOLLE !

LA MECANIQUE DES FIEVRES ME VA SI BIEN…

 

 

 

JE N’AI PAS ENCORE LA PHRASE ENTIERE

 

 

 

UN CAUCHEMAR S’ACHEVE ET UN AUTRE REPREND ?

SUR FOND DE MENSONGE DARWINIEN JE COMPOSE

CE TEXTE EVOLUÉ ! LES POEMES SONT MORTS

ET C’EST DEFINITIF. JE M’EXERCE A TUER

 

L’ANIMAL POETIQUE EN MOI. J’AI QUELQUE CHOSE

A DIRE A MES CONTEMPORAINS : LA POESIE

DE PAPA C’EST FINI ! CE QUI N’EST PAS ECRIT

PAR MOI NE LE SERA JAMAIS JE CROIS… QUEL EST

 

CET ART QUI NAIT EN MOI PUIS MEURT ? L’ART DU POEME

EST NÉ QUE DEJA JE M’ELOIGNE… ON NE JOUE PAS

SANS RISQUE A ECRIRE ! DEJA LE MOT EN MOI

 

S’ETEINT. LE COURS DU TEMPS PASSE A UN AUTRE ETAT.

CELUI D’UNE MATIERE ECRITE. VUE ET LUE.

CAR NUL DANS CE MONDE N’A LA PHRASE ENTIERE !

 

Stéphane Casenobe