Séquences
Bruno Giffard
Une larme creuse mes traits
use la voie lactée
jusqu’au fin fond des gouffres d’astres
elle fait désespérer
d’épaules sur terre jamais
La clef du ventre hurle
lapidaires besoins abrupts
cordes à nerfs sous le manteau
ce barrage cellulaire rompu
marque nos scrupules
d’animal veillant sa place
au secret exclusif du tourment
nappe sur la bouche du feu
La saignée du silence
procure une épaisse ligne noire
également cette ombre bouillante
dont plane le pli au ciel
front garrotté assénant
périlleux motus crépusculaires
Membres lacés dans leur socle
veines encore pleines du rêve fixe
d’installer l’azur
alors que les pensées fusent et s’enlisent
couronne de trafic
une jeunesse passe
entourée de rires forte de ses roues
frôle et rase
mon rôle déjà muet
ébranle la peau tirant d’effort
figé à l’ombre des arbres
regards battus par la mémoire
traits barricadés en poids d’offrande
place longeant dès lors
le solstice du maquillage
sous des plumes glissantes
d’aléatoires numéros de saison coffrent
d’une banquise la part de rides
Cette fenêtre
par laquelle tes yeux participent
à la sortie du second corps
tendu d’émancipation
liant crachés ses moindres pactes
ma conscience au milieu d’autres
ressasse en tas l’océan
rompue devant ton sourire
s’arrête de jouer faute de peau
sur vide