atelier de traduction
LIT DE MORT, ROBE BLANCHE, DRAPEAUX DÉCHIRÉS
LIT DE MORT, ROBE BLANCHE, DRAPEAUX DÉCHIRÉS
( Conte )
Lit de mort:
Me voici, finalement, donc.
Je gis dans mon propre lit, en station terminale.
Sans pouvoir parler ni faire aucun signe à quelqu´un qui puisse me comprendre.
Enfin, ma longue vie inutile traverse les portails des ombres, comme dans un très beau conte d´horreur que j´ai toujours apprécié, de Conan Doyle à Agatha Christie, d´Alan Poe à ... Hitchcock.
( Ceux-là sont déjà partis eux-aussi, emballés dans les barques qui sillonnent les fleuves d´eaux troubles, ayant pour timoniers des personnages nébuleux, dont les noms se sont perdus dans les brumes du plein de l´hiver glacial).
Les gens entrent et sortent hâtivement de ma chambre.
On n´a qu´à peine le temps de tourner autour de mon corps comme si l´on me regardait pour la dernière fois.
Quelques uns essayent de s´exprimer par des gestes pathétiques, des bonds, petits cris pareils à ceux que les bêtes émettent en avertissant d´un danger imminent.
Mais... rien. Aucune réaction de ma part.
Je vois tout au travers du brouillard, dernière lueur que mon regard affiche, sans comprendre ce qu´ils tentent de me proposer.
Me voici. C´est le fait.
Robe blanche:
Il se pouvait que dans ma mort “dés-inventée”, quelqu´un aurait la piètre idée de me vêtir en habit blanc d´organdi, en guise de linceuil, plein de ruches et de fioritures dorées, de ceux que je déteste le plus.
Mais, alors, nul ne me ferait plus de mal, soit pour le plus, soit pour le moins, puisque dans la mort véritable, ce qui importe davantage est le cadavre, et non pas les volontés de celui qui est parti.
Et... bon. Et qui suis-je pour imposer mes vérités, si je n´ai même pas eu en vie mes désirs comblés?
( Ah, pourvu que cela se passât dans un coin tout à moi, sur un morceau de terre dans la campagne, en écoutant le boeuf qui beugle, la vache qui rechigne, les poules ca-ca-ri-cas ...).
Robe blanche...Oui, oui!
-Mère, on me traite de “marin” et de “cygne blanc” à l´école.
Donne-moi un habit rose, Mère, encore qu´en lambeaux...
Et voici, donc, le fait. Même devant la rigidité cadavérique de mon visage ciré, les yeux bandés et les lèvres fardées de rouge, on m´a enfilé dans la même robe blanche où je ne tenait déjà plus.
Voyez donc comment je suis arrivée au Jugement Dernier, pour rendre comptes de mes péchés révolus, devant un conseil d´anciens pervers, bourrus et courroucés: habillée en blanc, dans une robe d´organdi.
Ceci étant, qui a dit que les choses se sont passées comme ça?
Drapeaux déchirés:
Crac, crac, crac...
Et me voilà qui file avec mon drapeau déchiré, en final de match, comme un soldat vaincu et capitulé.
Qui me prêtera attention dans la haute nuit, lorsque l´obscurité n’est plus qu´un argument pour que je reste docile, sans rechigner, faisant la bonne fille, en me pliant à tant d´absurdités et en remerciant de surcroît pour toutes les tortures qu´on m´avait infligées sous prétexte de “me faire du bien”?
Dans ces conditions, agenouillée aux pieds de mes bourreaux, mes rêves émiettés par terre et sans rien d´autre à dire, je dis:
-Justin Bieber, quitte l´écran. Viens me voir ici. Deviens prince charmant. Fais-moi le baiser sur la bouche dont j´ai besoin pour renaître.
(Baby, Baby, ooohhhoo...)
Et voici c’est fait. Encore que dans les situations les plus défavorables, il est toujours possible de rêver.
En fin de compte, depuis le corps s´ensuit la poudre, qui se transforme en engrais terrestre, où les plantes et les bêtes verdoyent en un éternel renouveau.
OK. Vous avez vaincu.
Que voulez-vous de plus de moi, les belles gens?
Maria José Limeira
traduction : Ademar Ribeiro
( Conte )
Lit de mort:
Me voici, finalement, donc.
Je gis dans mon propre lit, en station terminale.
Sans pouvoir parler ni faire aucun signe à quelqu´un qui puisse me comprendre.
Enfin, ma longue vie inutile traverse les portails des ombres, comme dans un très beau conte d´horreur que j´ai toujours apprécié, de Conan Doyle à Agatha Christie, d´Alan Poe à ... Hitchcock.
( Ceux-là sont déjà partis eux-aussi, emballés dans les barques qui sillonnent les fleuves d´eaux troubles, ayant pour timoniers des personnages nébuleux, dont les noms se sont perdus dans les brumes du plein de l´hiver glacial).
Les gens entrent et sortent hâtivement de ma chambre.
On n´a qu´à peine le temps de tourner autour de mon corps comme si l´on me regardait pour la dernière fois.
Quelques uns essayent de s´exprimer par des gestes pathétiques, des bonds, petits cris pareils à ceux que les bêtes émettent en avertissant d´un danger imminent.
Mais... rien. Aucune réaction de ma part.
Je vois tout au travers du brouillard, dernière lueur que mon regard affiche, sans comprendre ce qu´ils tentent de me proposer.
Me voici. C´est le fait.
Robe blanche:
Il se pouvait que dans ma mort “dés-inventée”, quelqu´un aurait la piètre idée de me vêtir en habit blanc d´organdi, en guise de linceuil, plein de ruches et de fioritures dorées, de ceux que je déteste le plus.
Mais, alors, nul ne me ferait plus de mal, soit pour le plus, soit pour le moins, puisque dans la mort véritable, ce qui importe davantage est le cadavre, et non pas les volontés de celui qui est parti.
Et... bon. Et qui suis-je pour imposer mes vérités, si je n´ai même pas eu en vie mes désirs comblés?
( Ah, pourvu que cela se passât dans un coin tout à moi, sur un morceau de terre dans la campagne, en écoutant le boeuf qui beugle, la vache qui rechigne, les poules ca-ca-ri-cas ...).
Robe blanche...Oui, oui!
-Mère, on me traite de “marin” et de “cygne blanc” à l´école.
Donne-moi un habit rose, Mère, encore qu´en lambeaux...
Et voici, donc, le fait. Même devant la rigidité cadavérique de mon visage ciré, les yeux bandés et les lèvres fardées de rouge, on m´a enfilé dans la même robe blanche où je ne tenait déjà plus.
Voyez donc comment je suis arrivée au Jugement Dernier, pour rendre comptes de mes péchés révolus, devant un conseil d´anciens pervers, bourrus et courroucés: habillée en blanc, dans une robe d´organdi.
Ceci étant, qui a dit que les choses se sont passées comme ça?
Drapeaux déchirés:
Crac, crac, crac...
Et me voilà qui file avec mon drapeau déchiré, en final de match, comme un soldat vaincu et capitulé.
Qui me prêtera attention dans la haute nuit, lorsque l´obscurité n’est plus qu´un argument pour que je reste docile, sans rechigner, faisant la bonne fille, en me pliant à tant d´absurdités et en remerciant de surcroît pour toutes les tortures qu´on m´avait infligées sous prétexte de “me faire du bien”?
Dans ces conditions, agenouillée aux pieds de mes bourreaux, mes rêves émiettés par terre et sans rien d´autre à dire, je dis:
-Justin Bieber, quitte l´écran. Viens me voir ici. Deviens prince charmant. Fais-moi le baiser sur la bouche dont j´ai besoin pour renaître.
(Baby, Baby, ooohhhoo...)
Et voici c’est fait. Encore que dans les situations les plus défavorables, il est toujours possible de rêver.
En fin de compte, depuis le corps s´ensuit la poudre, qui se transforme en engrais terrestre, où les plantes et les bêtes verdoyent en un éternel renouveau.
OK. Vous avez vaincu.
Que voulez-vous de plus de moi, les belles gens?
Maria José Limeira
traduction : Ademar Ribeiro
LEITO DE MORTE, VESTIDO BRANCO, BANDEIRAS RASGADAS
(Conto)
Leito de morte:
Então, finalmente, eis-me aqui.
Jazo em minha própria cama, em estação terminal.
Sem poder falar, nem mesmo fazer algum aceno a quem me entenda.
Por fim, minha longa vida inútil atravessa os portais das sombras, como num belíssimo conto de terror que sempre apreciei, de Conan Doyle a Agatha Christie, de Alan Poe a... Hitchcock.
(Estes também já se foram, embalados nas barcas que singram os rios de águas sujas, tendo ao leme personagens nebulosos, cujos nomes se perderam nas bruscas temperaturas frias do alto inverno).
As pessoas entram e saem do quarto apressadas.
Mal têm tempo de rodear meu corpo como se me vissem pela última vez. Algumas tentam se comunicar comigo através de gestos patéticos, pulos, pequenos gritos desses que os animais emitem quando avisam de algum perigo iminente.
Mas... nada. Nenhuma reação de minha parte.
Vejo tudo através da névoa, derradeira luz que meu olhar exibe, sem compreender o que tentam me propor.
Aqui estou. Este é o fato.
Vestido branco:
Poderia ser que em minha morte des-inventada, alguém tivesse a péssima idéia de vestir-me um traje branco, de organdi, ao modo de mortalha, cheio de babados e enfeites dourados, daqueles que mais detesto.
Mas, aí já nada me doeria mais, nem pra mais nem pra menos, visto que na morte verdadeira, o que interessa muito é o cadáver, e não as últimas vontades de quem se foi.
E... bem. E quem sou eu para impor minhas verdades, quando nem mesmo em vida tive os desejos atendidos? (Ah, quem me dera fosse um cantinho só meu, num pedaço de terra no interior, ouvindo o boi mugir, a vaca resmungar e as galinhas ca-ra-ca-cás...).
Vestido branco... Pois sim!
- Mãe, estão me chamando de “marinheira” e de “cisne branco”, na escola.
Me dá uma roupa cor-de-rosa, mãe, nem que seja esfarrapada...
O fato, porém, é este. Ainda que sob a rigidez cadavérica da minha cara de cera, olhos vendados e lábios pintados de vermelho, empurraram-me o tal vestido branco de organdi, que nem cabia mais em mim.
Vejam só como cheguei ao Juízo Final, para prestar contas de meus erros pregressos, diante de um conselho de anciãos perversos, carrancudos e irados: vestida de branco, em vestido de organdi.
Destarte, quem foi que disse que as coisas aconteceriam assim?
Bandeiras rasgadas:
Chulapo, chulapo, chulapo...
E lá vou eu com minha bandeira dilacerada, em final de partida, como soldado vencido e capitulado.
Quem vai me dar atenção no meio da noite, quando a escuridão é mais do que argumento para ficar-se quieto, não reclamar, fazer-se de boazinha, submeter-se ao absurdo e, ainda por cima, agradecer o quanto me haviam torturado, a pretexto de “me fazerem o bem”?
Nessa condição, ajoelhada aos pés dos meus algozes, com os restos de sonhos esmigalhados no chão, e sem nada mais a dizer, digo:
- Justin Bieber, sai da televisão. Vem me ver aqui. Vira príncipe encantado. Dá-me o beijo na boca do qual preciso para ressuscitar....)
(Baby, baby, ooohhhoo
O fato é este. Ainda que nas condições mais desfavoráveis, será possível sonhar. Afinal de contas, depois do corpo vem o pó, que se transforma em adubo terrestre, onde viçam plantas e animais, em eterna inovação.
OK. Vocês venceram.
O que mais querem de mim, gentes lindas?
Marie Jose Limeira
(Conto)
Leito de morte:
Então, finalmente, eis-me aqui.
Jazo em minha própria cama, em estação terminal.
Sem poder falar, nem mesmo fazer algum aceno a quem me entenda.
Por fim, minha longa vida inútil atravessa os portais das sombras, como num belíssimo conto de terror que sempre apreciei, de Conan Doyle a Agatha Christie, de Alan Poe a... Hitchcock.
(Estes também já se foram, embalados nas barcas que singram os rios de águas sujas, tendo ao leme personagens nebulosos, cujos nomes se perderam nas bruscas temperaturas frias do alto inverno).
As pessoas entram e saem do quarto apressadas.
Mal têm tempo de rodear meu corpo como se me vissem pela última vez. Algumas tentam se comunicar comigo através de gestos patéticos, pulos, pequenos gritos desses que os animais emitem quando avisam de algum perigo iminente.
Mas... nada. Nenhuma reação de minha parte.
Vejo tudo através da névoa, derradeira luz que meu olhar exibe, sem compreender o que tentam me propor.
Aqui estou. Este é o fato.
Vestido branco:
Poderia ser que em minha morte des-inventada, alguém tivesse a péssima idéia de vestir-me um traje branco, de organdi, ao modo de mortalha, cheio de babados e enfeites dourados, daqueles que mais detesto.
Mas, aí já nada me doeria mais, nem pra mais nem pra menos, visto que na morte verdadeira, o que interessa muito é o cadáver, e não as últimas vontades de quem se foi.
E... bem. E quem sou eu para impor minhas verdades, quando nem mesmo em vida tive os desejos atendidos? (Ah, quem me dera fosse um cantinho só meu, num pedaço de terra no interior, ouvindo o boi mugir, a vaca resmungar e as galinhas ca-ra-ca-cás...).
Vestido branco... Pois sim!
- Mãe, estão me chamando de “marinheira” e de “cisne branco”, na escola.
Me dá uma roupa cor-de-rosa, mãe, nem que seja esfarrapada...
O fato, porém, é este. Ainda que sob a rigidez cadavérica da minha cara de cera, olhos vendados e lábios pintados de vermelho, empurraram-me o tal vestido branco de organdi, que nem cabia mais em mim.
Vejam só como cheguei ao Juízo Final, para prestar contas de meus erros pregressos, diante de um conselho de anciãos perversos, carrancudos e irados: vestida de branco, em vestido de organdi.
Destarte, quem foi que disse que as coisas aconteceriam assim?
Bandeiras rasgadas:
Chulapo, chulapo, chulapo...
E lá vou eu com minha bandeira dilacerada, em final de partida, como soldado vencido e capitulado.
Quem vai me dar atenção no meio da noite, quando a escuridão é mais do que argumento para ficar-se quieto, não reclamar, fazer-se de boazinha, submeter-se ao absurdo e, ainda por cima, agradecer o quanto me haviam torturado, a pretexto de “me fazerem o bem”?
Nessa condição, ajoelhada aos pés dos meus algozes, com os restos de sonhos esmigalhados no chão, e sem nada mais a dizer, digo:
- Justin Bieber, sai da televisão. Vem me ver aqui. Vira príncipe encantado. Dá-me o beijo na boca do qual preciso para ressuscitar....)
(Baby, baby, ooohhhoo
O fato é este. Ainda que nas condições mais desfavoráveis, será possível sonhar. Afinal de contas, depois do corpo vem o pó, que se transforma em adubo terrestre, onde viçam plantas e animais, em eterna inovação.
OK. Vocês venceram.
O que mais querem de mim, gentes lindas?
Marie Jose Limeira