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La revue n° 50 4 Poèmes

4 Poèmes

Xe M. Sánchez

BONS MAÎTRES

je me sens comme un millionaire

quand je suis généreux

et personne ne s’en rend compte.

pour être généreux

il n’est pas nécessaire d’avoir de l’argent.

être génereux

c’est appuyer un autre

pour réaliser un rêve.

j’ai eu de bons maîtres.

BONOS MAYESTROS

siéntome millonariu

cuandu ero xenerosu

y nun s’entera naide.

pa ser xenerosu

nun fai falta dineru.

ser xenerosu

ye sofitar a otru

pa qu’algame’l so suañu.

tuvi bonos mayestros.

ÉCLAIRS

Nous avons croisé nos regards

de façon discrète

dans ce bar mythique.

Personne ne nous a vus.

Tes yeux étaient éclairs

qui ont allumé

un feu interdit

dans mon coeur.

Tu as réveillé

un lion endormi.

Tu as réveillé

un poète rebelle

que je porte en moi.

Peut-être, quelque jour,

si tu veux,

nous pouvons finir

ce poème.

BONOS MAYESTROS

Cruciamos les miraes

d’un mou discretu

naquel chigre míticu.

Nun mos vió naide.

Los tos güeyos

yeren rescamplíos

qu’encendieren

nel mio corazu

un fuéu prohibíu.

Esconsonasti

a un lleón durmíu,

Esconsonasti

al poeta rebalbu

que llevo dientru.

Quiciabes, dalgún día,

si te pruye,

podemos finar

esti poema.

J’AI BU UNE GUINNESS

j’ai bu une Guinness.

j’ai fumé un cigare.

c’était une de ces nuits

pour célébrer une rencontre

avec l’histoire.

l’histoire est une amante

d’une seule nuit,

qui jamais ne couche dans le même lit.

j’ai bu une Guinness.

j’ai fumé un cigare.

ça fut là toute ma gloire.

CHUMÉ UNA GUINNESS

chumé una guinness.

fumé un cigarru.

yera una nueche d’eses

pa cellebrar

un alcuentru cola hestoria.

la hestoria ye una amante

d’una nueche

qu’enxamás repite cama.

chumé una guinness.

fumé un cigarru.

esa foi tola mio gloria.

NOISETTES

je me souviens toujours

de ces noisettes

quand l’automne arrive.

c’étaient des noisettes petites,

mais elles conservaient

-comme un oeuf Kinder-

le goût sauvage

des montagnes,

et la magie

d’un temps légendaire.

je parle des noisettes

de Sobrefoz.

ABLANES

siempres m’alcuerdo

d’aquelles ablanes

cuandu aporta la seronda.

yeren ablanes roínes,

pero calteníen

-comu un güevu Kinder-

el tastu xabaz

de les montañes,

y la maxa

d’un tiempu llexendariu.

falo de les ablanes

de Sobrefoz.

Xe M. Sánchez
Traduit de l’asturien par l’auteur