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La revue n° 50 Labo de traductions

Labo de traductions

Les premiers poètes des Asturies

José Caveda y Nava a publié en l’an 1839 une anthologie de poètes asturiens qui à nos jours est un document –un véritable trésor- pour tous ceux qui s’intéressent à la poésie et à la langue des Asturies. Elle s’intitule Colección de poesías en dialecto asturiano. On peut trouver là quelques auteurs très intéressants, mais avant tout, quelques ouvrages de celui qui est consideré comme le premier poète ayant utilisé cette langue dans ses écrits, Antón de Marirreguera (Antonio González Reguera), et la première poétesse en langue asturienne, Josefa de Jovellanos.

Le lecteur ou la lectrice trouvera ci-dessous quelques extraits de ces deux auteurs qui ont le mérite –si n’apparaissent pas d’autres documents ou manuscrits démontrant que d’autres l’ont été - d’être les pionniers.

José Caveda y Nava espublizó nel añu 1839 una antoloxía de poetes asturianos que güei ye un documentu –una braera ayalga- pa tolos que tamos interesaos na poesía y na llingua d’Asturies. Titúlase Colección de poesías en dialecto asturiano. Nella apaecen dellos autores perinteresantes, pero sobre tou, delles obres del que ta consideráu’l primer poeta qu’emplegó esta llingua nos sos escritos, Antón de Marirreguera (Antonio González Reguera) y la primera poetisa n’asturianu, Josefa de Jovellanos.

Darréu apúrrense al llector o llectora dellos fragmentos d’estos dos autores que caltienen el méritu –siempres que nun apaezan otros cartafueyos o manuscritos qu’amuesen que fonon otros- de ser los pioneros.

ANTÓN DE MARIRREGUERA
(XVIIème siècle)

L’ENSALMADOR (EXTRAIT)

Antón- Si tu ne me résous pas cela

Je suis perdu.

Je suis fou à cause d’une femme.

Ensalmador- Il faut prendre trois poils

De son aisselle,

Il faut les mettre dans une blague à tabac,

Parce que le tabac c’est une bonne médecine

Pour qu’une femme ne devienne pas mesquine.

Tu dois l’aborder,

Ta main sur sa joue,

Avec une voix douce et très fragile,

Parce que toutes les femmes veulent être priées.

Et tu dois lui dire, mes yeux,

À cause de toi me tombent ces peaux;

Mon étoile, je pleure pour toi

Autant d’or,

Et quelque fois tu dois la choyer

Car elle n’est pas une roche

Ni une muraille.

L’ENSALMADOR (FRAGMENTU)

Antón- Si non me remediais estó perdido:

Una muyer me trai en sin sentido.

Ensalmador- Tres pelos tomareis de so’l sobaco,

Y echareislo na caxa del tabaco,

Q’el tabaco ye llinda melecina

Para q’una muyer non sia mezquina.

Llegareisvos á ella

La mano na mexella,

La voz adolorida y muy quexada

Porque cualquier muyer quier ser rogada

Y dires’i, mios güeyos

Por ti m’están cayendo estos pelleyos;

Mio estrella por ti lloro

Que ye otro tanto d’oro;

Y has de xemes en cuando acocoralla

Que non ye alguna roca nin muralla…

DIDO Y ENEAS (EXTRAIT)

(…) Parce que les Grecs, gens pleins

D’ingéniosité et habitués aux trahisons,

Avaient construit un cheval de bois,

L’avaient rempli d’hommes avec des épées

Très furtivement, enfermés et cachés,

Et après, dirent que les fées

Avaient ordonné de détruire les Troyens

Qui dans leurs fêtes,

Ne voulaient pas adorer le cheval…

DIDO Y ENEAS (FRAGMENTU)

(…) Porque los Griegos, xente q’está llena

D’enxenios y en traiciones endustriada,

Fexenon un caballu de madera,

Embutenlu d homes con espades

Muy callandin cerrados y escondidos,

Y lluigo echaron voz de que les fades

Ordenaben que fosen destroidos

Los Troyanos que en sos festividades,

Al rocin no adorasen…

JOSEFA DE JOVELLANOS
(1745-1807)

À PROPOS DES FÊTES QUI SE PRÉPARAIENT À OVIEDO POUR CÉLÉBRER LE COURONNEMENT DE CARLOS IV (EXTRAIT)

Hier j’ai trouvé à côté de El Postigu

Une pauvre femme amaigrie

Et deux petits enfants avec elle.

Les gens sont craintifs à cause de la faim,

Ils n’ont pas d’autre repas que leurs larmes,

Et ils ne peuvent déjà pas supporter leurs vies.

Malgré tout, il y avait aussi une grande Dame

Qui portait des boucles d’oreilles d’argent et d’or,

Et un bonnet semblable à un soufflet d’épeautre,

Et des choses ressemblant à des porc-épics,

Et des boucles en perle et corail,

Et des chopines de soie avec des lacets.

DE LAS FIESTAS QUE SE PREPARABAN EN OVIEDO PARA CELEBRAR LA CORONACIÓN DE CARLOS IV (FRAGMENTU)

Ayeri afayé yo cab’el Postigu

Una probe muyer aflaquecida,

Y dos ñeñinos que traia consigu.

De fame está la xente espavorida;

Les llégrimes no más tien por vianda,

Y non pueden ya á cuestes co la vida.

Hay con todu, Señora llevantada,

Que trai de plata y oru los pequinos,

Y un gorru que parez fuelle d’escanda,

Y coses que asemeyen puercuespinos,

Y de pelra y coral les arracades,

Y de seda con llazos los chapinos.

DESCRIPTION DES REPRÉSENTATIONS PAR LESQUELLES LA VILLE D’OVIEDO A CÉLÉBRÉ LE COURONNEMENT DE CARLOS IV (EXTRAIT)

Je me suis approché vers les fûts

D’où le vin jaillissait:

J’ai rempli mon bonnet

Et l’ai englouti dans mon ventre,

Mais comme il n’était pas puissant

Il ne m’a pas réchauffé tout à fait.

Les gens marchaient distraits

D’un lieu à l’autre,

Et aucun homme ou femme

N’essayaient d’aller chez eux.

Après que la nuit fût tombée

Il y avait tant de lumière partout

Qu’on semblait au matin.

DESCRIPCIÓN DE LAS FUNCIONES CON QUE LA CIUDAD DE OVIEDO CELEBRÓ LA CORONACIÓN DE CARLOS IV (FRAGMENTU)

Avereme hácia les pipes

Per donde el vino manaba:

Enllené la mio montera

Y zampémelo ña panza;

Mas como yera tan floxo

Non m’escalentó migaya.

Andaba a un lladu y á otru

La xente empaparotada,

Sin que home nin muyer

Tratás de dir p’hacia casa.

De lluego qu’atapeció

Tanta de la rellumbranza

Per todes partes había,

Que parecía de mañana.

Présentation et traductions de
Xe Manuel Sanchez