La
page
blanche

La revue n° 41 e-poésies

e-poésies

Sébastien Ayreault

 

Le jour où j’ai rencontré Spider Man,

il faisait vraiment un temps dégueulasse.
Coincé entre la pluie et une partouze ennuyeuse envahie d’écrivains de l’aristocratie française, je dégustais, en attendant mieux, des petits fours sur le cul de Mme de Rambouillet, fille du marquis de Pisani et de Mme Savelli. Rimbaud n’était pas né et moi bientôt mort. Quant au Pape Innocent X Pamphili, on peut le dire, il filait un mauvais coton avec sa belle-sœur Olimpia. Bossuet limait dans le vague.
- Je ne sais pas si mes yeux me trompent, mais j’ai cru apercevoir cette vilaine tête de Becbeder. Pas vous ?
- Si, j’ai cru aussi, j’ai répondu.
- Quel affreux personnage, vous ne trouvez pas ?
- On raconte qu’il serait l’auteur des Sept Nains ?!
- Vous voulez dire Blanche Neige ?
- Mickey Mouse ?
- Quel con !
- Je ne vous le fais pas dire, Catherine.
J’ai enfilé mon jean et mon t-shirt noir Hubert Selby et je suis parti à la fenêtre pluvieuse allumer une Pall Mall bleue.
- Vous partez, Sébastien ?
- Le temps me presse, Catherine. La mort me galope au cul où vont les trains et les chevaux blancs hennissent dans la grisaille…
- Vous êtes incroyable, Sébastien.

Quitter la loge de Zyrphée.
Où de là tout à mon aise j’ai considéré le trébuchement
De l’ange terrestre.
 Rancé tenait dans sa main
            La main
            De Mme de Montbazon. 

Sébastien Ayreault