Bureau de traduction
When the time comes
Put a distant face to your name
– flesh-struck, curse-furrowed, demented (you choose)
Then in the vacant soul’s retina,
look at your lone visage and foretell what
your feud of a body could not
(from where its words knelt uprightly so)
Through slaughtered days and strangled dawns
(jolting nights in between)
no word nor rock for it
– the fleck of your yes-eye against a no-mouth backdrop
mere distorted painlines.
Quand le temps viendra
Mets un lointain visage à ton nom offert
– frappé de chair, sillonné par la malédiction, dément (à toi de voir)
Puis dans la rétine de l’âme absente,
vois ton visage solitaire et prédis ce que
ton corps querellé n’a su prédire
(d’où ses mots se sont ainsi agenouillés en droiture)
À travers jours massacrés et aubes étranglées
(nuits cahotantes entre les deux)
ni mot ni roc pour l’exprimer
– la petite tache de ton œil-oui sur un fond sans bouche
simples lignes-douleur déformées.
Blandine Longre
Clarities – Ed. Black Herald Press
Traduction de Gilles&John
COSMOGRAPHIA
We are the voice
a no-shape muted—&bound &meshed
to the entombed: relinquishing our scattered
claims to the outwards—a world: a chasm
shelled in swarms and oaths
to define the apex of solid impotence
We shall be: the voice the one
to hurl and to be left
to its selfless silent strides (or the sole
unearthed pretence of any sound
displaced
for absence’s sake)
an imagination apart,
a mind-slide to reconcile bone and bone alike
—still a mere vision afloat:
side-steps overruling
thoughtless attempts at
a form, clutching towards halshunned landscapes
(temptingly ajar though crusched into one word)—so try
our fornlorn language, its lack of an escape route
as topography melts down to
whoever may uncover mispelled
spaces failing to chart the inward truth:
when an evanescence
made soil
offers handfuls of too much
soul—rather than trusting
the wild wild wild
untainted pulse—the forward surge
no place shall vainly
circumscribe: the journeying essence
lost to the mud, cancelling
tongues—a no-voice granted
to the murky topos of the delayed mind.
COSMOGRAPHIE
Nous sommes la voix
une non-forme assourdie – & liée & maillée
aux ensevelis : abandonnant vers l’extérieur nos
diffuses prétentions – un monde : un gouffre
encoquillé d’essaims et de serments
pour définir l’apex de la solide impuissance
Nous serons : la voix celle
à projeter et à laisser
à ses enjambées silencieuses et sans être (ou le seul
simulacre déterré de tout bruit
déplacé
à titre d’absence)
à une imagination d’écart,
une glissade de l’esprit pour réconcilier os et os
– encore une simple vision à flot :
des pas de côté prévalant sur
les tentatives irréfléchies de créer
une forme, s’agrippant vers des paysages à moitié évités
(tentants, entrouverts, quoique broyés en un mot) – essayons-nous donc
à notre langue sans espoir, à son absence d’échappatoire
alors que la topographie se dissout vers
quiconque peut découvrir des espaces anorthographiés
incapables de tracer la carte de la vérité intime :
quand une évanescence
faite terre
offre des poignées d’un trop
d’âme – plutôt que de se fier
au furieux furieux furieux
pouls immaculé – l’afflux déferlant
qu’aucun lieu ne doit en vain
circonscrire : l’essence errante
dépassée par la boue, oblitérant
les langues – une non-voix octroyée
au trouble topos de l’esprit demeuré en-deçà.
Blandine Longre
Cosmographia – Ed. Black Herald Press
Traduction de Gilles&John