Bureau de traduction
Captive Catskill Landscape
A mysterious wingless wind hides in the hammock
Covering his scaly snake body with crimson leaves
Howling by the melancholic doors, by the windows
The scent of mountain lions, bears and deer creep in
Where old withered flowers strip themselves of petals
Soon the fallen branches will become firewood
A weightless sky bears its teeth, gusts lifts the flower pots
Putrefied brown leaves take over the musty alleys
Cylindrical disembodied tree trunks in a chaotic circle
The wind bomb hauls up shrubs and dead layers of soil
Rustling, hissing, crashing, blowing, shrieking
Chasing wailing wild boars and pine cones
Too late to reverse migratory geese that refuse
To come back toward the dead eye of the moon
Surrounded by mountains and twisted tree limbs
The forest fluttering in its cold damp dream
Shrouded, scorched with ghastly pungency
Strangely clouded, incessantly burning
Somber apocalyptic, pestilential captive fires
Blacken the corners of this unfathomable season
Paysage de Catskill en captivité
Un vent mystérieux sans ailes se cache dans le hamac
Couvrant son corps de serpent écailleux avec des feuilles pourpres
Hurlant par les portes mélancoliques, par les fenêtres
L’odeur des lions de montagne, des ours et des cerfs s’infiltre
Où les vieilles fleurs fanées se dépouillent de pétales
Bientôt les branches tombées deviendront du bois de chauffage
Un ciel en apesanteur montre ses dents, des rafales soulèvent les pots de fleurs
Des feuilles brunes putréfiées envahissent les allées moisies
Troncs d’arbres désincarnés cylindriques dans un cercle chaotique
La bombe éolienne transporte des arbustes et des couches de sol mortes
Bruissement, sifflement, s’écrase, souffle, hurle
Chasse les sangliers sauvages et les pommes de pin
Trop tard pour renverser les oies migratrices qui refusent
De revenir vers l’œil mort de la lune
Entouré de montagnes et de branches d’arbres tordues
La forêt flottant dans son rêve froid et humide
Enveloppé, brûlé d’un horrible piquant
Étrangement obscurci, brûlant sans cesse
Sombres incendies captifs apocalyptiques et pestilentiels
Noircissez les coins de cette saison insondable
Valery Oistéanu
Traduction de Gilles&John
The Poet Writes no Matter What
A poet in the eye of a super-storm
In total darkness, reading by candle light
Writing near the edge of the roof
With a miners head-light on his forehead
On the side of a boat, with a gas-lamp
Beneath a bridge, next to a bonfire
He makes peace with the hurricanes
He calms the storms in the sea
Seeking the transparence of tigers at midnight
Making mushrooms grow under his pillow
While fungus creeps up and around the wall
A tsunami of meteorite showers in his heart
Clearly confused, with poems in his soul
Even when the sun bites and the cold hurts
When petrified clouds bend the light
Free of words, but a slave to feelings
Setting night birds and lovers on fire
Self-punishment, self-deprecation
The poetry’s brew is poisonous at times
Sleep-deprivation, speech-depravation
Can kill with irrational melancholia
Erecting temples of repressed memory
In the solitude, alone in front of death
Torn inside, scribbling imaginary sex
Stenciling slogans on a protester’s tent
He remembers verses in the back of an ambulance car
Recording it as if in solitary confinement
Suicide’s final draft, in total silence
To die alone and stay immortal
The poet must write no matter what,
Even in death....
Le poète écrit peu importe quoi
Poète dans l’œil d’une super-tempête
Dans l’obscurité totale, lisant à la lumière des bougies
Écrivant près du bord du toit
Avec une lampe de mineur sur le front
Sur le côté d’un bateau, avec une lampe à gaz
Sous un pont, à côté d’un feu de joie
Il fait la paix avec les ouragans
Il calme les tempêtes dans l’océan
A la recherche de la transparence des tigres à minuit
Faisant pousser des champignons sous son oreiller
Alors que les champignons rampent autour du mur
Un tsunami d’averses de météorites dans son cœur
Clairement confus, avec des poèmes dans son âme
Même quand le soleil mord et que le froid fait mal
Quand les nuages pétrifiés plient la lumière
Libre de mots, mais esclave des sentiments
Mettant le feu aux oiseaux nocturnes et aux amoureux
Auto-punition, auto-dépréciation
Le breuvage de la poésie est parfois toxique
Privation de sommeil, dépravation de la parole
Peut tuer avec une mélancolie irrationnelle
Érigeant les temples de la mémoire refoulée
Dans la solitude, seul devant la mort
Déchiré à l’intérieur, griffonnant du sexe imaginaire
Des slogans au pochoir sur la tente d’un manifestant
Il se souvient d’un vers à l’arrière d’une voiture d’ambulance
L’enregistrant comme à l’isolement
Projet final de Suicide, dans un silence total
Mourir seul et rester immortel
Le poète doit écrire quoi qu’il arrive,
Même dans la mort....
Valery Oistéanu
Traduction de Gilles&John