Le dépôt
I - BEAT TRAVEL BLUES - BLUES DES VOYAGES PALPITANTS
jeune femme somalienne
Femmes du Maroc
Avec des yeux d'invisibles fantômes en Burka
des sourcils comme les ailes sombres d’un oiseau
Femmes berbères s'occupant d'enfants, vêtues de voiles
Chez Riads, sourires de manageuses éduquées à la française
avec leur équipe de servantes en tenues adéquates
Au café Tivoli à Fès, une chanteuse aux "cils d’insectes"
Désirez-vous un burger de chameau et un coca ?
Les serveuses du Simpatico rient dans le centre-ville de Medina
Tant de bijouteries, chargées d’antiquités
Magasins ethniques artisanaux tenus par des femmes, tapis, poteries
Personnages des rues en hijab assis sur des ânes
Bouches tordues par un désespoir infiniment réprimé
Les filles du pays broient les noix d’argan dans de l’huile avec leurs grands pieds
les mamas des bazars en total burka vendent des souvenirs inutiles
fuyant les touristes maniaques de photos
Des hommes dans les cafés suivent des yeux les ombres féminines de l’allée
Au matin les filles des rivières vont laver leurs foulards en voiture
Récolter des olives dans les champs desséchés
En cuisine, les olives prendront la forme d’un plat à tagine
Chansons tristes des filles, sœurs, amantes mortes
Brids à 13 ans sur les photos, assise à côté d’un vieil homme
Où sont-elles celles qui prient à l'abri des regards?
Paratonnerres du printemps arabe de 2011
Mystérieusement insaisissables femmes du Maroc
Women of Morocco
Invisible phantomatic burkas with eyes
Eyebrows like a bird's dark wings
Scarf-clad Berber women busy with children
At Riads, smiles of French educated women/managers
And a team of female servants, appropriate outfits
At cafe Tivoli in Fez, a singer with "insect-like eyelashes"
You want a camel burger and a Coke ?
Simpatico waitresses laugh in downtown Medina
So many jewelry stores, laden with antiques
Artisanal ethnic stores run by women, rugs, pottery
Street figures in hijab seated on donkeys
Mouths twisted by suppressed endless despair
Country girls with big feet grind Argan nuts into oil
Full burka mamas in bazaars sell useless souvenirs
Running away from photo-obsessed tourists
Men in cafes watch the alley's female shadows
Morning drive-by, the rivers girls wash their scarves
Harvesting olives in the withered fields
Cooking, they are taking the shape of a Tagine pot
Sad songs of dead daughters, sisters, lovers
Brides at 13 in photos, sittig beside an old man
Where are those ho pray out of sight ?
The lightning rods of the 2011 Arab revolution
Mysteriously elusive women of Morocco
ENFANTS DE LA KASBAH
Dans les rues pavées de la médina
De petites créatures sombres font reluire les chaussures des touristes sous les tables
Trois enfants pédalent à vélo à travers la foule
D’autres enfants mendient, rivés aux mères en burkas noires
Certains vont en uniforme scolaire dans les rues sinueuses
Les "oursins du marché" vendent des paquets de mouchoirs
Un tas de graffitis d’ados disent "Mafioso"
Un groupe adverse écrit "Ultras"
Avec une mitrailleuse en dessous étiquetée "terroriste"
Les victimes de négligence créent leurs propres démons
Instinct de survie dans les labyrinthes de Fès et Marrakech
"La route est fermée", seule phrase qu’ils connaissent
Ils vous perdront exprès pour 20 dirhams
Alors n’offrez pas de petites pièces
Dans les ruelles paranoïaques aux enfants de la tromperie
Enfants de la pauvreté aux expressions indifférentes
Enfants porteurs d’autres enfants
Transportant du pain plat et rond et du Coca-Cola Zero
L’odeur de sombre claustrophobie se dissipe
dans leurs yeux tristes et vides aux paupières bleues
Ils me touchent sans me toucher
En-dessous d'absence et présence
J’entends un cri humain parmi les pieds mélangés
CHILDREN OF KASBAH
On the cobblestone streets of Medina
Small dark creatures shine tourist shoes under tables
Three children pedal a bike through the crowds
Other children beg, latched to mothers in black burkas
Some in school uniforms on winding streets
"Market urchins" sell packs of tissues
A bunch of teen scrawl graffiti that reads "Mafioso"
An opposing group writes "Ultras"
With a machine gun underneath labelled "Terrorist"
Victims of neglect create their own demons
Survivor instinct in the maze of Fez and Marrakesh
"The road is closed" , the only sentence they know
They will get you lost on purpose for 20 dirhams
So do not offer small coins
On paranoia alleys, children of deceit
Children of poverty with indifférent expressions
Children carrying other children
Carrying round flatbread and Coca-Cola Zero
The stink of the dark claustrophobia dissipates
In their sad empty eyes, blue eyelids
They touch me whitout touch
Beneath of absence and presence
Il hear the human cry among the shuffling feet
A bunch of teen scrawl graffiti that reads "Mafioso"
An opposing group writes "Ultras"
With a machine gun underneath labelled "Terrorist"
Victims of neglect create their own demons
Survivor instinct in the maze of Fez and Marrakesh
"The road is closed" , the only sentence they know
They will get you lost on purpose for 20 dirhams
So do not offer small coins
On paranoia alleys, children of deceit
Children of poverty with indifférent expressions
Children carrying other children
Carrying round flatbread and Coca-Cola Zero
The stink of the dark claustrophobia dissipates
In their sad empty eyes, blue eyelids
They touch me whitout touch
Beneath of absence and presence
Il hear the human cry among the shuffling feet
LUNE À MONO-PAUPIÈRE
La paupière de la lune vient de s’ouvrir
Le vent du désert n’est jamais calme
Dunes sans retour, caravane sans haltes
ici tombe une invisible pluie qui ne laisse nulle trace
De changeantes bosses révèlent un sphinx
en bordure de la colline près d'un feu
quand les calmes tambours des berbères aveugles
évoquent des mots en langue punique
Les vents grandissent si l'on s’arrête
Silhouettes sahariennes d’un passé touareg
Maroc fou, venteux, aux bruits orageux du joujouka
de Paul Boles sous la direction de Brion Gysin
Une danseuse du ventre se trémousse avec des serpents dans les cheveux
Le cercle derviche des tambours est en train de brûler des cactus
Gnaouas et Maghrébins - tambours, cliquetis-clics-clacs
au-dessus des palmes séchées - fous de leur éclat intérieur
Montagnes de sable, chutes de sable, cascades de sable
glissent à travers l’entonnoir du sablier, sautant un millénaire
alors que les morts attendent encore leur tour
Une longue chaîne de chameaux disparait au loin jusqu’au riad
THE ONE-EYELID MOON
The eyelid of the moon just opened
The wind is never quiet in the desert
Dunes of no return, caravan never stopping
here rain falls invisibly, leaving no trace
Shape-shifting humps reveal a sphinx
At the edge of a hill beside the fire
As still the blind Berber quietly drums
Recalling words in a Punic language
The winds grow louder as one stops
Sahara silhouettes from a Tuareg past
Morocco loco,windy, stormy sounds of Joujouka
Paul Boles and Brion Gysin conducting
A belly dancer gyrates with snakes in her hair
The dervish circle of drummers burning the cacti
Gnawa and Maghrebbeats, drums, clickety-claks
Over the dried palms trees, crazy in their inner dazzle
Sand-mountains, sand-falls, the waterfalls of sand
Sliding through the hourglass funnel, skipping a millennium
As the dead are still waiting their turn
A long string of camels disappearing in the distance to Riad
DU RIAD AU RIAD
O voyageur, la pleine lune s’épanouit au-dessus de toi
Solitaire voyageur fatigué c'est l’équinoxe d’automne
Il est temps d’abattre les moutons noirs du troupeau
temps de boire le sang avec du vin
Les berbères chantent autour du feu
Le "gnaoua" sonne, clac clac
Puissantes sont les chansons, provoquant la transe
au bord du néant
Parmi les dunes protéiformes
le voyageur se construit un abri
sans branches ni couvertures
Les chameliers sont fatigués, avant de traverser
ils ne dormiront pas, ils échangent d'hypnotiques visions
en passant les portes des centaines de Kasbahs
Aux ruelles aveugles du labyrinthe, pas de fenêtres
Le Maghreb bat la chamade à nos trousses
Depuis des fosses souterraines verticales
la puanteur de chèvres en feu bloque notre respiration
Dans le souk où les odeurs masochistes
d’une soumission médiévale patriarcale
Planent au-dessus de la mosquée, au-dessus des femmes
Au-dessus des villes sous un ciel au coucher de soleil sanglant
C'est le moment pour le péché hantant les rêves
comme d'avoir 102 chameaux dans ton lit
comme de perdre tes chaussures dans le désert
Les Berbères aiguisent leurs dagues
Un voyageur solitaire fatigué arrive au dernier riad.
RIAD TO RIAD
O traveler, the full moon blossoms upon you
Lonely tired traveler is the autumnal equinox
Time to slaughter black sheep from the herd
Time to drink the wine with blood
Berbers are singing aroud the fire
"Gnawa" sounds, clackety clacks
The songs are loud, trance-inducing
At the border of nothingness
among the shape-shifting dunes
The traveler buils a shelter
From the vertical underground pits
The smell of burning goats stops our breath
In the souk where masochistic odors
Of a patriarchal medieval subjugation
Hovers over the mosque, over the women
Over the cities under a bleeding sunset sky
Time for the haunting sin of dreams
Like having 102 camels in your bed
Like losing your shoes in the desert
The Berbers are sharpening their daggers
A tired lone traveler arrives at the last Riad.
out of branches and blankets
weary camel drivers, before crossing
Do not sleep, swap hypnotic visions
Entering the gates of the hundreds of Kasbahs
Blind labyrinth alleyways, no windows
Maghreb beats snapping at our heels
RAMBAM ÉTAIT LÀ
La maison demeure solitaire et soupire
Dans la rue sombre de la médina de Fès
s'évaporent des bassins de musique ancienne
La porte s’ouvre sur un restaurant chinois
vide, deux travailleurs marocains côte à côte
Une plaque à l’extérieur, traduite par notre guide
"Ici vécut un savant des temps médiévaux"
Maïmonide exilé de Cordoue
Rambam - Moïse ben Maimon
transcrivit des commentaires de Mishna
de vieilles poussiéreuses traductions manuscrites
Un docteur piégé par le destin
guérissant les autres pour survivre
ayant perdu son frère, sa fortune
dans l’obscurité de la mer
Incapable d’accepter la consolation
de longues caravanes vers l’Égypte
Certains disaient qu’il était le dernier
descendant du roi David
Il compila 13 principes de la foi
Concluant universellement que
Le but de la race humaine,
De chaque femme et de chaque homme,
C’est devenir prophètes de leur propre destin.
RAMBAM WAS HERE
The house remains lonely and sighs
On the dark street of Fez Medina
Pools of ancient music evaporate
The door opens into a Chinese restaurant
Empty, two Moroccan workers side by side
A plaque outside, translated by our guide
"Here lived the scholar of medevial times"
Maimonides in exile from Cordoba
Rambam - Moses ben Maimon
Transcribed Mishna commentary
Old dusty translated manuscripts
A doctor Trapped by destiny
Healing others in order to survive
Losing his brother, his fortune
In the darkness of the sea
Unable to accept consolation
Long caravans to Egypt
Some said that he was the last
Descendant of King David
He compiled 13 principles of faith
Concluding universally that
The purpose of the human race,
Of each woman and man,
Is to become prophets of their own fate
TOKYO SOUTERRAIN
De longs serpents géométriques, rouges, violets et verts
Une carte des stations de métro aux étranges signes tordus
Ma lutte à travers le sous-monde des trains et des sorties
Je me résigne à me sentir perdu dans les tunnels et les escalators
D'abord la machine recrache ma carte illimitée
de l’autre côté de la piste, du mauvais côté
dans la mauvaise direction, sur la mauvaise plateforme
Un labyrinthe où les étrangers se perdent toujours
comme une gondole dans la nuit des canaux de Venise
ou comme dans les catacombes de Rome à pied
Mais si vous pouvez correctement lire les noms
Le train roulera plus vite que vous
prêt au signal devant la porte, embrayant vers une certaine sortie
au moment même où surgit un train halluciné
Comme des écrans de verre s’ouvrent devant la porte
Porte de voiture de train ouverte devant une ligne jaune
Est-ce que je fais la queue? Est-ce que je coupe la ligne ?
Une voix robotique de femme en japanglais
Personne ne lève les yeux, tous concentrés autour de courbes à l’unisson
Comme si toutes leurs molécules étaient unies anatomiquement
Dernier arrêt au célèbre sanctuaire Meiji Jingu Shrine
Tous les clients partent, tous les visiteurs partent, google-encartés
Plus tard dans nos sièges, le soleil se couchant, tous fatigués
endormis, le Japon serein fait le rêve de la voix off
se connectant au monde de la réalité virtuelle
Une gare nommée bizarre en même temps
Finalement sorti du labyrinthe, à l’intérieur de mon hôtel
Une expérience du purgatoire de Dante
Carte de métro illimité perdue
dans les mains d’un étranger maintenant
sortant ou entrant dans le labyrinthe ?
UNDERGROUND TOKYO
Long geometrical snakes, red, purple and green
A map of subway stations with strange twisting signs
My struggle through the undeworld of trains and exits
Resigning to feeling lost in tunnels and escalators
First is the machine spewing my unlimited card
On the other side of trace, on the wrong side
In the wrong direction, on the wrong platform
A labyrinth ere foreigners always get lost
Like a gondola at night in the canals of Venice
Or scrambling on foot through Rome's catacombs
But if you can pronounce the names correctly
The train will run faster than your intentions
Cue up, ready for the door, gearing for a certain exit
Precisely on time a train arrives hallucinatory
As the glass screens open before the door
Train car doors open in front of a yellow line
Do I cut in line, do I step in back of a queue ?
A woman's robotic voice in Japanglish
No one looks up, all focused around the curves in unison
As if all their molecules were united anatomically
Last stop the famous Meiji Jingu Shrine
All patrons leave, all visitors depart, Google-mapped
Later back in our seats, sun setting, all tired
Falling asleep, Japan serene voiceover dream
Connecting to the virtual reality world
One weird named station at a time
Finally exiting the maze, inside my hotel
The experience of Dante's Purgatory
QUI A VOLÉ MES CHAUSSURES ?
Réveillé dans la matinée
j’ai le blues des chaussures manquantes
Quelqu’un a filé avec mes chaussures
de Takayama à Kanasawa
trop obsédé par les souliers
Pas de chaussures dans la maison
Pas de chaussures au temple
Pas de chaussures en librairie
Les baskets c'est pour le métro
Un Doro pour le tapis de paille
Mes pantoufles d'un yen pour mon zen
Une chaussure est un peu usée
L’autre est bleue, toute neuve
Wariji, Myori-geta, Masa geta
La foule des orteils étrangers
s'aligne devant une porte
bloquée par des boîtes dans des sacs en plastique
Se glisser dans des pantoufles inconfortables
au large de votre saleté quotidienne
Mais qui a volé mes chaussures ?
Traînant jusqu’à la porte de
massage des pieds au chocolat
cette chaussure est utilisée comme cercueil
Restez dans votre chaussure, dans la file d’attente
des chaussons de paille Zori
vous attendent.
Chaussures du diable Tengu-geta
Okobe-geta pour geishas
Où sont les waragies ?
Mes pantoufles magiques ont disparu
Pieds nus ce matin
WHO STOLE MY SHOES ?
Woke up in the morning
Got the missing shoes blues
Someone vamoosed whith my shoes
From Takayama to Kanasawa
Too much obsession with footwear
No shoes in the house
No shoes in the temple
No shoes in the library
Sneakers are for the subways
Doro for straw mats
My slippers got a yen for my zen
One shoes is just old
The othe one blue, quite new
Wariji, Myori-geta, Masa geta
The throngs ot toes of strangers
Line up in front of a gate
Stuck in boxes in plastic bags
Slip into unconfortable slippers
Off with your daily dirt
But who stole my shoes ?
Shuffling along up to the door of
The chocolate foot massage
This shoe is being used as a coffin
Stay in your shoe, in queue
Ìn Zori straw slippers
They are waiting for you.
Tengu-geta devil's footwear
Okobe-geta for geishas
Where are the waragies ?
My magic slippers are gone
Barefoot in the morning
MONSTRES ET GEEKS DANS HARAJUKU
Cheveux blonds, punk/pop et goth
Dans les rues et dans les cafés
Magasins d’occasion au deuxième sous-sol
Modeuses au longues frites
Masques noirs élégants
"Syndrome de l’enfant au placard"
Les pigeons volent furieusement haut
Écolières de Balthus figées dans le temps
Se déplacer à la vitesse des arrivées tardives
Discuter avec des " qui ne parlent pas Japonais "
Graviter sur le Wi-Fi gratuit du Starbuck
Deux téléphones intelligents chacun, cerveaux oxygénés
Garçons blonds, filles aux cheveux bleus
en tenues de cuir, talons hauts et menottes
Mode anarchique au pays des clones
Raids de la génération Red Bull blanche
Trains du métro reliés à la gloire
Étroites stations de purgatoire
Train arrêté qui se balance
Entreprise intelligente, cependant
les portes restent fermées pour toujours
FREAKS & GEEKS IN HARAJUKU
Blond hair, punk/pop and goth
On the streets in coffee joints
Second-hand shops in the second basement
Fashionistas with long French fries
Black stylish face masks
"Closeted child syndrome"
Pigeons fly furiously overhead
Balthus schoolgirls frozen in time
Moving at the speed of late arrivals
Talking to "non-talking Japanese"
Gravitating to Starbuck's free Wi-Fi
Two smart phones each, oxygenated brains
Blond boys, blue-hair girls
With leather outfits, high heels, handcuffs
Anarchical fashion in a country of clones
Red Bull blank generation raids
Subway trains bound for glory
Restricted purgatory stations
The dicontinued train sways
A clever endeavor, however
The doors remain closed forever
TRAINS DE FIN DES TEMPS
L’une après l’autre les lumières
des voitures qui passent défilent
Les trains à grande vitesse se croisent
dans les aller-retours au mont Fuji
se zébrant les uns les autres de loin en loin
dans de longs hublots blanc-vert
Un long jour/nuit à Kanasawa
sur les rives de la mer du japon
Œuvres d’arts de musée, une fausse couverture de livre
ils en vendent plus que n’importe quel livre
des robots qui font l’amour à des filles
des chats, des milliers de chats en porcelaine
J'ai du mal à penser, j'ai du mal à dormir
Les trains de mes insomnies courent en travers
de la route de Kyoto de mon coeur
vers Takayama l'onsen du plaisir
vers les sanctuaires de la solitude zendada
Trains lents bruyants pleins de clones
vie d’un pays sur des pistes rapides
Du diesel, du tout électrique
Convergeant vers la côte ouest
Contamination par la chasse à la baleine et les radiations
Laissent des cicatrices parallèles dans mon rêve
TRAINS TO END OF TIME
One after the other the lights
Of the passing cars streak by
The bullet-trains pass each other
Opposite direction to anf from Mount Fuji
Streaking each other freshly unfreshly
In long white green-ish windows-lights
One long day/night in Kanasawa
At the shores of the sea of japan
Artwork in museum, a fake book cover
They're selling more than any book
Robots making love to a girl
Cats, thousands of porcelain cats
It hurts to think, it hurts to sleep
Trains of my insomnia run through
On the road to Kyoto of my soul
To Takayama onsen of the pleasure
To the shrines of zendada loneliness
Slow trains noisy full of clones
The life of a country on fast tracks
Some diesel some electric all
Converging to the west coast
Whaling and radiations contamination
Leaving parallel scars across my dream
L’EXPÉRIENCE RYOKAN À TAKAYAMA
Pantoufles abandonnées sur un tapis de tatami
Dormir/ne pas dormir sur le sol
Insomnie sur le lit futon
Robe Yukata au lieu d'un pyjama
Dehors la lune dort sur le côté
Bruyantes voix heureuses au-delà de la salle
Bain privé onsen source chaude
Insomnie : une feuille décomposée sur le sol
On boit du thé vert, pas de la tisane
Fin mai, la fenêtre est bleue
Dans le Ryokan dorment beaucoup de femmes
Vieilles femmes japonaises, femmes israéliennes
Kimonos pendus de travers pour la nuit
Les portes s’ouvrent au milieu de la nuit
Quelqu’un qui cherchait les eaux thermales
Tout le monde dort dans Takayama
La cuisinière thaïlandaise dort avec son mari
J'ai mal à la tête de ne pas dormir
Ofuru ouvre bientôt, pierres chaudes, eau chaude
Lumière du matin, dehors arbre vert
fantastique à l’aube dans le Ryokan
Inducteur d’appétit, contradictoire, succulent
petit déjeuner sans viande /avec viande
à la recherche du temps perdu, du don perdu
des pantoufles perdues, du flux de conscience perdu.
THE RYOKAN EXPERIENCE IN TAKAYAMA
Slippers abandoned on a tatami-mat
Sleeping/not sleeping on the floor
Sleepless on the futon bed
Yukata robe instead of pajamas
Outside the moon is asleep sideways
Loud happy voices, across the hall
Private hot spring bath onsen
Insomnia : a decomposed leaf on the ground
Drinking green tea, not sleeping tea
The end of May, the window is blue
In the Ryokan so many women asleep
Old Japanese women, Israeli women
Kimonos hanging crooked for the night
Doors open in the middle of the dark
Someone was looking for thermal waters
Every one is asleep in Takayama
The Thai cook is asleep with her husband
My head hurts from not sleeping
Ofuru opens soon, hot stones, hot water
Morning light, green tree outside
Undreamed at dawn in Ryokan
Appetite inducer, contradictory, luscious
Breakfast no meat /with meat
in search of lost time, lost talent
Lost slippers, lost stream of consciousness.
JOURS POST HUMAINS
Marcher avec smartphone et chargeur
Le smartphone a son jumeau : un iPhone plus intelligent
Il paie les factures, il ouvre les tourniquets dans les métros
Il vous bipe pour monter à bord d’un avion
Tout cela avec une puce japonaise dans le téléphone
Télévision dans votre baignoire montrant des dessins animés
Filtre à air/humidificateur/ioniseur à portée de main
Chaque endroit a sa machine à laver
Salles de bains équipées d’un sèche-linge
Des trains à grande vitesse en balade près de ma fenêtre
Un distributeur automatique solitaire attend d’être utilisé
et de vous tromper en livrant le mauvais article
Un sadomasochisme robotique est dans l’air
Les restaurants courtisent les clients avec Wi-Fi
charge gratuite pour téléphones, ordinateurs et tablettes
Les gens ont leurs propres accès Wi-Fi mobile
Règle des écouteurs 12 heures par jour
sans signe d’interaction humaine érotique
Des clones robotiques bleus marchent parmi nous
Obtenir sa soupe rāmen à un distributeur automatique
Bière automatique, capuccino et pompe à Coca
Il suffit de faire la queue, payer et faire la queue à nouveau et... attendre
Vous êtes l’un de nous -- "post-humain".
DAYS IN POST HUMAN
Walking with a smartphone and a charger
The smartphone has a twin : a smarter iPhone
It pays the bills, it opens turnstiles in subways
It beeps you for boarding a plane
All this with a Japanese chip in my phone
Television in your bathtub showing cartoons
Air-filter/humidifier/ionizer on hand
Every place has a washing machine
Bathrooms equipped with a space dryer
Bullet trains ramble by my window
A lonely vending machine waits to be used
Then tricks you by delivering the wrong item
The sadomasochism of robots is in the air
Restaurants woo customers with Wi-Fi
Free charge for phones, laptops and tablets
People are their own hot spots and portable Wi-Fi
The ear bud rule for 12 hours a day
No signs of erotic human interaction
Robotic blue-suited clones walk among us
Getting their ramen at a vending machine
Beer automatic, capuccino and Coke machines
Just queue, pay and queue again and... wait
You are one of us -- "post-human".
EN UN CLIN DE TROISIÈME ŒIL
Le prochain bref arrêt est la gare de Tokyo
La porte s’ouvrira de l’autre côté
diffuse la voix de robot féminin
Restez loin de la porte
Restez derrière les marques jaunes
Veuillez changer ici pour une autre station
Les portes vont s'ouvrir
Les portes se sont ouvertes
Arrivée à la station Takemitzu
Ceci est une zone restreinte
Transfert vers la ligne Yukio Mishima
Port du short japonais
Et n’oubliez pas de vous arrêter au sanctuaire Kasuho Ohno
Rappelez-vous que l’eau est en libre service
Remise 5 p cent, seniors gratuit
Attention aux courbes
Attention, à présent le train se balance
Le train est destiné à la gloire
Le service a été interrompu
Dernier arrêt, temple du Purgatoire
S’il vous plaît on parle doucement pour éviter de gêner les autres
S’il vous plaît apportez vos restes ici
Mangez, buvez, ne laissez pas de trace
Enlevez vos chaussures, les chaussons sont fournis
Pas de chaussures svp, pas de photos svp
Moment du bain pour femmes seulement
Faisons attention à nos manières et prenons notre bain
aimablement les uns les autres
Il n’y a pas de système pour réserver votre espace de lavage
Veuillez utiliser la baignoire en faisant des concessions mutuelles
S’il vous plaît, pas de comportement que les gens ne puissent voir
Ne laissez pas le papier toilette que vous avez utilisé dans le grand panier
Pas de saleté et de mauvaises odeurs
dans cette zone de conformité
D.T. Susuki est triste et solitaire
quand surgit le wasabi
dans ton esprit, dans ton corps
Ils sont vous êtes dans l’unité
La porte ne s’ouvrira pas
Sur ce merveilleux continuum espace/temps
IN THE BLINK OF A THIRD EYE
The next brief stop is Tokyo Station
The robotic woman's voice beams out
The door will open on the other side
Stay away from the door
Stay behind the yellow blocks
Please change here for another station
The doors will open
Th doors have opened
Arriving at Takemitzu Stations
This is a restricted area
Transfer to Yukio Mishima line
Wearing your Japants shorts
And don't forget to stop at the Kasuho Ohno Shrine
Remember water is self
Discount 5 p cent, seniors free
Watch out for curves
Beware, the train sways now
The train is bound for glory
Service has been discontinued
Last stop, Purgatory temple
Please talk calmly to avoid giving other people any trouble
Please bring the garbage which you have finished eating to there
Eat, drink, leave no trace
Take off your shoes, slippers provided
No shoes please, no photos please
Bath times, women only
Let's mind our manners and take our bath
Pleasantly for each other
There is no system to reserve your washing space
Please use the bathtub with mutual concession
Please do not make behavior which people cannot watch
Don't abandon the toilet paper you used in the vaste basket
Reason it is dirty and stinking
In this zone of conformity
BUCAREST 4 EVER !
Capitale de l’Absurdistan, mars
Tordues dans un bretzel
des voix éclaboussées sur la neige
Des rues pleines de fantômes la nuit
Manifestants et ambulances
tandis qu’un poète parle une langue étrange
à un public figé
Souvenir de rock & roll
Retour vers le futur
Dans un sous-sol de malheur
Un personnage solitaire emmitouflé suspendu en l'air
Les vents sifflent en prenant la forme de mains sur le sable blanc
et en laissant des messages secrets dans les passages piétons
Des larmes de sang glissent le long des pierres
Des fenêtres fondent en gadoue bleue
Des oiseaux-araignées nichent au sommet de l’église
Puis cette année, à chaque jour de mai
Il y a un oiseau différent à la fenêtre de ma mère
Elle me dit des noms que j’ai oubliés
Malade et presque empoisonnée par les médicaments
Valery est le soutien des jeunes années
Il lit "Anarchie pour un jour de pluie" en roumain
Mircea Florian l'accompagne en lisant sur ses lèvres
Nuit de dialogues et d’autographes
avec Doru Rocker Ionescu et Rasvan Tupa
Ouvert dans ma mémoire
un nouveau livre me fait un clin d’œil
Un autre me fait signe
comme des bulles d’oxygène sous l’eau
BUCHAREST 4 EVER !
Capital of Absurdistania, March
Voices splattered on the snow
Twisted in a pretzel
Streets full of ghosts at night
Protesters and ambulances
While a poet talks in a strange language
To a frozen audience
Memory of rock & roll
Back to the future
In a basement of unhappyness
A lonely figure bundled , suspended in the air
Whistling winds in the form of hands on the white sand
leaving secret messages in the pedestrian passages
Bloody tears slide from stones
Windows melt into a blue slush
Spider-birds nesting on top of the church
Then this year, each day in may
There's a different bird at my mom's window
She tells me the names I have forgotten
Sick and almost poisoned with meds
Valery is the basement at green hours
Reads "Anarchy for a rainy day " in Romanian
Mircea Florian accompanies on mouth lira
A night of conversation and autographs
With Doru Rocker Ioneccu and Rasvan Tupa
Outstreched in my memory
A new book winks at me
Another one beckons
Like bubbles of oxygen underwater
PAS DE CARAVAGE
Au Palais Royal de Capodimonte, pas de Caravage
Seulement le mardi entre 16-17 heures, après une fête privée
Je n’ai pas grimpé les chemins chauds du Vésuve
J’ai délibérément manqué les cadavres brûlés tordus de Pompéi et Herculanum
Je n’ai pas pris le bus touristique sur la place Garibaldi
Au lieu de cela, j’ai sauté dans des baskets surréalistes et
suis monté au château de Saint Elmo
Les fantômes de Picasso et Cocteau jouaient du tambourin,
comme en 1917
La poésie de Salvatore Quasimodo retentissait
toute la nuit à Perdi Tempi
Comme une épée brandie par un évêque marchant sur l’eau
Alberto Moravia s’est entretenu avec John Steinbeck
Stravinsky a rencontré Erik Satie en silence
Toutes ces ombres m’ont traqué jusqu’à Porta Alba
et cachée dans une bouteille de vin rouge
Naples, la ville des fantômes en querelle jusqu’à l'amère fin
NO CARAVAGIO
At the Capodimonte Royal Palace , no Caravagio
Only tuesday between 4-5 p.m., after a private party
I did no climb the hot roads of Vesuvius
I deliberated missed the twisted corpses
Burned at Pompeii and Herculaneum
I did not board the sightseeing bus in piazza Garibaldi
Instead I hopped into surreal sneakers and
Walked up to the Saint Elmo Castle
The ghosts of Picasso and Cocteau played tambourine,
As it were 1917
Salvatore Quasimodo's poetry vibrated
Through the night at Perdi Tempi
Like a sword wielded by a bishop, floating on water
Alberto Moravia spoke to John Steinbeck
Stravinsky met Erik Satie in silence
All these shadows stalked me back to Porta Alba
And hid within a bottle of red wine
Naples, the city of ghosts, bickering till the bitter end
FADO DADA
Alfama, Alfama des rues très étroites de Lisbonne
Où les rêves carrelés sont pulvérisés de colle
Où les oiseaux avec des becs de liège se battent pour les rebords
Où les fantômes sont frits et vendus aux touristes
Là, le soleil ne brille que pendant une demi-minute
Les pavés cassés pleurent sous les pieds nocturnes des chanteurs de fado
Rêves brisés d’une femme sans abri aux jeunes yeux de Mozambique
restez calme et profitez du liège, tout est fait de liège
Même Marilyn Monroe est un portefeuille de liège
Les robes d’étudiant noires volent au-dessus des cordes à linge
Alfama, centre de la gravité inversée du graffiti surréaliste
Le monastère se profile en grand et carillonne sans cesse
Reine et roi du Portugal savourent une bruyante journée
Les conducteurs de tuk-tuk sont équipés de cris abrasifs
à en détruire la tour cacophonique de Belem-Babel
Pas d'absinthe de Pessoa vendue ici, muscat, ginja et Porto
Deux gros chefs font cuire de la graisse de porto et des gésiers de poulet
Ouvrant la voie aux troubles de la personnalité multiple
Les bénédictions d’Alvaro de Campo, l’inquiétude de Ricardo de Reis
La route vers Coimbra est pavée de vies déchiquetées
Je régresse dans la fumée de Pessoa en fumant une longue pipe
Les mots coulent un sort pour passer les sept portes du Fado Dada
FADO DADA
Alfama, Alfama of the very narrow streets of Lisbon
Where tiled dreams are sprayed with glue
Where birds with cork beaks fight for the ledges
Where ghosts are deep-fried and sold to tourists
There the sun shines only for half a minute
Broken cobblestones crying under the feet of Fado singers at night
Broken dreams of a homeless woman with young Mozambique eyes
Stay calm and enjoy the cork, every thing is made of cork
Even Marilyn Monroe is a pocketbook of cork
Black student robes fly off the clotheslines
Alfama , center of reverse gravity of surreal graffiti
The monastory looms large and chimes incessantly
The Queen and King of Portugal enjoy a noisy afternoon
Tuk-tuk drivers equipped with abrasive shouts
Smashing the tower of Belem-Babel cacophony
Pessoa's absinthe not sold here, muscatel, ginja and Porto
Two fat chefs cook port fat and chicken gizzards
Paving a path to multiple Personality Disorder
Alvaro de Campos' blessings, Ricardo de Reis disquietude
The road to Coimbra is paved with jagged lives
I regress slowly into Pessoa smoking a long pipe
Words flow , a spell to enter the seven gate of Fado Dada
BOISSONS SUR LE TOIT DE L’HÔTEL ROYAL
Quand j’ai regardé dans tes yeux
j'ai compris la lévitation, nous étions hors sol
des artistes en mouvement, des écrivains autour de nous
Mercure rétrograde doit disparaître
Le Café Majestic sert du thé et des bières
Pendant que les socialistes s’affrontent avec l'aile droite
je te donne une pomme en tranches comme la lune
des antidépresseurs dans un sac brun
Le rêve reste sur tes lèvres
plus longtemps que la nuit de Porto
Plein de vin de suie dans les fûts
dans Gaia passe un bateau pour une promenade en huit ponts
Tout est passager sauf les souvenirs
Mais nous sommes tricotés de si près
Que nous projetons une ombre singulière
amère ou agréablement sucrée,
compliquée mais ensemble facilement faite
Préparons-nous une soirée mémorable
un champ de bataille sur un lit de roses
Sois à moi, sois à moi, sois à moi... jolie bébé !
DRINKS ON THE ROOF OF THE ROYAL HOTEL
When I looked into your eyes
I understood levitation, we were off the ground
Moving artists, writers around us
Mercury retrograde must go
The Majestic Café serves tea and beers
While the socialist clash with right wingers
I give you an apple sliced like the moon
Antidepressants in a brown bag
Everything is short except the memories
But we are knitted so close
That we cast a singular shadow
Bitter or pleasantly sweet,
Difficult but together easy to do
Let's prepare a memorable evening
A field of battle on the bed of roses
Be mine, be mine, be mine... pretty baby !
(à suivre)