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II - GHOST PURGATORY - PURGATOIRE FANTÔME
II - GHOST PURGATORY - PURGATOIRE FANTÔME
NANOS VALAORITIS
IN MÉMORIAM
Nanos a disparu dans un crash d’avion au coucher du soleil
Olympien, il est parti plonger dans un volcan
fantôme de cimetière de samouraï perdu dans un jardin zen
en dernier costume rayé gris foncé, chaussures dénouées
poches pleines de nuages réversibles aux coutures,
de sables de corail bleu, de coquillages de mers sans sommeil
sa chaise invisible reste vide au concert de la pleine lune
le dernier surréaliste de Grèce a disparu
de ses poèmes instamatic déchiquetés par magie
en voyage dans le rêve sans but psychédélique
à travers les arbres rouges d’une forêt oubliée
découpant en rondelles des cages pleines d’oiseaux
du peuple du temps du sommeil interdit
emporté par un train d’obscurs produits de l’imagination
houle magique d’une fissure du plafond
clichés de "manie du déni" transsubstantialisée
centaines de volcans tranquilles s'arrêtant de vomir
silence final non troublé par l’homme
NANOS VALAORITIS
IN MEMORIAM
Nanos departure was a plane crash on a sunset
An olympian going for a dive off a volcano
A samurai graveyard ghost lost in a Zen garden
The last dark grey striped suit, untied shoes
Pockets full of clouds, reversing at the seams
Blue coral sand, shells of the sleepless sea
Empty invisible chair at a full moon concert
The last surrealist of Greece gone missing
Instamatic poems shredded of magic
Traveling on the aimless psychedelic dream
Through glowing trees of a forgotten forest
Slicing the cages full of caged bird people
From the time of the forbidden sleep
Riding a train of obscure figments of imagination
The magic waves from a crack in the ceiling
Transubstantiated "denial mania" snapshots
Hundred of tranquil volcanos stop belching
The final silence undisturbed by man
UN DERNIER MOT
SUR STEVE DALACHINSKY
Tragédie après tragédie
Steve s'en va comme un poisson soluble dans l’océan
fondre dans des tourbillons de couleurs
casser les rythmes d’une trompette
se dissoudre dans un verre de gin tonic
fuir les dépotoirs à cancans
faire retentir des échos dans les rues de Soho
Son irascible voix chahutant mes lectures
Chaque jour quelqu’un quitte son appartement et ne revient jamais plus
Maintenant il transporte mon haïku inachevé
Steve, pièce d’une composition sans coda
dans chaque parc, à chaque concert de jazz
Je regarde une vidéo sur Facebook
Lors de sa dernière lecture, il feuilletait : À la fin, à la fin...
Encore et encore : À la fin, à la fin...
Mais quelle est la fin ? La fin de l’espace ?
C’est ce qu’il voulait dire ? Le tragique Kabuki
Je refuse de croire à une éclipse
dans la vision finale de la lune
Le Duo Rebelle a perdu son trio
Steve renaîtra en silhouette de spectre
pas à Long Island mais ici dans l’East Village
Sa poésie, son esprit effervescent
Nous hantera jusqu’au jour où nous mourrons
A FINAL NOTE
FOR STEVE DALACHINSKY
Tragedy after tragedy
Steve has gone like a soluble fish in yhe ocean
Melting in swirls of colors
Breaking in the rythms of a trumpet
Dissolving in a glass of gin and tonic
Escaping the junkyards of trivia
Making echoes in the streets of SoHo
His Cantankerous voice heckling my readings
Everyday someone leaves their appartment and never returns
Now he is wearing my unfinished haiku
Steve, part of a composition whithout a coda
In every garden, in every jazz joint
I am watching a video on Facebook
At his last reading he was rifling: In the end, in the end...
Over and over : In the end, in the end...
But what i the end ? The end of space ?
It is that what he meant ? The tragic Kabuki
I refuse to believe that an eclipse
In the final view of the moon
The Rebel Duo lost its trio
Steve will rise again like a shadow ghost
Not in Long Island but here in the East Village
His poetry, his effervescent spirit
Will haunt us until the day we die
STEVE ÉTAIT NOUS
À STEVE CANNON IN MEMORIAM
Je ne me souviens pas avec qui je me battais au bar de poésie
Je n’ai pas ressenti le besoin d’y penser
Steve avait pris mon parti, m'appela par mon nom
Publia mon livre, Avantages du Purgatoire
L'Assemblée des Tribus se réunissait chez lui :
nous étions chamans des arts et de l’amour
nous dansions jusqu’à la fin du mythe
l’effrayante splendeur de la vie bohème
Steve était père et mère totem
Un qui ne peut jamais être métis
Steve marchant à travers les murs
dans les rues de Loisaida
En colère contre l'aveuglement, l'exclusion aussi
En voyage sans limite dans un monde fantastique
Toujours dans sa réalité aléatoire et opérationnelle
Un non peut-être, mais nulle question, nul refus
Silence, néant, comme un trou noir
Un trou dans mon esprit, un trou dans mon âme
Steve Cannon est parti comme un cri dans
le vent de l’apocalyptique absence
STEVE WAS US
TO STEVE CANNON IN MEMORIAM
Don't remember who I was fighting with at the poetry bar
Did not feel the need to think about it
Steve took my side, called my name
Published my book, Perks in Purgatory
The Gathering of the Tribes met in his rooms :
We were the shamans of arts and love
We danced till the end of the myth
The frightening grandeur of bohemian life
Steve was the father and mother totem
One that can never be crossbred
Steve walking through his walls
Into the streets of Loisaida
Rage against blindness, again eviction
The infinite trip into fantasyland
Always a chance-operational reality
No maybe, no questions, no refusal
Silence, nothingness, like a black hole
A hole in my mind, a holein my soul
Steve Cannon is gone like a shout into
The wind of apocalyptic absence
YEVGENY YEVTUSHENKO A QUITTÉ LA PLANÈTE
Un samedi tranquille à Tulsa, Oklahoma
un poète russe meurt, souriant dans son rêve
Toute sa vie il a attendu le printemps
mais le printemps n’est jamais arrivé, seulement le bruit
du vent qui siffle à travers les arbres
Moins de forêt ne semble que forêt
Un grand fantôme en train de quitter son lit d’hôpital blanc
Certains disent que sa poésie était comme bortsch
mais je dis que sa poésie était comme cerf-volant géant
aux ailes déployées sur la brise glaciale
"Les frontières m’oppressaient" disait le poète
"Je veux un art aussi varié que moi-même"
Vers et rythme libres étaient la norme pour lui
Je l’ai rencontré à la Porte du Village à New York
seul, homme maigre et triste aux yeux ivres
La voix de la pluie qui avait séché sans odeur
La voix d’un ours enchaîné qui ne pouvait pas danser
La voix des victimes oubliées de Babi Yar
Le ravin et la tombe de Kiev aux 31000 Juifs
Pour ne pas les oublier, ni oublier celui qui a pleuré pour eux
Bella Akhmadulina aimait ses yeux bleus étincelants
Souviens-toi de ses os brisés pendant les nuits désespérées
de "Stanciya Zima" à "Bratsk Station"
Ses rêves n’avaient pas de commencement, pas de milieu, pas de fin,
mais sa fuite pour la liberté était comme une obsession constante
Non c’est un cerf-volant magique, bravant les immobiles nuages.
YEVGENY YEVTUSHENKO HAS LEFT THE PLANET
On a quiet saturday in Tulsa, Oklahoma
A Russian poet dies, smiling in his dream
All his life he waited for springtime
But spring never arrived, only the sound
Of the wind whistling through the trees
Less of a forest than the forest appeared
A tall ghost leaving his white hospital bed
Some say his poetry was like borscht
But I say his poetry was like a giant kite
Flying on the wings of a cold breeze
"Frontiers oppressed me " , the poet said
"I want an art as varied as myself"
Free verse and rythm were the norm for him
I met him at the Village Gate in New York
Alone, a skinny sadman with drunken eyes
The voice of rain that had dried without odor
The voice of a chained bear who could not dance
The voice of the forgotten victims of Babi Yar
Kiev's ravine and grave to 31,000 Jews
Not to forget them, nor him that cried for them
Bella Akhmadulina loved his blue eyes sparkling
Remember his shattered bones during the desperate nights
From "Stanciya Zima" to "Bratsk Station"
His dreams had no beginning, no middle, no end,
But his flight for freedom as a constant obsession
No he is a magic kite, braving the motionless
clouds.
FEU ELIE VIESEL
Une comète solitaire a illuminé son bras gauche, A-7713,
Le souvenir d’Auschwitz brûle dans sa peau
Arbeit macht Frei au-dessus des portes verrouillées
Endroit où la folie a arrêté le temps
L’humanité fermait ses yeux d'aveuglement
tandis que les trains de la mort turbinaient jour et nuit
Ciel chargé d'aboiements de gardes et de chiens méchants
Expériences sadiques d'extermination
A-7713 condamné à endurer d'être un témoin non coupable
témoin mélancolique de l' immense incompréhension
faisant écho aux mots de Hannah Arendt
La banalité du mal a rattrapé le monde et s'est emparée du monde
aspirée dans la fumée des fours crématoires
Comment Dieu a-t-il pu laisser l’Holocauste se produire ?
Comment guérir six millions de blessures ?
"Plus jamais", déclara Elie Wiesel
Plus jamais ne règnera la noirceur de la mort
Il est parti, bien que la nuit ne se soit jamais terminée
Cambodge, Darfour, Rwanda, Syrie, Soudan
les fleurs de haine fleurissent toujours
Condamnés à dormir sans rêves
pour la mémoire d’Elie nous devons inverser ce cycle
Stoppons à jamais la tyrannie de la mort interminable
Que nos larmes noires se changent en pluie noire,
Que désespoir et douleur convulsive se changent en inondations
Que les bassins de la souffrance s’évaporent en nuages
lâchant des cascades d’oiseaux de deuil
THE LATE ELIE VIESEL
A lonely comet illuminated his left arm A-7713,
The memory of Auschwitz burned into his skin
Arbeit macht Frei loomed above the locked gates
The place where insanity halted time
Humanity shut its eyes in blindness
While death trains churned day and night
The sky filled with barking guards and vicious dogs
Sadistic experiments in extermination
A-7713 condemned to bear witness, voided of guilt
A melancholy of immesurable disbelief
Echoing the words pf Hannah Arendt
The banality of evil overtook and capturd the orld
Drawn into the smoke of the crematoriums
How could God let the Holocaust happen ?
How can we heal six million wounds ?
"Never again" , said Elie Wiesel
Never again would a night of death prevail
He is gone, though the night never ended
Cambodia, Darfur, Rwanda, Syria, Sudan
Flowers of hatred still blooming
Cursed to sleep without dreams
For Elie's memory we must reverse this circle
Stopping forever this tyranny of endless death
Black tears turning into black rain,
Despair and convulsive sorro into floods
Pools of suffering evaporate into clouds
Releasing a cascade of birds of mourning
HEDDA STERNE
Hedwiga, Heddi, Hedda
soeur douce de l’avant-garde de Bucarest
fuyant l’antisémitisme roumain
s'évadant par les routes et les frontières interdites
de l’Europe nazie déchirée par la guerre, criant en allemand
Les vents froids et les vagues géantes d’Atlantique
ne la dérangent pas pendant que nait le Petit Prince
protégé par les épaules solides d’Antoine de Saint Exupéry
Amantes, dessinatrices, poètes, artistes
tant de femmes fortes amies comme Peggy, Betty et Anne
Fritz, sauveur et mari protecteur
Saul, tourmenteur sarcastique
Comme tendre épouse d’un génie déprimé
Elle a lutté pour les garder vivants et créatifs
Une beauté féminine unique parmi des hommes irascibles
en vedette dans le magazine Life
conduisant une Packard dans le Vermont
pour peindre des machines agricoles fantasmagoriques
conduisant une Cadillac aux sources d'Hamptons
Dans la voiture un fantôme qui ressemblait à Igor Stravinsky
par les ponts et les autoroutes de l’Amérique surréaliste
L’histoire de l’art du XXe siècle pariée
en studio, en chaque isme, mouvance en mouvement
L’art et la vie se reflètent dans les peintures géométriques
des paysages de l’Alaska, des routes circulaires entrecroisées
tous enregistrés à la caméra oculaire
Le sphynx ne sourit jamais, ne fait que peindre
Sa fin est arrivée lentement à l'encoche du centenaire
Dans l’obscurité aveugle, dans la jungle de béton
à l’intersection de la 71e rue et de la troisième avenue
l’âme s'envola par la sortie 13 sur le FDR vers l’East River
HEDDA STERNE
Hedwiga, Heddi, Hedda
Quiet sister of the Bucharest avant garde
Fleeing Romanian antisemitism
Escaping through forbidden roads and borders
Of war-torn Nazi-Europe, shouting in German
Cold winds and giant waves of the Atlantic
Don't bother her while The Little Prince is born
Protected by the strong shoulders of Antoine de Saint Exupery
Loving and sketching, poets and artists
So many strong women friends like Peggy, Betty and Anne
Fritz, the savior and sheltering husband
Saul, the sarcastic tormentor
As the quiet wife of a depressed genius
She struggled to keep him alive and creative
A sole female beauty among irascible men
Featured in Life Magazine
Riding a Packard to Vermont
To paint the phantasmagoric farm machines
Driving a Cadillac to the springs, Hamptons
The car had a ghost that resembled Igor Stravinsky
Over the bridges and highways of surreal America
The art history of the 20th century staked
In your studio, every ism, a flux in flux
Art and life reflected in geometrical paintings
Of Alaskan landscapes, circular intersecting roads
All recorded with eye camera
The sphynx never smiles, just paints
Her end arrived slowly at the centennial mark
In the blind darkness, in the concrete jungle
At the intersection of 71st Street and Third Avenue
The soul flies via Exit 13 on the FDR toward the East River
HAROLD SCHULTZ
Il s’appelait Schultz, un homme simple
Il s’est battu à Iwo Jima, a été blessé
Renvoyé chez lui et oublié
Il triait le courrier, jour après jour
Un homme seul, un homme simple
Il ne voulait pas de réparation
Quelle horreur pour lui, la guerre
6 800 hommes morts à Iwo Jima
Il a levé le drapeau, avec ses étoiles et ses rayures
Il triait le courrier, le cœur brisé
Ses souvenirs disparaissaient lentement
comme un courrier perdu et non livré
Son nom était Harold, homme simple
Qui leva le drapeau et tria le courrier
Un jour, à 60 ans, il s’est marié
Une voisine avec qui il partageait un porche
Ils n’ont jamais couché ensemble, il était trop vieux
Une fois au dîner, en regardant la télé, il a dit
"C’est moi qui ai hissé le drapeau à Iwo Jima"
Personne n’écoutait, sauf sa belle-fille
Elle a rougi : "Mon Dieu Harold, tu es un héros
Mais il a dit : "Non, j’étais un Marine"
Qui leva le drapeau et triait le courrier
Et il est mort, quand personne ne regardait
Personne n’écoutait, personne ne le louait
Il est mort seul, sans honneurs, un homme simple
Il levait le drapeau et triait le courrier.
HAROLD SCHULTZ
His name was Schultz, a simple man
He fought for Iwo Jima, got wounded
Sent home and forgotten
He sorted mail, day in day out
A single man, a simple man
He didn't want remebering
How awful for him , the war
6,800 men who died for Iwo Jima
He raised the flag, with stars and stripes
He sorted mail, with broken heart
His memories slowly disappearing
Like lost and undelivered mail
His name was Harold, simple man
Who raised the flag and sorted mail
One day at 60 old he married
A neighbor with whomhe shared a porch
They never slept together, he was too old
At dinner once, watching TV, he casually said
"I was the one that raised the flag at Iwo Jima"
No one was listening, except his step-daughter
She blushed : "Gosh Harold, you are a hero
But he said : "No, I was a Marine"
Who raised the flag and sorted mail
And he died, when no one was looking
No one was listening, no one was praising
He died alone, whithout honors, a simple man
ho raised the flag and sorted mail.
PLONGEON DANS UNE PISCINE DE LIVRES
À DINA VON ZWECK (1933 _ 2012)
Une étoile solitaire tombe du ciel, en deuil
mes yeux sont absorbés par les fissures
Il y a probablement quelque chose d’énorme à venir
Sons de l’iceberg se décrochant, s’écrasant
Avalanche à l’intérieur d’une avalanche
Pureté d’intentions, l’eau dilate l’eau
Vous êtes sur le point d’entendre cela, représentation de l’immensité
pensée d’un piano plaintif
écriture d'une pantomime d'Hallowen
faisant vibrer la structure de nuages invisibles
C’est dans mon intention de récapituler les souvenirs
En commémoration de ses introspections
Théâtre poétique pour l’institution mentale
Artaud n’a jamais frappé à sa porte
"Chien de Sam Shepard" ivre de lait de poule
respirant bruyamment dans ses côtes, elle rie
de ses fréquents tournoiements,
ses cheveux couverts de grains d’or
De précieux peignes en écaille de tortue
dormant pour toujours à côté du couvercle du piano
des prothèses en carton aux quatre points cardinaux
ses tableaux s'entredévorent
La poésie brisant tout de sa voix sonore
DIVING IN A POOL OF BOOKS
FOR DINA VON ZECK ( 1933 _ 2012)
A lonely star falls from the sky, in mourning
My eyes lost between the cracks
Probably there is something huge coming
Sounds of recessing iceberg, crashing
Avalanche inside of avalanche
A purity of intentions, water expands water
What you are about to hear, rendition of vastness
Reflection of a piano moaning
Composing a pantomime Hallowen
Vibrating the structure of invisible clouds
This is my intention of summary recollection
In commemoration of her introspections
Poetical theater for the mental institution
Artaud never knocked on her door
"Sam Shepard's dog" drunk on eggnog
Breathing heavily in her ribs, laughing
Frequent girations,
His hair covered with gold specks
And precious tortoise-shell combs
Asleep forever next to the piano's lid
Cardboard prosthesis with four cardinal points
Her paintings devouring themselves
Poetry breaks everything with its noisy voice
MESDAMES ET MESSIEURS : FEU ANDY WARHOL
Quand sonne minuit à l’horloge
Andy mange de la soupe Campbell à la tomate
Il s’arrête seulement quand son ventre est plein
Andy peint des photos des patrons de la mafia
Le matin elles sont cachées par de la peinture argentée
un écran rouge une chaise électrique et des vaches
une coccinelle Volkswagen rouge, des fenêtres noires
du papier peint avec de la stupeur sur le côté
en couches de sang de sa propre peau
Dracula peint Elvis & Coca-Cola
et des crânes rouges pour le bal des vampires
Pour compléter le coktail de Warhol
Tout en rouge : Mao, marteau et faucille
Voici Vampirella
Yeux omniprésents et chansons de Drella
Le talon haut cassé d’une chaussure rouge
Un doigt dans chaque tarte recuite
Tout le monde doit avoir un fantasme
Il baisait avec un violoncelle rouge
Explosion de l'inévitable plastique S&M
D'étranges créatures l’ont entouré
La vie n'était qu'une fête de plus à l’usine d’argent
On ne tombait jamais ensemble ou séparément
Un jour Andy s’est simplement échappé
Insensible, séduisant, révélateur...
LADIES & GENTLEMEN : THE LATE ANDY WARHOL
When the clock strikes midnight
Andy eats Campbell"s Tomato Soup
He stops only when he is full
Andy paints Mafia bosses' mugshots
Come morning they are concealed by silver paint
Red screen Electric Chair & Cows
Red Volkswagen bug, black windows
Wallpaper with amazement on the side
Coats of blood from his own skin
Dracula paints Elvis & Coca-Cola
Red skulls for the Vampire's Ball
Complementary Warhol coktail
All red : Mao, hammer and sickle
Here comes Vampirella
Omnipresent eyes and Songs of Drella
The broken high heel of a red shoe
A finger in every pie baked anew
Everybody must have a fantasy
His was sex with red violoncello
Exploding Plastic Inevitable S&M
Strange creatures surround him
Life is just another party at the silver Factory
He never falls apart or together
One day Andy just slipped away
Unfeeling, appealing, revealing...
ANDRE BRETON À BABYLONE
À L’OCCASION DU 50e ANNIVERSAIRE DE L’ÉTERNITÉ
De l’Amazonie à l’Oregon,
de Ceylan à la Saskatchewan
le fantôme du surréalisme ne meurt pas
abandonné par-delà l’abandon
par Crevel, Dali et Aragon
Des téguments abandonnées de clones de Nadja
courent à gauche ou "à l'autre gauche"
Perdu pour toujours dans un stereopticon
André Breton - sine qua non
Iguanodon, chandelle haute
Marathon dada-surréaliste
Sade, Freud, Jung tous bandent
regardant à travers un trou de serrure, abusés
Le métronome endommagé tient bon
Assisté de trombone et saxophone
Sur son trône l’ombre de Breton
Imposant un lexique alchimique
saoule s'ennuie, esprit parti, éclipsé
Les expériences surréalistes sont dépassées
Über-baron Breton, sur-tyran
Le consensus doit être ajourné...
ANDRE BRETON IN BABYLON
ON THE 50TH ANNIVERSARY OF ETERNITY
From the Amazon to Oregon,
Ceylon to Saskatchewan
The Ghost of surrealism do not die
Abandoned beyond abandon
By Crevel, Dali and Aragon
Nadja clone hides withdrawn
Run left or the "other left"
Lost forever in a stereopticon
Andre Breton - sine qua non
Iguanodon, high fly ball
Dada-Surrealism marathon
Sade, Freud, Jung all with a hard-on
Looking through a keyhole, put upon
Crippled metronome hangs on
Assisted by trombone and saxophone
Breton's shadow on the throne
Imposing alchemical lexicon
Crocked yawn, spirit gone, outshone
Surreal experiments outgrown
Über-baron Breton, tiranic-on
Consensus has to be postponed...