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AUTEUR-E-S - Index 1

42 - Valery Oisteanu

II - GHOST PURGATORY - PURGATOIRE FANTÔME

II - GHOST PURGATORY - PURGATOIRE FANTÔME



NANOS VALAORITIS

IN MÉMORIAM


Nanos a disparu dans un crash d’avion au coucher du soleil

Olympien, il est parti plonger dans un volcan

fantôme de cimetière de samouraï perdu dans un jardin zen

en dernier costume rayé gris foncé, chaussures dénouées

poches pleines de nuages réversibles aux coutures,

de sables de corail bleu, de coquillages de mers sans sommeil

sa chaise invisible reste vide au concert de la pleine lune

le dernier surréaliste de Grèce a disparu

de ses poèmes instamatic déchiquetés par magie

en voyage dans le rêve sans but psychédélique 

à travers les arbres rouges d’une forêt oubliée

découpant en rondelles des cages pleines d’oiseaux

du peuple du temps du sommeil interdit 

emporté par un train d’obscurs produits de l’imagination

houle magique d’une fissure du plafond

clichés de "manie du déni" transsubstantialisée

centaines de volcans tranquilles s'arrêtant de vomir 

silence final non troublé par l’homme




NANOS VALAORITIS

IN MEMORIAM


Nanos departure was a plane crash on a sunset

An olympian going for a dive off a volcano

A samurai graveyard ghost lost in a Zen garden

The last dark grey striped suit, untied shoes

Pockets full of clouds, reversing at the seams

Blue coral sand, shells of the sleepless sea

Empty invisible chair at a full moon concert

The last surrealist of Greece gone missing

Instamatic poems shredded of magic

Traveling on the aimless psychedelic dream

Through glowing trees of a forgotten forest 

Slicing the cages full of caged bird people

From the time of the forbidden sleep 

Riding a train of obscure figments of imagination

The magic waves from a crack in the ceiling

Transubstantiated "denial mania" snapshots

Hundred of tranquil volcanos stop belching 

The final silence undisturbed by man




UN DERNIER MOT

SUR STEVE DALACHINSKY


Tragédie après tragédie 

Steve s'en va comme un poisson soluble dans l’océan

fondre dans des tourbillons de couleurs

casser les rythmes d’une trompette

se dissoudre dans un verre de gin tonic

fuir les dépotoirs à cancans

faire retentir des échos dans les rues de Soho

Son irascible voix chahutant mes lectures

Chaque jour quelqu’un quitte son appartement et ne revient jamais plus 


Maintenant il transporte mon haïku inachevé

Steve, pièce d’une composition sans coda

dans chaque parc, à chaque concert de jazz

Je regarde une vidéo sur Facebook

Lors de sa dernière lecture, il feuilletait : À la fin, à la fin...

Encore et encore : À la fin, à la fin...

Mais quelle est la fin ? La fin de l’espace ?

C’est ce qu’il voulait dire ? Le tragique Kabuki


Je refuse de croire à une éclipse

dans la vision finale de la lune 

Le Duo Rebelle a perdu son trio 

Steve renaîtra en silhouette de spectre

pas à Long Island mais ici dans l’East Village

Sa poésie, son esprit effervescent

Nous hantera jusqu’au jour où nous mourrons




A FINAL NOTE

FOR STEVE DALACHINSKY


Tragedy after tragedy 

Steve has gone like a soluble fish in yhe ocean

Melting in swirls of colors

Breaking in the rythms of a trumpet

Dissolving in a glass of gin and tonic

Escaping the junkyards of trivia

Making echoes in the streets of SoHo

His Cantankerous voice heckling my readings

Everyday someone leaves their appartment and never returns


Now he is wearing my unfinished haiku

Steve, part of a composition whithout a coda

In every garden, in every jazz joint

I am watching a video on Facebook

At his last reading he was rifling: In the end, in the end...

Over and over : In the end, in the end...

But what i the end ? The end of space ?

It is that what he meant ? The tragic Kabuki


I refuse to believe that an eclipse

In the final view of the moon 

The Rebel Duo lost its trio 

Steve will rise again like a shadow ghost

Not in Long Island but here in the East Village

His poetry, his effervescent spirit

Will haunt us until the day we die





STEVE ÉTAIT NOUS

À STEVE CANNON IN MEMORIAM


Je ne me souviens pas avec qui je me battais au bar de poésie

Je n’ai pas ressenti le besoin d’y penser

Steve avait pris mon parti, m'appela par mon nom

Publia mon livre, Avantages du Purgatoire

L'Assemblée des Tribus se réunissait chez lui :

nous étions chamans des arts et de l’amour

nous dansions jusqu’à la fin du mythe 

l’effrayante splendeur de la vie bohème


Steve était père et mère totem

Un qui ne peut jamais être métis

Steve marchant à travers les murs

dans les rues de Loisaida


En colère contre l'aveuglement, l'exclusion aussi

En voyage sans limite dans un monde fantastique

Toujours dans sa réalité aléatoire et opérationnelle

Un non peut-être, mais nulle question, nul refus


Silence, néant, comme un trou noir

Un trou dans mon esprit, un trou dans mon âme

Steve Cannon est parti comme un cri dans

le vent de l’apocalyptique absence





STEVE WAS US

TO STEVE CANNON IN MEMORIAM


Don't remember who I was fighting with at the poetry bar

Did not feel the need to think about it

Steve took my side, called my name

Published my book, Perks in Purgatory

The Gathering of the Tribes met in his rooms :

We were the shamans of arts and love

We danced till the end of the myth 

The frightening grandeur of bohemian life


Steve was the father and mother totem

One that can never be crossbred

Steve walking through his walls

Into the streets of Loisaida


Rage against blindness, again eviction

The infinite trip into fantasyland

Always a chance-operational reality

No maybe, no questions, no refusal


Silence, nothingness, like a black hole

A hole in my mind, a holein my soul

Steve Cannon is gone like a shout into

The wind of apocalyptic absence






YEVGENY YEVTUSHENKO A QUITTÉ LA PLANÈTE


Un samedi tranquille à Tulsa, Oklahoma

un poète russe meurt, souriant dans son rêve

Toute sa vie il a attendu le printemps

mais le printemps n’est jamais arrivé, seulement le bruit

du vent qui siffle à travers les arbres


Moins de forêt ne semble que forêt 

Un grand fantôme en train de quitter son lit d’hôpital blanc

Certains disent que sa poésie était comme bortsch

mais je dis que sa poésie était comme cerf-volant géant

aux ailes déployées sur la brise glaciale


"Les frontières m’oppressaient" disait le poète 

"Je veux un art aussi varié que moi-même" 

Vers et rythme libres étaient la norme pour lui 

Je l’ai rencontré à la Porte du Village à New York

seul, homme maigre et triste aux yeux ivres


La voix de la pluie qui avait séché sans odeur

La voix d’un ours enchaîné qui ne pouvait pas danser

La voix des victimes oubliées de Babi Yar

Le ravin et la tombe de Kiev aux 31000 Juifs 

Pour ne pas les oublier, ni oublier celui qui a pleuré pour eux 


Bella Akhmadulina aimait ses yeux bleus étincelants

Souviens-toi de ses os brisés pendant les nuits désespérées

de "Stanciya Zima" à "Bratsk Station" 

Ses rêves n’avaient pas de commencement, pas de milieu, pas de fin,

mais sa fuite pour la liberté était comme une obsession constante

Non c’est un cerf-volant magique, bravant les immobiles nuages.






YEVGENY YEVTUSHENKO HAS LEFT THE PLANET


On a quiet saturday in Tulsa, Oklahoma

A Russian poet dies, smiling in his dream

All his life he waited for springtime

But spring never arrived, only the sound

Of the wind whistling through the trees


Less of a forest than the forest appeared

A tall ghost leaving his white hospital bed

Some say his poetry was like borscht

But I say his poetry was like a giant kite

Flying on the wings of a cold breeze


"Frontiers oppressed me " , the poet said 

"I want an art as varied as myself" 

Free verse and rythm were the norm for him 

I met him at the Village Gate in New York

Alone, a skinny sadman with drunken eyes


The voice of rain that had dried without odor

The voice of a chained bear who could not dance

The voice of the forgotten victims of Babi Yar

Kiev's ravine and grave to 31,000 Jews 

Not to forget them, nor him that cried for them 


Bella Akhmadulina loved his blue eyes sparkling

Remember his shattered bones during the desperate nights

From "Stanciya Zima" to "Bratsk Station" 

His dreams had no beginning, no middle, no end,

But his flight for freedom as a constant obsession

No he is a magic kite, braving the motionless

clouds.





FEU ELIE VIESEL 


Une comète solitaire a illuminé son bras gauche, A-7713,

Le souvenir d’Auschwitz brûle dans sa peau

Arbeit macht Frei au-dessus des portes verrouillées

Endroit où la folie a arrêté le temps


L’humanité fermait ses yeux d'aveuglement

tandis que les trains de la mort turbinaient jour et nuit 

Ciel chargé d'aboiements de gardes et de chiens méchants

Expériences sadiques d'extermination


A-7713 condamné à endurer d'être un témoin non coupable

témoin mélancolique de l' immense incompréhension 

faisant écho aux mots de Hannah Arendt

La banalité du mal a rattrapé le monde et s'est emparée du monde

aspirée dans la fumée des fours crématoires


Comment Dieu a-t-il pu laisser l’Holocauste se produire ?

Comment guérir six millions de blessures ?

"Plus jamais", déclara Elie Wiesel

Plus jamais ne règnera la noirceur de la mort 


Il est parti, bien que la nuit ne se soit jamais terminée

Cambodge, Darfour, Rwanda, Syrie, Soudan

les fleurs de haine fleurissent toujours 

Condamnés à dormir sans rêves 

pour la mémoire d’Elie nous devons inverser ce cycle


Stoppons à jamais la tyrannie de la mort interminable

Que nos larmes noires se changent en pluie noire,

Que désespoir et douleur convulsive se changent en inondations

Que les bassins de la souffrance s’évaporent en nuages

lâchant des cascades d’oiseaux de deuil





THE LATE ELIE VIESEL 


A lonely comet illuminated his left arm A-7713,

The memory of Auschwitz burned into his skin

Arbeit macht Frei loomed above the locked gates

The place where insanity halted time


Humanity shut its eyes in blindness

While death trains churned day and night 

The sky filled with barking guards and vicious dogs

Sadistic experiments in extermination


A-7713 condemned to bear witness, voided of guilt

A melancholy of immesurable disbelief

Echoing the words pf Hannah Arendt

The banality of evil overtook and capturd the orld

Drawn into the smoke of the crematoriums 


How could God let the Holocaust happen ?

How can we heal six million wounds ?

"Never again" , said Elie Wiesel

Never again would a night of death prevail


He is gone, though the night never ended

Cambodia, Darfur, Rwanda, Syria, Sudan

Flowers of hatred still blooming 

Cursed to sleep without dreams 

For Elie's memory we must reverse this circle


Stopping forever this tyranny of endless death

Black tears turning into black rain,

Despair and convulsive sorro into floods

Pools of suffering evaporate into clouds

Releasing a cascade of birds of mourning 





HEDDA STERNE


Hedwiga, Heddi, Hedda

soeur douce de l’avant-garde de Bucarest

fuyant l’antisémitisme roumain 

s'évadant par les routes et les frontières interdites

de l’Europe nazie déchirée par la guerre, criant en allemand


Les vents froids et les vagues géantes d’Atlantique

ne la dérangent pas pendant que nait le Petit Prince 

protégé par les épaules solides d’Antoine de Saint Exupéry

Amantes, dessinatrices, poètes, artistes

tant de femmes fortes amies comme Peggy, Betty et Anne


Fritz, sauveur et mari protecteur

Saul, tourmenteur sarcastique

Comme tendre épouse d’un génie déprimé

Elle a lutté pour les garder vivants et créatifs


Une beauté féminine unique parmi des hommes irascibles

en vedette dans le magazine Life

conduisant une Packard dans le Vermont

pour peindre des machines agricoles fantasmagoriques

conduisant une Cadillac aux sources d'Hamptons


Dans la voiture un fantôme qui ressemblait à Igor Stravinsky

par les ponts et les autoroutes de l’Amérique surréaliste

L’histoire de l’art du XXe siècle pariée

en studio, en chaque isme, mouvance en mouvement  


L’art et la vie se reflètent dans les peintures géométriques 

des paysages de l’Alaska, des routes circulaires entrecroisées

tous enregistrés à la caméra oculaire

Le sphynx ne sourit jamais, ne fait que peindre


Sa fin est arrivée lentement à l'encoche du centenaire

Dans l’obscurité aveugle, dans la jungle de béton

à l’intersection de la 71e rue et de la troisième avenue

l’âme s'envola par la sortie 13 sur le FDR vers l’East River






HEDDA STERNE


Hedwiga, Heddi, Hedda

Quiet sister of the Bucharest avant garde

Fleeing Romanian antisemitism 

Escaping through forbidden roads and borders

Of war-torn Nazi-Europe, shouting in German


Cold winds and giant waves of the Atlantic

Don't bother her while The Little Prince is born

Protected by the strong shoulders of Antoine de Saint Exupery

Loving and sketching, poets and artists

So many strong women friends like Peggy, Betty and Anne


Fritz, the savior and sheltering husband

Saul, the sarcastic tormentor

As the quiet wife of a depressed genius

She struggled to keep him alive and creative


A sole female beauty among irascible men

Featured in Life Magazine

Riding a Packard to Vermont

To paint the phantasmagoric farm machines

Driving a Cadillac to the springs, Hamptons


The car had a ghost that resembled Igor Stravinsky

Over the bridges and highways of surreal America

The art history of the 20th century staked

In your studio, every ism, a flux in flux


Art and life reflected in geometrical paintings 

Of Alaskan landscapes, circular intersecting roads

All recorded with eye camera

The sphynx never smiles, just paints


Her end arrived slowly at the centennial mark

In the blind darkness, in the concrete jungle

At the intersection of 71st Street and Third Avenue

The soul flies via Exit 13 on the FDR toward the East River




HAROLD SCHULTZ                      


Il s’appelait Schultz, un homme simple

Il s’est battu à Iwo Jima, a été blessé

Renvoyé chez lui et oublié

Il triait le courrier, jour après jour


Un homme seul, un homme simple

Il ne voulait pas de réparation 

Quelle horreur pour lui, la guerre

6 800 hommes morts à Iwo Jima

Il a levé le drapeau, avec ses étoiles et ses rayures


Il triait le courrier, le cœur brisé

Ses souvenirs disparaissaient lentement 

comme un courrier perdu et non livré


Son nom était Harold, homme simple

Qui leva le drapeau et tria le courrier

Un jour, à 60 ans, il s’est marié

Une voisine avec qui il partageait un porche

Ils n’ont jamais couché ensemble, il était trop vieux 


Une fois au dîner, en regardant la télé, il a dit

"C’est moi qui ai hissé le drapeau à Iwo Jima"

Personne n’écoutait, sauf sa belle-fille 

Elle a rougi : "Mon Dieu Harold, tu es un héros  


Mais il a dit : "Non, j’étais un Marine"

Qui leva le drapeau et triait le courrier

Et il est mort, quand personne ne regardait 

Personne n’écoutait, personne ne le louait

Il est mort seul, sans honneurs, un homme simple

Il levait le drapeau et triait le courrier.







HAROLD SCHULTZ            


His name was Schultz, a simple man

He fought for Iwo Jima, got wounded

Sent home and forgotten

He sorted mail, day in day out


A single man, a simple man

He didn't want remebering 

How awful for him , the war

6,800 men who died for Iwo Jima

He raised the flag, with stars and stripes


He sorted mail, with broken heart

His memories slowly disappearing

Like lost and undelivered mail


His name was Harold, simple man

Who raised the flag and sorted mail

One day at 60 old he married

A neighbor with whomhe shared a porch

They never slept together, he was too old 


At dinner once, watching TV, he casually said

"I was the one that raised the flag at Iwo Jima"

No one was listening, except his step-daughter 

She blushed : "Gosh Harold, you are a hero 


But he said : "No, I was a Marine"

Who raised the flag and sorted mail

And he died, when no one was looking 

No one was listening, no one was praising

He died alone, whithout honors, a simple man

ho raised the flag and sorted mail.



PLONGEON DANS UNE PISCINE DE LIVRES

À DINA VON ZWECK (1933 _ 2012)



Une étoile solitaire tombe du ciel, en deuil

mes yeux sont absorbés par les fissures 

Il y a probablement quelque chose d’énorme à venir 

Sons de l’iceberg se décrochant, s’écrasant

Avalanche à l’intérieur d’une avalanche

Pureté d’intentions, l’eau dilate l’eau


Vous êtes sur le point d’entendre cela, représentation de l’immensité

pensée d’un piano plaintif

écriture d'une pantomime d'Hallowen

faisant vibrer la structure de nuages invisibles

C’est dans mon intention de récapituler les souvenirs



En commémoration de ses introspections

Théâtre poétique pour l’institution mentale

Artaud n’a jamais frappé à sa porte

"Chien de Sam Shepard" ivre de lait de poule

respirant bruyamment dans ses côtes, elle rie

de ses fréquents tournoiements,

ses cheveux couverts de grains d’or


De précieux peignes en écaille de tortue

dormant pour toujours à côté du couvercle du piano

des prothèses en carton aux quatre points cardinaux

ses tableaux s'entredévorent

La poésie brisant tout de sa voix sonore





DIVING IN A POOL OF BOOKS

FOR DINA VON ZECK ( 1933 _ 2012)


A lonely star falls from the sky, in mourning

My eyes lost between the cracks 

Probably there is something huge coming 

Sounds of recessing iceberg, crashing

Avalanche inside of avalanche

A purity of intentions, water expands water


What you are about to hear, rendition of vastness

Reflection of a piano moaning

Composing a pantomime Hallowen

Vibrating the structure of invisible clouds

This is my intention of summary recollection


In commemoration of her introspections

Poetical theater for the mental institution

Artaud never knocked on her door

"Sam Shepard's dog" drunk on eggnog

Breathing heavily in her ribs, laughing

Frequent girations,

His hair covered with gold specks


And precious tortoise-shell combs

Asleep forever next to the piano's lid

Cardboard prosthesis with four cardinal points

Her paintings devouring themselves

Poetry breaks everything with its noisy voice





MESDAMES ET MESSIEURS : FEU ANDY WARHOL 


Quand sonne minuit à l’horloge  

Andy mange de la soupe Campbell à la tomate 

Il s’arrête seulement quand son ventre est plein


Andy peint des photos des patrons de la mafia

Le matin elles sont cachées par de la peinture argentée 

un écran rouge une chaise électrique et des vaches 

une coccinelle Volkswagen rouge, des fenêtres noires


du papier peint avec de la stupeur sur le côté

en couches de sang de sa propre peau 

Dracula peint Elvis & Coca-Cola

et des crânes rouges pour le bal des vampires


Pour compléter le coktail de Warhol 

Tout en rouge : Mao, marteau et faucille

Voici Vampirella 

Yeux omniprésents et chansons de Drella 


Le talon haut cassé d’une chaussure rouge

Un doigt dans chaque tarte recuite 

Tout le monde doit avoir un fantasme

Il baisait avec un violoncelle rouge

Explosion de l'inévitable plastique S&M


D'étranges créatures l’ont entouré

La vie n'était qu'une fête de plus à l’usine d’argent

On ne tombait jamais ensemble ou séparément

Un jour Andy s’est simplement échappé

Insensible, séduisant, révélateur...






LADIES & GENTLEMEN : THE LATE ANDY WARHOL 


When the clock strikes midnight 

Andy eats Campbell"s Tomato Soup

He stops only when he is full


Andy paints Mafia bosses' mugshots

Come morning they are concealed by silver paint 

Red screen Electric Chair & Cows 

Red Volkswagen bug, black windows


Wallpaper with amazement on the side

Coats of blood from his own skin 

Dracula paints Elvis & Coca-Cola

Red skulls for the Vampire's Ball


Complementary Warhol coktail

All red : Mao, hammer and sickle

Here comes Vampirella 

Omnipresent eyes and Songs of Drella 


The broken high heel of a red shoe

A finger in every pie baked anew

Everybody must have a fantasy

His was sex with red violoncello

Exploding Plastic Inevitable S&M


Strange creatures surround him

Life is just another party at the silver Factory

He never falls apart or together

One day Andy just slipped away

Unfeeling, appealing, revealing...





ANDRE BRETON À BABYLONE

À L’OCCASION DU 50e ANNIVERSAIRE DE L’ÉTERNITÉ


De l’Amazonie à l’Oregon,

de Ceylan à la Saskatchewan

le fantôme du surréalisme ne meurt pas

abandonné par-delà l’abandon

par Crevel, Dali et Aragon


Des téguments abandonnées de clones de Nadja  

courent à gauche ou "à l'autre gauche" 

Perdu pour toujours dans un stereopticon

André Breton - sine qua non

Iguanodon, chandelle haute


Marathon dada-surréaliste

Sade, Freud, Jung tous bandent

regardant à travers un trou de serrure, abusés

Le métronome endommagé tient bon

Assisté de trombone et saxophone


Sur son trône l’ombre de Breton

Imposant un lexique alchimique

saoule s'ennuie, esprit parti, éclipsé

Les expériences surréalistes sont dépassées


Über-baron Breton, sur-tyran

Le consensus doit être ajourné...







ANDRE BRETON IN BABYLON

ON THE 50TH ANNIVERSARY OF ETERNITY


From the Amazon to Oregon,

Ceylon to Saskatchewan

The Ghost of surrealism do not die

Abandoned beyond abandon

By Crevel, Dali and Aragon


Nadja clone hides withdrawn 

Run left or the "other left" 

Lost forever in a stereopticon

Andre Breton - sine qua non

Iguanodon, high fly ball


Dada-Surrealism marathon

Sade, Freud, Jung all with a hard-on

Looking through a keyhole, put upon

Crippled metronome hangs on

Assisted by trombone and saxophone


Breton's shadow on the throne

Imposing alchemical lexicon

Crocked yawn, spirit gone, outshone

Surreal experiments outgrown


Über-baron Breton, tiranic-on

Consensus has to be postponed...