La
page
blanche

La revue n° 45 simple poème

simple poème

UN MOT VOLATILE

 

Le sang du noir s’enfuit dans le vide,
Voici l’aurore, la mort est morte !
L’aube ouvre ses ailes bien grandes
Et m’emporte sur ses ailes au-delà de l’éther.
Je me plonge dans une lecture intense,
Je passe feuille par feuille les pages de la Bible,
Je cherche un mot sonore que je déteste,
Je lis les fables d’Esope, je lis les livres d’Homère,
Je reprends la Bible, je lis tous les chapitres de l’Apocalypse,
Je cherche un mot inexistant que je déprécie,
Il est parti dans le monde invisible, le monde des morts,
Je continue ma lecture, je cherche ce mot,
Je feuillette Ainsi parla l’oncle, Bois d’ébène,
Les Fantoches, je passe les pages des dix hommes noirs,
Je cherche un mot, je lis les Contemplations, les Châtiments,
Les fleurs du mal, Une saison en Enfer ; Je suis en quête d’un mot,
Ce mot s’enfuit, loin de mon cœur et de mon âme,
Il est parti dans le pays des fantômes, je continue
Ma lecture, je passe toutes les pages de mon dictionnaire géant,
Je lis toute la Bibliothèque Municipale de Roussan Camille,
Je feuillette, je passe, je passe, je cherche un mot fugitif,
Je ne vois point le vestige du mot, le mot est en cendre,
Il est parti à des lieues sans mesure, il n’existe pas, ce mot est volatile,
Ce mot est parti dans l’ombre du vide,
Le mot s’est évadé de tous les bouquins,
Le mot prend sa fugue. Voila ! Qui ose me dire ce mot ?