poètes du monde
Tristan Tzara
UN HOMME SE PEND
Un homme se pend
Un homme se pend et promène son regard
Il balance ses jambes
Il moquerait volontiers la bêtise
Bien que sa vie le quitte
Il essayerait volontiers
De se faire un nom et de la fortune
Et des culottes rayées et une coiffure
C’est trop tard et il doit maudire
Même la corde n’est pas glissante
Monsieur Wedekind
La lampe brûle encore à côté
Mais pour cela il n’est pas mûr
Il regarde ceci avec angoisse
Alors son enfance s’envole
Alors d’un coup douceur et distance jaillissent
Tout se défait et s’épanouit, ô Aurélie
Tristan Tzara
Primele poeme, 1971 Traduit par Colomba Voronca
Extrait de «La réhabilitation du rêve», une anthologie de l’avant-garde roumaine par Ion Pop
Maurice Nadeau - Institutul cultural roman