La
page
blanche

La revue n° 49 Pour la page blanche

Pour la page blanche

Muriel Couteau

Rafistolée la pièce essuyée sitôt miettes dans l’espace y a pas défaille chaises dures au lieu du lieu qu’exécute le corps en un couloir la pièce l’aide à se faire mort. Aux endroits trop touchés repose pas le sol, ne pèse plus rien qu’assiettes tasses couteaux et ce qu’on tire dessous de peur de tant de bruit qu’en peine tout occupée sans plus en un couloir la pièce.

Affairé comme semblant éclairé comme cloué par le jour qu’il ne cesse de faire subitement la pièce qui voudrait que ça dure en dépit des très faibles traces de bougé, du souffle des voitures dans nos nuques parterre, de leur nez presque tendres au moment de tuer.

Ce qu’on entend de la dureté étroite les bras les mains pour en finir s’ébruitent débarrasse les gestes en dérange les souffles seules sont nos mains jetées dans l’air de la tombe nos mains seules et secouées de toux.

Parures amoureuses de nos êtres vivants les uns aux autres enluminés emmurés au réduit de son sommeil s’essayant et s’essayant encore à passer des murs aux meubles par toutes sortes de peintures et de décors jusqu’à ces petits morceaux de baies rouges laissés sur le sol de bois pour l’oiseau mort.

Lui va sur le, sur l’un, lent plan tracé par l’âme sur le debout des choses courtes par l’avant d’un qui reste à attendre plus bas dans le froid du café. Et rend dur que son cercle retour exige, s’octroie, ne donne pas dans la colère.

Seule, l’eau, et l’enfant, qui entend, une ébullition.

Elle prend le train, seule avec son fils, n’y tient plus et passe à travers moi. L’impression de passer après tous les camions, mon amour, des camions de murs et de bras qui s’encadrent les anges à l’angle même d’une rue très en bas où l’on tombe de l’appartement, après s’être endormi, après s’être jeté. L’étendoir se chavire coin organisé aux affaires courantes aux assistances au jour du jour panoplie de papillons garanties au jour du jour chantant le craquement de leurs ailes de papier pendues par paires, représailles de l’aiguille architectures motifs et damassées armée vivante trompée par d’infinies broderies qui font office... Foutue méticulosité de nos langues de cœur qui force nos lèvres au demeurant murmure de l’enfant.

Essaims dressés de pâleurs et d’éclats tandis que les cadres et les murs, et ses cheveux où se forment des nœuds où pousse la queue de quelque oiseau. L’espace s émaille à hurler le blanc, à contre amour, à mort d’oiseau, blanc insensible qui coule d’un plat sans paroles sous le simili bleu de l’œil qui sait l’état de notre maison au corps fondu de l’autre.

Se dire qu’il n’y a pas de faute dans le carrelage impeccable et trempé des yeux et que ça ne marche pas même à articuler l’avant et l’après et de marcher ainsi dans le sens des objets, dans l’appentis du vent, ses lanières, ses tringles et le gris qui s’engorge au fil en avalanche coupable dans l’enclos des lumières du dedans qui ne sont pas les mêmes que les lumières écarquillées du dehors qui ne sont pas les mêmes.

Chacun peut-être souhaite demander pardon apporte dans l’air autant de papiers passés à plier, papillons de papier tant de brassées graciles et fredonnantes et l’enfant vient sur le devant on se souvient des anges, du bord de leurs robes, de tous les accessoires des tableaux anciens mais tu prends l’image entière tandis que je laisse au moment même l’ensemble concret derrière moi les trucages, les marches, les formules d’amour, les zones de sensibilité, en averse les murs l’évidence vitrée où tape la pointe de quelques oiseaux les pattes prises dans la vrille des sacs de plastique danse en tournant danse en tournant le pas vers l’envers du sac, les cheveux, les cerceaux, les genoux repliés, maladroite pour tomber et personne pour dire.

 

 

Muriel Couteau