Bureau de traduction
HOMME-MOTS
Les homme-mots, c’est une nouvelle espèce,
née des dimensions du mot
dont l’évolution s’est faite pas les langues ;
avec les sujets de censure
et les rebelles du texte…
Car trop programmés
sont devenus les hommes-mots
pour aller là
où dans leur intérêt
l’ont décidé
ceux qui sont au sommet de la pyramide,
depuis l’âge de la pierre
jusqu’à celui de l’électronique.
Le prix de la vie d’un homme-mot
est estimé en un chiffre,
est réglé par un jeu de compte.
Les homme-mots munis d’esprit
sont enfermés dans les livres
écrits soi-disant au nom du Puissant,
mais en fait on les délivre
même plus bas, vers une autre
contrée,
côté
du mot
que quelqu’un s’est tranché
du Tout-Mot
libre et étendu
pour régner sur les homme-mots.
Homme-mots ! Ne vous fermez pas.
N’arrêtez pas
la liberté du mouvement
du mot-monde créatif
de votre épanouissement.
Vivez sur la Terre par la bienveillante liberté !
Marchez par l’âme-mot vers le développement dans cet Univers !
Partez par les vers…
Passez par la prose…
Enrichissez par les nouveaux sens
et les définitions les langues
des dieux et des univers-mots.
Allez parallèlement,
volez harmoniquement,
malgré les maisons-livres spirituels des âmes
de-ci de-là.
Mais avant cela, invitez la paix dans vos âmes
la paix avec vous-mêmes et avec les autres,
dans l’harmonie de bienveillance où a crû la
variation du logos,
et seulement après les galaxies de pratiques,
des incarnations et réincarnations spirituelles et verbales,
nous apprendrons à matérialiser le mot…
Mykola Istyn
Traduit de l’ukrainien par Ella Yevtushenko
LE MONDE NE DORT PAS
Grygoriy le philosophe, entend-moi : le monde ne dort pas !
Maïdan ressemble à une poêle brûlante.
Les pneus en feu crépitent.
La foule coule dans les rues comme de la lave volcanique.
Les rebelles battent les tambours, ou plutôt les barriques.
Non pas dans l’eau mais dans le sang sont lavées les mains des bourreaux.
Les corrupteurs perdent leurs couronnes.
Les hetmans perfides montrent les talons.
Et puis, la guerre.
Deux fronts adversaires.
Et on voit sortir les balles et on entend des explosions de la part de la pseudo-culture envahissante.
Les bottes de l’occupant écrasent l’impératif de Kant.
Oh, est-ce vrai que toutes nos victimes et nos prouesses c’était pour changer le groupement des oligarques par d’autres oligarques
et pour remplir l’Europe par les « ostarbeiters » volontaires.
Mon Ukraine à une vision du monde différente.
La liberté, c’est ton butin.
Le pays des poésies
Améliore ton destin.
Les lois d’actualité qui délimitent la vérité sont des fondements pour le nouvel ordre d’un monde,
non au contenu de seconde main mais le monde du nextmodernisme.
Nos autres mondes ont raison de rayonner dans le ciel du cosmisme avec les soleils des autres valeurs,
d’élever l’Ukraine jusqu’aux espaces cosmiques, aux étoiles des idées et leurs galactiques.
Tes hivers froids passés debout au Maïdan
et les tableaux écrits rouge sur blanc par les blessures sous les pansements
seront vains jusqu’à ce que le pays ait changé sa vision du monde ordinaire
pour les mondes brillants nextmodernes.
Mykola Istyn
Traduit de l’ukrainien par Ella Yevtushenko
OCCUPATION
L’identification de l’occupation est le premier pas pour la libération.
Non seulement de l’invasion russe, mais aussi de tout envahissement
et asservissement
politiques,
culturels,
spirituels,
que ce soit d’un humain ou d’un pays.
Je veux que mon état n’envahisse pas mon droit à mon propre monde
et sa conception.
La personnalité, le pays
a besoin de s’affirmer
et de défendre son indépendance
contre les ennemis.
Il est sage de quitter l’esclavage pour le bien, pour l’amour, la beauté de son égalité
par rapport aux autres.
Mykola Istyn
Traduit de l’ukrainien par Ella Yevtushenko
DE L’ARTEFACT DU NEXTMODERNISME
Baissez les marteaux et détendez les doigts,
que les clous tombent de votre main,
ceux que vous enfoncez dans le cœur…
Pour ne pas complètement clouer avec vos dogmes la porte cordiale de la morale,
derrière laquelle il y a tout un éventail de sentiments de la volonté…
Comme jadis on portait les livres des idéologies inviables aux centres de recyclage du papier,
faites maintenant de même avec les éditions fraîches du don douteux de la culture restrictive,
ses couches folklo et ses technologies politiques.
Et il ne faut pas éprouver les frissons des pissenlits de l’exécution.
La perte de la Crimée,
tel un biscuit tombé de la poche d’un enfant, c’est une petite inattention,
un ennui minuscule,
comparée à la perte de la rime, à la défaite de la littérature qui est la structure,
la base
et la carcasse
de l’Ukraine,
malgré les batailles politiques dans les sièges économiques.
Car dans le pays où même les terres et les eaux sont oligarquées…
Où la loi est comme une écharde irritante dans la jambe…
Où même le ciel est divisé par les pasteurs…
L’idée illimitée de la liberté n’est possible que dans la parole.
Les écrivains bricolent les escaliers des constructions verbales,
les escaliers encore inconnus, nouveaux, surpuissants,
en soi-même
et dans le Ciel,
ils ont leur propre voie vers le Dieu.
El dans le champ de vision du monde l’harmonie règne sur la Terre.
L’âme doit être non pas dans une grotte ascétique du destin, déshéritée,
mais incarnée dans les galaxies cosmiques,
où règnent un bien de toutes les dimensions
et l’amour entre tous les hommes,
où nos mondes rayonnent dans les bonheurs,
comme dans les plus grandes douceurs.
Le sens usé, saigné à blanc du mot capté dans les chaînes du conservatisme
ne peut être libéré que par les victoires poétiques en allumant les mondes insolites –
de l’artefact du nextmodernisme.
Comme les éclats de la révolution littéraire.
L’annotation de l’évolution culturelle
Du phénomène créatif récemment appris…
Mykola Istyn
Traduit de l’ukrainien par Ella Yevtushenko