Mission traduction
Le jardin, une apparition
Où est ce jardin aux pois de senteur qui nous a embrassés une fois
Cette brume irisée hors de la chair
Ces premières étoiles frêles et le temps disparu
Clartés intimes de fin d’été
Le fil d’Ariane et ses lents tourbillons
Luxure odorante sans espoir, sans fin
*
Dans chaque bref souffle elle naît et meurt et revit
Allan Graubard
Traduction Gilles&John
Texte original en langue anglaise dans le Dépôt de lapageblanche.com
Monde sans fin
pour David Gascoyne
Le revoilà
Cheveux argent, élégant sibyllin lisant son dernier poème
Ou pas si dernier mais laissé dans ces derniers jours de silence à Corinthe
Ruine négligée dressée vers le ciel
Fantaisie pour toujours sans espoir sur des rives étroites et bancales, roue de moulin à moudre le blé
Et le Potomac en plein bond aux jours les plus chauds faisant briller sa flotte comme si Mercure en replay jaune
Courait le risque de cette façon
Je me suis échoué
Cherchant du réconfort dans des images fragiles, agitées par le vent
Qui ont autant de vie qu’un souffle pourrait glaner à la lune de minuit
des nuages d’étain teintés filant à toute vitesse
Et maintenant le silence s’installe dans sa voix
Cette vision il y a des années, l’or granuleux soudain du crépuscule
Flottant dans l’air visqueux
Mimétisme en mars des années plus tard, mais cela dans la neige et le soleil au-dessus d’un Hudson de fin d’hiver
Là où le printemps avait débarqué en rapides petits bourgeons verts et des mouettes erraient, peut-être un faucon plus haut et plus haut encore un jet
Seul ce fragment, Gascoyne
Aujourd’hui
La fin d’après-midi me nivelle
Quelque mauvaise adaptation à la catastrophe actuelle
L’habituelle mousseline du verbe au trafic distendu couronné d’éperons de stratifié
Cependant insignifiante…
Et toujours ta voix dans un trémolo tremblant, tes doigts arthritiques enroulés sur le bord du livre, pas lamentation mais épilogue d’ascèse,
Pour ceux d’entre nous
qui écoutent, maintenant
le tourbillon…
«pour ce qui est au-dessus ... comme ce qui est en bas
Pour le perfectionnement de la Chose Unique, qui est
Comme elle le sera toujours, Monde sans Fin»
Allan Graubard
Traduction Gilles&John
Texte original en langue anglaise dans le Dépôt de lapageblanche.com