La
page
blanche

La revue n° 59 Mission traduction

Mission traduction

Le jardin, une apparition

Où est ce jardin aux pois de senteur qui nous a embrassés une fois

Cette brume irisée hors de la chair

Ces premières étoiles frêles et le temps disparu

Clartés intimes de fin d’été

Le fil d’Ariane et ses lents tourbillons

Luxure odorante sans espoir, sans fin

 

*

Dans chaque bref souffle elle naît et meurt et revit

Allan Graubard
Traduction Gilles&John
Texte original en langue anglaise dans le Dépôt de lapageblanche.com

 

 

Monde sans fin
pour David Gascoyne

Le revoilà

Cheveux argent, élégant sibyllin lisant son dernier poème

Ou pas si dernier mais laissé dans ces derniers jours de silence à Corinthe

Ruine négligée dressée vers le ciel

Fantaisie pour toujours sans espoir sur des rives étroites et bancales, roue de moulin à moudre le blé

Et le Potomac en plein bond aux jours les plus chauds faisant briller sa flotte comme si Mercure en replay jaune

Courait le risque de cette façon

Je me suis échoué

Cherchant du réconfort dans des images fragiles, agitées par le vent

Qui ont autant de vie qu’un souffle pourrait glaner à la lune de minuit

des nuages d’étain teintés filant à toute vitesse

Et maintenant le silence s’installe dans sa voix

Cette vision il y a des années, l’or granuleux soudain du crépuscule

Flottant dans l’air visqueux

Mimétisme en mars des années plus tard, mais cela dans la neige et le soleil au-dessus d’un Hudson de fin d’hiver

Là où le printemps avait débarqué en rapides petits bourgeons verts et des mouettes erraient, peut-être un faucon plus haut et plus haut encore un jet

 

Seul ce fragment, Gascoyne

Aujourd’hui

La fin d’après-midi me nivelle

Quelque mauvaise adaptation à la catastrophe actuelle

 

L’habituelle mousseline du verbe au trafic distendu couronné d’éperons de stratifié

Cependant insignifiante…

 

Et toujours ta voix dans un trémolo tremblant, tes doigts arthritiques enroulés sur le bord du livre, pas lamentation mais épilogue d’ascèse,

Pour ceux d’entre nous

qui écoutent, maintenant

le tourbillon…

 

«pour ce qui est au-dessus ... comme ce qui est en bas

Pour le perfectionnement de la Chose Unique, qui est

Comme elle le sera toujours, Monde sans Fin»

Allan Graubard
Traduction Gilles&John
Texte original en langue anglaise dans le Dépôt de lapageblanche.com