La
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blanche

La revue n° 58 e-poésies

e-poésies

Il ne me reste que la rage de vaincre que la mer rouge qui noie mon regard. Il ne me reste qu’un corps durci par l’angoisse, qu’une bouche ensanglantée et l’amertume d’un soir d’hiver où le vent glacial porte l’odeur humide du vert et le sentiment effroyable d’une mort invisible.

La dormeuse dort près de moi. Sa tête blonde sur son bras rose.

Tout est calme je la regarde en face. A travers ses paupières la dormeuse dort. Ses seins flottent sur les draps. Elle ne sortira jamais de son cadre.

Lucie Guignet