poètes du monde
Pensées d’une paisible nuit
Devant mon lit, dans un clair rayon de lune,
j’ai cru voir du givre sur le sol
Les yeux au ciel, j’ai contemplé la lune claire
Les yeux baissés, je songe au pays natal
Li Bai
701/762 - Poésie Tang
NOSTALGIE
C’est l’aurore, il fait un froid automnal,
Aussi loin que voient les yeux
Des nuages de fumée s’entortillent,
Et les vergers sont brumeux.
Des voix, si tristement, se font écho
A travers les champs sans vie -
Et on entend là-haut, dans les vignobles,
Un coup de fouet, un cri.
Avec un cerf-volant, les enfants courent,
Tu te vois, enfant, comme eux;
Tu pleures… il fait un froid automnal…
Et les vergers sont brumeux.
Georges Bacovia ,
Extrait de « Plomb »
Traduction du roumain par Odile Serre
XVII (bis)
Chacun sirote son poison comme bon lui semble
Chacun saute sa cervelle avec le calibre qui lui sied
D’’une férocité désarmante
Port-au-Prince déborde
Une forêt de moignons grandit dans la ville.
XXXIX
Je n’ai pas désiré la goutte
ni le débordement
Le vase s’est brisé
La flaque est à nos pieds
On a que notre imprévoyance comme témoin
D’un futur piétiné
Rolaphton Mercure
Bel Ogou d’avant rouge - Éditions Atlantiques déchainés