Rayonnage
Sara Balbi Di Bernardo
Chambre 12 - La Crypte
En lisant ce récit, j’ai pensé évidemment à L’homme qui penche de Thierry Metz puisque la question centrale est celle de l’internement et des soins prodigués. Et pourtant, je me demande s’il ne s’agit pas d’une fausse piste finalement tant le texte de Sara Balbi Di Bernardo vient fouiller ailleurs. Il y a une réflexion autour du je, de ses différentes facettes, de sa pluralité. Cela se découvre avec le dispositif typographique : le « j/e » est double. Hume me revient au visage.
A la question des similitudes, je crois que l’on est plus proche de Natacha Sillègue, Apnée, publié à peu près en même temps à « La nage de l’ours ». Je ne peux que conseiller ces deux lectures.
Sans doute le texte qui m’a le plus bouleversé ces derniers mois.
L’extrait :
(assise dossier pied pied pied pied) x 4
mur blanc texturé
couloir de portes closes
certaines ne s’ouvrent jamais
j/e m/e demande si elles sont vraies
gauche
droite
gauche
droite
gauche
blouse blanche
sur talon plat
pas de tête
à-coups de
râpe-moquette
lente coulée de corps
mou
cheveux gris
visage gris
yeux pris
dans une toile
chus
comme une peau
sur la chaise
n/o/u/s est
une pluie d’aiguilles
qui ne se croisent pas
(il n’a pas réussi à mourir) x 5