La
page
blanche

La revue n° 67 Rayonnage

Rayonnage

Sara Balbi Di Bernardo
Chambre 12 - La Crypte

En lisant ce récit, j’ai pensé évidemment à L’homme qui penche de Thierry Metz puisque la question centrale est celle de l’internement et des soins prodigués. Et pourtant, je me demande s’il ne s’agit pas d’une fausse piste finalement tant le texte de Sara Balbi Di Bernardo vient fouiller ailleurs. Il y a une réflexion autour du je, de ses différentes facettes, de sa pluralité. Cela se découvre avec le dispositif typographique : le « j/e » est double. Hume me revient au visage.

A la question des similitudes, je crois que l’on est plus proche de Natacha Sillègue, Apnée, publié à peu près en même temps à « La nage de l’ours ». Je ne peux que conseiller ces deux lectures.

Sans doute le texte qui m’a le plus bouleversé ces derniers mois.

 

L’extrait :

(assise dossier pied pied pied pied) x 4

mur blanc texturé

couloir de portes closes

certaines ne s’ouvrent jamais

j/e m/e demande si elles sont vraies

gauche

                              droite

gauche

                              droite

gauche

blouse blanche

sur talon plat

 

pas de tête

 

à-coups de

râpe-moquette

lente coulée de corps

mou

cheveux gris

        visage gris

              yeux pris

dans une toile

chus

comme une peau

sur la chaise

 

n/o/u/s est

une pluie d’aiguilles

qui ne se croisent pas

 

(il n’a pas réussi à mourir) x 5