La
page
blanche

La revue n° 60 poètes de service

poètes de service

Bruno Giffard

Conçu à Porrentruy (côté paternel), né à Chicoutimi (côté maternel), Bruno Giffard habite le centre-ville de Québec depuis longtemps, avec un diplôme d’études secondaires et le petit boulot en conséquence. Beaucoup d’heures passées sinon à prendre des photos, lire, écrire… ces poèmes proviennent d’un projet de recueils, encore en cours de correction..

 

 

Empreinte usinée au sensible

recherches issues du désoeuvrement des contours

devant la conflagration dérobée

rassemblement de signes, rumeurs d’alliages

contact raréfié s’en allant lignes vives.

Solidité perméable des tissus, égalité vibratoire

superficie en violence mâchée, émancipation, limaille familiale.

Sous la blancheur d’image se cache

par sinuosités mûrissantes

l’annonce étrange du moyeu écarlate

cœur intégral

délivrance des rayons à densité éclairante.

Préhension permanente, infuse

libre ensemble, menaces de ressorts au cours gradé.

 

 

*

 

 

Fenêtre

portion de bleu

songe amovible

à emporter sous le bras

 

mais les trottoirs chassés

la ville devenue

scintillant souvenir

le châssis de transparence

repose sur le sable

inutile pour notre front

 

qui y appuyait

à double tour

une faim d’étoiles

 

 

*

 

 

Il arrive que le cœur s’enferme dans son sang

tu auras beau le presser, cogner un peu

sa masse sourde, désagréablement pointue

demeure caillot central, somme d’arrêts condensés

 

 

*

 

 

Un rire captif

fuit la veine de bois

des manèges – envers du décor

presque inanimé

sous le soleil d’une foire

excentriques retours de cambrures

connivences consommées

manies enchanteresses

 

enfants fiévreux aux joues sèches

que décolore la misère

maisons en carton et en tôle

léchées par la lèpre

que des chiens maigres convoitent

yeux de lune par révulsion

 

Nuit aux prières montantes

ombres s’emparant des ordures

chansons en flammes caressantes

derrière les rideaux

la chair des mères fomente

l’issue d’une marmite

et le père rampe dans l’herbe

frotte son ventre

contre l’eau des cailloux

 

la langue recule

entre ses dents de désolation

le corps des rites

s’abandonne entier

contre une peau de chapiteau