Séquences
Stephane Casenobe
J’ECRIS LÀ OÙ LES AGNEAUX VIENNENT BOIRE
IL PARAIT QUE DIEU EST HEUREUX QUAND IL VOIT
SES ENFANTS JOUER ? UNE AUTRE UNITE DE TEMPS
EST NÉCESSAIRE POUR MESURER L’ABSOLU
DANS SA TOUTE PUISSANCE. EST-CE QUANTIFIABLE
L’AMOUR ? EST-CE COMPATIBLE OU BIEN MESURABLE
COMME LA POÉSIE ? NUL NE LE SAIT… CE DONT
JE SUIS SÛR C’EST QUE LE POÈTE EST INVENDABLE
MAIS AUSSI INFRÉQUENTABLE ! IL EST SEPARÉ
DES MOTS. DÉCHU. DÉGÉNÉRÉ ! BEL ENCULÉ
CE POÈTE ! JE SUIS CE POÈTE… ILY A
DANS MES MOTS COMME UNE GUERRE PERDUE D’AVANCE.
DÉTRUIRE SON ŒUVRE RÉGULIÈREMENT
DEVIENT LA NORME. DEVIENT URGENT… J’ÉCRIS
EN DÉVIANT LA MAIN QUI ÉCRIT. LESTEMENT.
D’UN AUTRE JE SUIS LA FULGURATION
JE ME SENS POURRI PAR LA POÉSIE. J’ÉCRIS
SANS REGARDER À LA DÉPENSE. SANS UN MOT
À AJOUTER. C’EST TOUT SAUF DE LA POÉSIE !
J’ÉCRIS COMME UN BLESSÉ PAR BALLES. ET JE VENDS
TRÈS CHÈREMENT MA PEAU… À TOUT CE QUI VIENT
TROUBLER LE SILENCE JE DIS MERCI. D’UN LENT
DÉGEL DES CORPS ET DES CHOSES J’APPARTIENS.
MAUVAIS ENDROIT. MAUVAIS MOMENT... DES CHIENS ATTENDENT
POUR ME NIAQUER. DES CHIENS SUR MESURE ! DES CHIENS
FUMANT ! C’EST MAINTENANT QUE JE JETTE MON CRI.
CAR JE SUIS L’HOMME EXACT ! CAR VRAIMENT JE NE VEUX
ME SOUVENIR DE RIEN. PLUS D’APPARENCE HUMAINE.
DE DÉCOR EN TROMPE L’ŒIL... EN RIME POUR L’ŒIL…
ÉCRIRE JUSQU’À NE SENTIR PLUS AUCUN MAL.
UN RIEN DE RÉPULSION
MES MOTS SONT LES IMPACTS D’UN TIR PERDU. J’ÉCRIS
À BOUT PORTANT. PLUS DE RIPOSTE DÉSORMAIS.
JE N’EN SORTIRAI PAS INTACT… DUALITÉ
CHERIE ! PRÉSERVE-MOI INDEMNE ! SAUVE-MOI
DE L’IMPOSTURE D’ÊTRE POÈTE. IL ME FAUT
ME DEDOUANER D’ETRE POETE. D’INCARNER
LE MEILLEUR D’ENTRE TOUS ! ET CE QU’ON S’APERÇOIT
AVOIR NEGLIGÉ NOUS REVIENT A LA GUEULE…
MA TOUTE PUISSANTE FAIBLESSE SE MET À
L’ŒUVRE. PAREIL POUR MA NATURE SUBVERSIVE.
QUI AU JUSTE ME MANIPULE ? QUI CÉLEBRE
MON DÉCLIN ? SIGNE DE MAIN ET DÉPART ! J’ÉCRIS
ET JE M’ÉLOIGNE DE MOI-MÊME. ÉCRIRE ME FAIT
CLAMSER AVANT TOUT LE MONDE… ALORS N’ÉCRIS PAS !
DES CERTITUDES IMMÉDIATES
MES PRIÈRES N’ONT PAS DE CIEL POUR PRIER.
PAS DE REFUGE… DIEU LE SAVAIT ! LE VRAI DIEU
ET L’ORACLE ME L’AVAIT PRÉDIT. SUIS-JE AUDIBLE ?
OUI. J’ÉCRIS LÀ OÙ LES AGNEAUX VIENNENT BOIRE.
JE TRANCHE LA GORGE AUX AGNEAUX QUI VIENNENT BOIRE.
JE SUIS UN PRÉDATEUR DES MOTS. J’APPLIQUE LA
CHARIA DES MOTS. LA LOI DES VAINQUEURS ! POÉSIE
CHÉRIE ! MON ESPÉRANCE DE VIE DIMINUE
À TON APPROCHE. À TON CONTACT AUSSI… J’OBTIENS
LA FAVEUR DE RENAÎTRE UNE NOUVELLE FOIS.
J’ENTREVOIS LA PROMESSE AMELIORÉE DES MOTS
D’URGENCE ET DE SECOURS. POUR CELA J’AI BAISÉ
TOUS LES ANGES NIAIS. SPONTANÉS ET SINCÈRES.
C’EST LE PRIX À PAYER POUR QUE TOUT DISPARAISSE.
A CHACUN SA SAISON EN ENFER
ET J’ÉCRIS DANS UN MONDE USÉ DE L’INTÉRIEUR.
JE GARDE LA FACE FACE À L’ADVERSITÉ
DES POÈTES VAINQUEURS MOINS EXPÉRIMENTÉS.
CELUI QUI MEURT ICI DEVIENT UN CHRIST ! GRATUIT…
JE LANCE DES REGARDS FERMÉS DE L’INTÉRIEUR.
DES REGARDS COUPABLES. ET VISIBILITÉ
ZÉRO SUR LE MONDE ! UN DÉSASTRE LITTÉRAIRE…
NON ! JE NE SUIS PAS LA DOULEUR DE MES POÈMES.
JE FAIS FAUSSE ROUTE PARAÎT-IL ? DE QUOI FAIRE
MENTIR L’ORDINAIRE VOIRE UN PEU PLUS. J’ÉCRIS
AVEC MES RACINES ET MES SOURCES. J’ÉCRIS
POUR DES CONFLITS FUTURS ! DES GUERRES PERDUES VITE !
JUSTE FAIRE MENTIR L’ORDINAIRE… CAR DIEU
ÉCOUTE NOS PRIÈRES D’ENFANT ! ET ENTEND
NOS APPELS D’ADULTES. SEULS LES SIGNES LE PROUVENT.