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blanche

La revue n° 64 Séquences

Séquences

Tristan Felix

Les veilleurs

Les veilleurs ont un œil sur la mort.

Au seuil de ma conscience, nous sommes huit ∞ comme l’infini

qui s’allonge en dépit du bon sens

Fais le point sur mon cadre

tu y verras un bleu de pourpre dans ton œil

Il saignera vers le ciel qui, chaque jour,

pleut son alphabet pour oser nommer

ce qui t’émeut

 

 

 

La casse

Casse-toi, le neuf

la golden bouille

l’éhonté maître des vierges

Ici on te recycle la mémoire jusqu’à l’enfance utérine

on te pend aux cordes de tes errances

On fait sonner la rouille et les carcasses dansent jusqu’à l’ivresse

J’y fais mon trou quitte à me couper du monde aux dents de la scie-sabre

Avec une pelle je me retourne et me recouvre

 

 

 

Pour un premier son pur

On ne regarde pas assez les paysages qui sont des visages aux terres arrachées

Il faut les arpenter sans crier, son propre territoire sur le dos,

dûment cousu au rêve du monde

Viens, je te prête ma joie, caresse-moi les dents, lifte-moi l’âme qu’on s’écoute enfin

au-delà de la rumeur des villes où s’orchestrent les glyphes du pouvoir

Je m’élève des lèvres pour un premier son pur