La
page
blanche

La revue n° 64 simple poème

simple poème

 

Le fuyard

J’ai fendu des trêves, réduit en poussière les anciens coups de crayon. Evidemment, il m’a fallu croiser l’insomnie, l’embrasser comme une amante ou une carrière.

Mais, désormais, je suis le cercle que l’on parcourt, la ronde avançant à pas feutrés et qui traîne avec elle :
les questions obsolètes,
les oiseaux de proie,
les nuisibles qui rongent les corps

Rien d’autre que les images déformées du remords, vous avez raison. Savez-vous, docteur, mes entrailles brillent désormais de leur transparence et répandent autour d’elles une saine odeur de calcaire :

le fuyard qui s’agrippe en moi n’en a plus pour très longtemps.

Tristan Felix (dessin, bic noir sur papier, 21 cm x 29.7 cm)
& Matthieu Lorin (texte)