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blanche

La revue n° 66 Notules

Notules

Bourgeon paumé

On dirait que le printemps, le mois de mars a été gommé. Curieux que pour l’homme d’aujourd’hui un jardin, sinon un carré vert  - j’en veux beaucoup à mon enclos de briques, au moins s’y trouve-t-il des branches pour pointer vers un soupçon d’étoiles, cette sueur échappée par le ciel de ville - soit un luxe. Et après le froid cette chaleur soudaine, appesantissante. J’ai aussi remarqué qu’ici le vent reste quasi continu. Un gros soupir de l’invisible? Je regrette pour le dire simplement que les punks encouragent Benson & Hedges au lieu de se tourner vers de la fumée sans additifs goudronnés (bien sûr on les détourne vers, comme on jette de l’héroïne aux soldats, aux « yeux bridés » lorsque nécessaire, continuant hypocritement la culture opiacée qui maintenant dégénère en produits de synthèse, mais occultant la simple plante en elle-même), je regrette qu’il n’existe pas des archipels où des pirates alternatifs offrant au monde l’exemple d’une énergie qui ne taxe pas l’atmosphère, etc. On assiste à une course systématique, autant chaotique que dirigée, et la sujétion tient moins à une matière manufacturée qu’à l’esprit d’ombre qui l’habite, oppressant le nid du souffle. Bon, j’imagine qu’il vaut mieux se concentrer sur les planches du radeau, et s’édifier en forteresse de paix, quitte à barrer plein de fenêtres oculaires. Prier Tesla (je parle de l’inventeur, qui disait qu’on n’était pas prêt pour la manne du génie).

Bruno Giffard