La
page
blanche

La revue n° 66 Pièces

Pièces

Un goût de cendres

La ville transpire des âmes bleues
 
Je pars un instant 
et je reviens vers moi
 
Mon ombre couchée sur le flanc 
a comme un goût de cendres
 
Je me sens aussi fragile qu’une fleur coupée 
dans un vase d’opaline 
 
Le blanc des murs 
me rassure un peu 
 
La mémoire traîne – avec élégance
mes doigts glissent sur les coutures
 
Je flingue le temps avant 
qu’il ne me flingue 
 
Ma vie comme une flaque
ce qui me ronge – et tue
 
Je sais que je vais mourir demain 
ou peut-être aujourd’hui 
 
et ça ne me sert à rien

Luc Marsal