Pièces
Un goût de cendres
La ville transpire des âmes bleues
Je pars un instant
et je reviens vers moi
Mon ombre couchée sur le flanc
a comme un goût de cendres
Je me sens aussi fragile qu’une fleur coupée
dans un vase d’opaline
Le blanc des murs
me rassure un peu
La mémoire traîne – avec élégance
mes doigts glissent sur les coutures
Je flingue le temps avant
qu’il ne me flingue
Ma vie comme une flaque
ce qui me ronge – et tue
Je sais que je vais mourir demain
ou peut-être aujourd’hui
et ça ne me sert à rien
Luc Marsal