simple poème
SUIES
rien à espérer
plus rien
n’attends pas après le piégé-disparu
ce sont les suies
elles sont l’oubli
le lu-jeté-carbonisé
indéchiffrables leurs dissimulations aux conduits en plaques noir-amnésie n’essaie même pas de percevoir leurs vestiges crasseux seule la démolition dévoile le désastre couleur de pupille mutique (leur anthracite taiseux caractéristique)
suies
elles sont le tout-dit-tout-écrit-carbonisé
l’agglutiné-crissant
elle saute pourtant à la figure la toxicité de l’onguent malodorant formant aplat- taiseux-comme-incrusté-aux-parois
cette matité des restes cet évanoui déposé en résidus des gestes-à-déchiqueter c’est la curée pariétale des flambées définitives
ton méchant petit jeu avec les allumettes son résultat est l’impardonnable ignorance de la radicalité du feu
mords-t’en les doigts
ne fixe plus les suies tu entendrais le trop-tard de ses crissements mnésiques
tu t’infligerais la torture du devenu illisible par tes mains incendiaires
détourne tes yeux de la toute-présence de l’indéchiffrable
suies
alchimie de l’inversé sans retour
Béatrice Nizza