La
page
blanche

La revue n° 62 Mission traduction

Mission traduction

Nous avons déjeuné au Joshua Tree à Woodstock, où tu étais arrivé de New Paltz, en route pour une lecture de poésie au Colony Café.

Peter anarchiste, alchimiste maladroit, solitaire, enseignant à l’« École de Nite », aux versets tombés du plus profond de son corps, chaque ligne faisant rupture, mort et résurrection. Murmurant : « Bienvenue dans l’obscurité dont la spirale délimite l’axe ésotérique d’un Bernard-l’ermite » .

Nous avons parlé d’Ira Cohen en nous remémorant Saugerties. Je te cherche encore à travers un empire délicieux. Tu as laissé de toi dans tes dernières volontés et ton testament, dans tes nombreux livres, tes lunettes et tes chapeaux, dans la magie de tes mots dépareillés, des flots de tambour, à chaque strophe un désir refoulé, l’oreille de Van Gogh, le tigre fondu Baudelairien, les rythmes de la dernière danse d’un chaman sauvage.

Omnia Tua Tecum Portas ! Tout ce que tu avais, tu l’as emporté avec toi !

V. Oisteanu,
« à la mémoire de Peter Lamborn Wilson »
Traduction : G&J
Texte original dans le Dépôt - V. Oisteanu de La Page Blanche