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La revue n° 62 Notules

Notules

LE PASSEUR

Georges Perros avait un métier, un métier littéraire, celui de lecteur pour les éditions de monsieur Gallimard.
C’est quand-même un beau métier ! Un métier que j’ai touché du doigt quand je débutais ma carrière poétique peu prolifique au demeurant sauf depuis 2020, où j’ai subi comme un emballement psychotique en prenant conscience du temps qui passait…

Du trafic de lettres que j’ai eu la chance de pouvoir entretenir avec Claude Roy, je retiens qu’il était poète et que son métier était lecteur chez Gallimard, comme Georges Perros. J’avais présenté un texte qui s’appelait « l’oiseau poème » et Claude Roy m’avait répondu gentiment en m’encourageant.
Il m’est arrivé de recevoir de lui une carte postale océanique avec au dos des lignes d’écriture qui ressemblaient à des vagues de Claude Roy.

Dans la pratique du métier, l’oreille s’affine : le lecteur de métier, à la différence du lecteur ordinaire, est assis devant le livre qu’il lit placé à côté de la tasse et du pain quotidien, il travaille comme le lecteur inconscient, pour Elle.

Pierre Lamarque