La
page
blanche

La revue n° 63 Mission traduction

Mission traduction

CAPTURÉ PAR DES OBJETS DISCRETS

La lune est une pièce, ta poche l’a versée,

levée sur le trottoir à côté du parc

- le sol chaud, pourrait-il y fondre ? une pensée,

mais pas l’orbe d’amour, elle n’avait pas sa place dans ta poche.

 

Un enfant s’approche alors que le vent se remue et que la bulle lumineuse

se hausse, hors de portée de son sourire titubant.

 

L’homme fait du vélo, évite le derrière d’une femme âgée

mais tous remarquent son sourire et tous sont pris dedans

sans parler de la lune. Elle se couche à présent, son éclat devient

l’imagination de l’enfant, et l’enfant passe à un

papier chewing-gum, ça sent la médecine et la menthe.

 

Demi-tour au milieu de la vie quand l’amour s’est vidé de la poche de Dieu

et a laissé à jamais une marque indélébile dans les yeux amoureux et

la voix qui grince parmi les os de cette vieille maison.

Comme l’enfant, que j’ai remarqué, épris, mais trop vieux pour aller de l’avant.

Mon attention s’est détournée dans les fissures du plancher de la vieille maison

que nous habitions, encore assise sur un sol sec.

 

Ce sont des secrets qui se murmurent aux papillons nocturnes qui grignotent nos tapisseries

les portant comme des cordes soyeuses pour jouer une musique qui navigue sur le vent solaire

dedans et à travers le vide entre les vies.

 

Dans une peau de sauterelle par le mouvement dingue d’yeux voltigeants

se tissent les multiples couleurs des plumes de dinosaure, nous nous prenons les mains

devant notre maison et nous élevons jusqu’aux nuages notre personnel tourbillonnant.

Ils annoncent l’information de la poussière de la mère et de l’épaisseur

de l’atmosphère. Nous saluons les rois du haut de leurs petites maisons.

Bienvenue toute vie au dîner de la vérité des vérités, l’amour et le reste sont sûrs.

 

L’un après l’autre, ils entrent, certains se chevauchent, on les démonte

pour faire passer les amis à table et puis danser au son de l’éternité.

Les tablettes en pierre nous font renaître, la voix suave des cavités

et la courbe du repos, notre lune, notre maison, notre vie

où nous sommes pris.

Jon Clark
Trad. : G&J