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blanche

La revue n° 63 Notes de...

Notes de...

Andrew Nightingale

Altération de l’Univers

 

Le moustique, avec seulement un petit bout d’amour, fait tant de vie

tant de douleur, faim oui, mais vie aussi, une vie libre sur le vent,

parce que nous avons tous besoin d’un rappel pleurnichard de la liberté.

Pour sa résilience, je suis reconnaissant.

Et le cafard, qui continue quoi qu’il arrive et continue bien, préservateur de vie,

persistance dans l’épreuve de la vie, victime aussi. Parce que nous en souffrons tous,

je lui suis reconnaissant.

Et l’araignée, qui comprend le pouvoir mieux que quiconque, le trappeur féroce,

l’implacable, elle qui sait comment extraire notre essence même, elle peut nous

apprendre, elle n’a pas fini de nous enseigner. Pour sa sagesse, je suis reconnaissant.

Le ver, qui est aveugle, est un don dans les ténèbres, qui peut respirer avec sa peau

où il n’y a pas d’air, seulement la terre, le ver est le corps incarné, parce que nos

corps sont un don. De son corps je lui suis reconnaissant.

Le virus, le virus est le mot lui-même. Comment ça ? vous demandez.

Demandez au virus, et il vous indiquera comment il fait les choses.

Parce qu’il se répand comme le feu et cause troubles, malaise, insatisfaction.

C’est du fait que la parole se répand qu’elle peut façonner le monde.

Le sperme aussi est un virus, ne le saviez-vous pas ?

Sans le virus, nous ne serions pas du tout éveillés, même pas pour rêver.

Le néolibéralisme est un rêve, et le virus nous a secoués, allons-nous nous réveiller ?

C’est à cause du virus que nous pouvons faire le bien, nous sommes éveillés.

Pour cet éveil, je suis reconnaissant

 

Trad. : G&J