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blanche

La revue n° 63 Notes de...

Notes de...

Il est possible de fonder son rapport poétique-au-monde en forme de mystique.

Ce rapport se vit naturellement. N’est-ce pas ?

Et puis parfois, il est rassurant de trouver en soi une explication, une origine à ce rapport poétique-au-monde. Quand il prend de plus en plus sa place. Quand chaque jour, il s’installe davantage.

On dira que c’est une forme de mystique. Celle d’une couturière.

Elle commence comme une première entaille de couturière. Je ne sais plus trop quand, ni comment.

Puis, un peu plus, chaque jour, les petits pans de tissu du rapport-poétique-au-monde construisent leurs vêtures désordonnées, imprévues et sincères. Mais c’est seulement parce qu’un jour, on a décidé d’enfiler la mystérieuse robe-au-poème. Elle s’ajuste de tout son agencement imprévisible et familier. C’est le début de la grande-garde-robe-intérieure du poétique. C’est une si grande et belle surprise existentielle, cette entaille-couture-poème.

L’identité-poème. C’est étrange. C’est une identité qui envahit toutes les autres. Les autres, celles du moi sociétal. L’identité-poetique est étrange. Elle ne ressemble à aucune étiquette. Absolument aucune. C’est une identité singulière. Pas du tout effrayante ou vertigineuse. Juste étonnante. Et ajustée. Sur-mesure. Ce sont les justes mensurations mouvantes de l’être.

C’est un bien étrange état que celui de l’être-en-poème-au-monde. Il n’y a rien de plus juste.

Alors, j’ai envie de partager les explications-poèmes de Claude Roy, que je fais bien volontiers miennes ce matin.

Pour exprimer le mystère de l’être-au-poème, on peut dire que c’est une mystique.

Tant pis si le temps de l’écriture ne trouve pas sa place. C’est l’être-au-poème qui compte. C’est cette mystique-sur-mesure.

youtu.be/uxEzudZ0eno

«Les mystiques ont toujours raison.» Claude Roy